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Message par Invité Ven 7 Juil - 0:02

les gens passent, défilent, s'mélangent devant toi. et tu restes là, posé au fond de ta chaise à les observer sans vraiment les voir. tu te laisses bercer par le rythme marin, le soleil brûle doucement ton épiderme. t'attends. quoi ? l'apothéose. la touche finale, celle qui scellera définitivement votre amitié. tu comates, paisiblement posé sur la terrasse du bar péniche. t'humes l'arôme amer du malt brassé qui plane jusqu'à toi. t'attends. les restes de ta bière gisent tristement au fond de ton verre. t’interceptes le serveur, commandes un nouveau verre. t’en auras besoin. perdu dans tes pensées tu t'remplis les poumons de goudron avant de tuer le bâton dans le cendrier. les cendres fument lentement, tu les regardes mourir, les sourcils froncés. cinq minutes de retard. tu t’apprêtes à lui envoyer un message, les doigts déjà emmêlés autour de ton portable quand tu l’aperçois du coin de l’œil déambuler entre les tables du bar. tu respires profondément, tes muscles se contractent. les rideaux se lèvent, les projecteurs éclairent la scène et la sclérose prend vie en toi, comme par magie. le ciel est dégagé, il arrive vers toi avec sa démarche dynamique. tu remontes tes lunettes de soleil sur l'arête de ton nez. ton geste est maladroit. sclérose en plaque baby. t'es prêt pour le premier acte. « t’es en retard Cesa. tu m’avais oublié ? » une lueur taquine dans la voix, tu portes ta bière à tes lèvres.

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Message par Invité Sam 8 Juil - 1:39

Les jambes pendantes, ton corps lourd posé en équilibre sur le bord de ta terrasse, tu grillais un petit bout de mort. T’en avais besoin. Les cadavres de mégots, comme de vieilles maîtresses à tes pieds, gisaient, écrasés avec violence, dans le cendrier non loin de ta carcasse. Ils étaient cinq. Peut-être dix. Sûrement vingt. T’avais pas arrêté, tu pouvais pas. L’air froid, la gueule fermée, tu balayais des yeux le reste de la ville. T’appréciais pas la vue. T’appréciais rien aujourd’hui. Tout était plus gris. La chaleur bien plus étouffante. Le monde bien plus agaçant. Quelques mots lancés, existence craquelée. C’était pas précis. C’était brut. T’as pas compris. Pas de suite. Mais, lentement, doucement, tu pouvais voir ton univers s’effriter un peu plus chaque minute. Alors t’es resté là, à contempler le vide déchirer ta p’tite vie en lambeaux. Des morceaux que l’on t’arrachait douloureusement. Tu le haïssais. Mais t’laimais bien. Des sentiments qui s’entremêlaient, tempête destructrice. T’avais glissé tes jambes de l’autre côté de la rambarde, les pieds sur terre, l’esprit bien loin. Les yeux rouges. Le visage pâle. T’en étais là. Abîmé par les insomnies qui, chaque nuit, s’invitait dans ton lit. Alors t’as fumé. T’as enchaîné les cigarettes, les trucs plus forts, plus apaisants. Du crépuscule à l’aube. Tu t’es laissé porter, comme l’écume tu t’es lamentablement échoué. Les pieds qui traînaient, tes semelles qui embrassaient le sol, t’errais dans les rues de Lyon. T’avais un but. Tu l’ignorais. Tu ralentissais. T’avançais, tu revenais en arrière, tu tournais. T’avais pas envie d’ouvrir ta bouche, d’affronter la réalité, de le voir. T’aurais pu jouer l’bonhomme, arriver le sourire aux lèvres, ravaler haine et frustration. Mais t’étais pas comme ça. Pas avec lui. Alors tu repoussais le moment. Tu te perdais volontairement. Et, finalement, l’enseigne, le lieu, sa silhouette qui se dessinait non loin de toi. Grande inspiration. Le grand saut. Eclats de voix. Tu souriais. Sourire forcé. Sourire fatigué. « Non, j’ai pas calculé le temps entre l’apparte et ici. » T’as posé ton cul sur ton trône éphémère. Les mots, comme des flammes, te brûlaient la langue. « Bon dis-moi, c’est quoi c’bordel, c’était quoi ce message ? » Tu l’savais. T’avais jeté un œil sur internet. Entre deux rouleaux, t’as cherché, tu t’es renseigné, t’étais calé sur le sujet. T’étais fébrile, un peu secoué, un peu dévasté. Le corps et l’esprit déchiquetés par ces quelques bouts de morts illicites consumé. L’épuisement. Le contrecoup. Mauvais mélange. T’as attrapé le serveur, presque violemment, quelques mots échangés, commande passée. « Mec, si c’est une blague, j’te jette à l’eau et j’te laisse te faire bouffer par les poissons. » C’était violent. C’était rude. 

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Message par Invité Mar 11 Juil - 20:53

il perd pas de temps Cesa, jamais. et toi t’es là, à tenter de te donner une contenance alors que tes fausses réalités te glissent entre les doigts. « bon dis-moi, c’est quoi c’bordel, c’était quoi ce message ? » ton regard figé sur Cesa finit par se perdre au loin. tu fixes un point imaginaire dans son dos, les sourcils froncés, les lèvres pincées. tu hausses les épaules, soupires bruyamment. « j’voulais pas que tu t’inquiètes… » t’es vague, imprécis. tes lunettes de soleil glissent sur ton nez. « mec, si c’est une blague, j’te jette à l’eau et j’te laisse te faire bouffer par les poissons. » tu ris doucement, secoues la tête de gauche à droite. il finit de commander à boire et t’attends quelques secondes, pour la forme. il faut faire naître le suspens, agripper le spectateur par la gorge. « tu m’connais, j’suis pas du genre à déconner sur ce genre de chose ». tes pupilles se focalisent à nouveau sur son visage aux traits inquiets. nouvelle gorgée, l’arôme amer te réconforte. t’en viendrais presque à croire que t’es vraiment malade. ton doigt triture l’étiquette de ta bière. « j’sais pas quoi faire Cesa... tu sais ce que ça veut dire hein ? j’vais devenir un putain de légume ? » tes mots s'échappent difficilement d'entre tes lèvres. jusqu’à ce que ta voix se casse. t’enchaînes les émotions les unes après les autres, montagne russe de sentiments. après tout, t'es chamboulé. t’avales ta salive difficilement, détournes le regard. t’as besoin d’une clope. « j'ai besoin d'une clope » et encore une nouvelle gorgée de bière. santé. ah.

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Message par Invité Ven 14 Juil - 0:38

T’avais pas envie de quitter ton petit cocon, affronter le monde, cet océan maudit aux va-et-vient incessants, parfois douloureux, souvent mortels. T’aurais préféré t’enterrer, croupir six-pieds sous terre plutôt que de te retrouver devant lui. Deux billes pétillantes, des traits fins, et son sourire, canines scintillantes, corps plein de vie et pourtant consumé jusqu’à la moelle. Il rendrait l’âme bien plus tôt que prévu. Il semblait l’accepter, il semblait s’être fait à cette nouvelle. Tandis que lui vivait, tu survivais. Tu ne traînais pas de maladie, de membres fatigués, t’étais pas non plus au bord du précipice, sur ton lit de mort, non, toi, t’avais la chance de pouvoir éclater de rire sans te briser une côte, de marcher, de courir, de vivre. T’aurais dû claquer la porte, te précipiter jusqu’à votre point de rendez-vous, poser ton cul sur cette chaise et refaire son monde. T’aurais dû lui parler des oiseaux, du ciel et de l’été, à quel point la moustache de ce mec, là, à côté de vous, te répugnait. T’aurais dû rire, sourire, t’aurais dû. Et pourtant, tes semelles embrassaient le sol sous de lourds pas, ton esprit, embrumé, torturé, te hurlait de tourner les talons, qu’il était encore temps de te rouler dans tes draps, d’ignorer l’univers et ses cris, de rester enfermer juste pour cette fois-ci. Mais t’as lutté. De toute tes forces. Jusqu’au bout. Jusqu’à ce que ses yeux repèrent ta silhouette, que son visage s’illumine et que sa voix résonne. Alors, comme un malheureux témoin appelé à la barre, t’as ouvert ta bouche, t’as cherché à comprendre. C'était ton ami, Diego. C’était une petite âme précieuse déposée au creux de ton existence par le hasard. Tu l’aimais bien, Diego. Il était à tes côtés, très souvent, il apparaissait au coin d’une rue, au milieu de la nuit, au petit matin, c’était étrange, t’avais dans la tête que Lyon, c’était pas si grand au final, qu’on pouvait se croiser mille et une fois si on le voulait réellement. Ses mots qui s’entremêlaient aux tiens, des propos qui se répondaient et t’arrachaient un sourire. Un rictus gêné, douloureux. Il voulait pas que tu t’en fasses pour lui. Foutaise. La mort c’est inquiétant. La maladie l’inconnue. La souffrance insoutenable. T’aimais pas voir ton entourage traîné dans la boue, piétiné par la vie. Tu pouvais sentir la faucheuse rôder. T’avais envie de lui afficher un magnifique doigt, de lui vomir à la gueule toutes les insultes de ton malheureux répertoire, recracher ta haine et ta frustration.  Et il y a eu les mots crus. Il y a eu la vérité violemment avouée. Les questions soulevées. T’as levé les yeux vers lui tandis qu’il descendait sa bière. Vague d’émotions soudaine. « Et mec… » Grande inspiration. « J’sais pas, j’connais pas ça, j’connais pas ce genre de maladie. » T’es pas médecin. T’es pas scientifique. T’es qu’un gamin un peu paumé, un peu perdu, les pieds sur terre, t’affrontais la réalité comme tu pouvais. « Il y a p’tètre un médicament, ou un truc comme ça ? p’tètre des essais ? s’il faut j’temmènerai à l’hôpital ou n’importe où, j’vais pas te laisser tomber, t’aura au moins quelqu’un pour t’épauler. » Un léger sourire se dessinait sur ton visage. « On t’a pas expliqué clairement c’qui allait t’arriver ? Les étapes ou j’sais pas ? Merde ton médecin il doit bien s’y connaître lui ! Les trucs à signaler, les papiers à remplir, tu peux pas deviner c’quil faut faire, c’est pas un truc que tu peux deviner ! » Comme une vieille daronne, tu t’inquiétais de tout, de n’importe quoi, du superflus, de ce gosse perdu.

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Message par Invité Sam 15 Juil - 18:58

« et mec… » les yeux rivés sur la jointure de tes doigts, tu hoches la tête furtivement. « j’sais pas, j’connais pas ça, j’connais pas ce genre de maladie » t’attrapes le paquet de clopes qui git à côté de ton verre de bière, t’en extirpes une difficilement. tu prends même la peine de faire trembler ton index légèrement. les apparences. « il y a p’tètre un médicament, ou un truc comme ça ? p’tètre des essais ? s’il faut j’temmènerai à l’hôpital ou n’importe où, j’vais pas te laisser tomber, t’aura au moins quelqu’un pour t’épauler », tu déglutis, « t'es pas obligé Cesa, j'veux pas être un poids pour toi... ». sauf que c'est exactement ton but, pas vrai ? tu portes la cigarette à tes lèvres. « on t’a pas expliqué clairement c’qui allait t’arriver ? les étapes ou j’sais pas ? merde ton médecin il doit bien s’y connaître lui ! les trucs à signaler, les papiers à remplir, tu peux pas deviner c’quil faut faire, c’est pas un truc que tu peux deviner ! » Cesa s’emballe et toi tu continues à fixer tes mains, tremblantes au possible. tu te mords l’intérieur de la joue, un fin voile humide vient se déposer devant tes yeux. « c’est compliqué, c’est une maladie qui se propage, petit à petit » tu tires une longue taffe sur ta clope, juste de quoi inonder tes poumons à foison, « on peut pas vraiment déterminer la manière dont ça va évoluer, ça peut arriver du jour au lendemain », d'un coup sec de l'index, tu tues les cendres qui s’abattent à tes pieds, « c’est- ouais, c’est compliqué ». soudain, t'as chaud. ton geste était un peu trop précis. « j’ai déjà du mal avec mon index, plus aucune sensation… » tu le désignes d'un geste vague de ton autre main. tu penses que ça passera, Cesa n’est pas si observateur que ça.

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Message par Invité Lun 17 Juil - 14:49

Diego, c’était p’tètre le seul qui n’était pas tombé sous tes mots. T’avais tendance à cracher sur toutes les âmes qui entraient dans ta p’tite vie. Tu les testais, trop méfiant sûrement. Mais lui, chanceux, était passé entre les mailles du filet, il s’était glissé rapidement avant que tu ne puisses réellement t’en rendre compte. T’avais appris à le connaître, à l’apprécier, alors quand la réalité t’a heurté, quand cette garce de faucheuse s’est mise à tourner autour de lui, autour de vous, t’as pas supporté, t’as pas voulu encaisser. T’avais traîné ta carcasse jusqu’ici, au milieu de ces tables, de ces chaises, de ces sourires et ces fous rires tandis que toi, t’avais ta gueule des mauvais jours, t’avais ce p’tit nœud à l’estomac qui t’empêchait d’avaler quoique ce soit. Bien sûr que ça passerait, bien sûr que tu t’y ferais, mais pas maintenant, pas de suite, c’était trop tôt, trop frais. Tu t’es contenté de poser quelques questions, d’essayer de comprendre pourquoi, comment, combien de temps, des réponses vagues, peu d’espoir. Ses propos venaient se heurter à ta carcasse, faisaient naître une boule dans le creux de ta gorge, mauvaises nouvelles. T’en avais entendu parler, tu connaissais brièvement les symptômes, l’état qui se dégrade, les corps qui se décomposent, se figent dans le temps, et, comme sentence, le repos éternel. Tu te mordillais nerveusement la lèvre inférieur, tes deux billes pétillantes posées sur ta bière ambrée tandis que ses mots se perdaient dans le vent. Seuls quelques rares lambeaux parvenaient à tes oreilles, se collaient à ton esprit, assez pour comprendre, assez pour savoir. T'as suivi son geste du regard, observant attentivement sa main touchée, meurtrie par ce cancer qui le rongeait de l’intérieur. T’as inspiré profondément, te laissant retomber sur ta chaise, tes paumes frottant ton visage. « Si j’comprends bien au bout d’un moment tu vas plus pouvoir bouger mais tu sais pas quand, enfin dans combien de temps c’est ça ? » T’as croisé tes bras sur ta poitrine. « J’vais rester le plus possible avec toi, j’vais pas te laisser tomber, si t’as b’soin d’un truc t’hésites surtout pas. » Tu t’demandais si, au fond, t’aurais pas préféré entendre un éclat de rire, sa voix trembler sous l’excitation d’une mauvaise blague effectuée avec succès. Mais c’était vrai. Triste réalité qui s’acharnait sur lui, sur toi, t’étais las de lutter, las d’essayer de rassembler les morceaux pour les faire tenir, las de survivre et de voir s’effriter ton petit monde. T’as attrapé ta bière d’une main ferme, la descendant rapidement avant de t’allumer un bout de mort que tu portais à tes lèvres. « J’taurais bien proposé de venir dans ma coloc mais c’est déjà blindé. On s’verra un peu plus souvent au pire, c’est déjà mieux que rien. » Bouffée toxique, elle imprégnait tes poumons, et, quelque part au fond de toi, t’espérais qu’elle te grignoterait la poitrine jusqu’à ce qu’enfin la faucheuse s’intéresse à ton cas. « C’est vraiment la merde. »

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Message par Invité Lun 24 Juil - 1:06

t’entends son soupire, tu perçois son désarroi. du coin du regard tu vois ses mains masquer son visage, obstruer sa vision. t’es frappé par une vague de culpabilité, un haut-le-cœur, une envie de remettre ton diner. « si j’comprends bien au bout d’un moment tu vas plus pouvoir bouger mais tu sais pas quand, enfin dans combien de temps c’est ça ? », tu acquiesces, sans un mot, incapable de surenchérir verbalement. tu continues à lui mentir encore et encore, sans répit. juste devant lui, sous son nez. nouvelle taffe, nouvelle larme. fausse dans un sens, réelle dans l’autre. « j’vais rester le plus possible avec toi, j’vais pas te laisser tomber, si t’as b’soin d’un truc t’hésites surtout pas ». ta voix se brise, tu t’effondres sous son regard, « merci, j’avais- j’avais besoin d’entendre ça », l'égoïsme à l'état pur. tu renifles, tu tires, tu tasses, tu tues tes cendres, manège macabre. ton regard se relève, tombe à nouveau sur lui. tu le regardes terminer sa bière, allumer une clope. tout ça en silence, tu sais pas quoi dire, t’as peur de faillir. « j’taurais bien proposé de venir dans ma coloc mais c’est déjà blindé. on s’verra un peu plus souvent au pire, c’est déjà mieux que rien ». tu lui dis pas que maintenant t'habites à deux pas de chez lui. un sourire inondé, Cesa, tu le mérites pas. « arrête sinon j’vais en profiter, j'vais t’harceler, j’vais être chiant, tellement chiant que tu pourras plus me supporter ». tu tues à nouveau le goudron brûlé, un geste net, précis. « c’est vraiment la merde », ouais, tu grattes un peu plus l'étiquette de ta bière jusqu'à finir par l'arracher. « clairement... mais Cesa, sérieusement, j'sais que t'as tes nouveaux potes, t'as la coloc, tu dois pas te couper d'eux pour moi », tactique malsaine, tactique nocive.

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