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Message par Invité Lun 10 Juil - 4:22

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Nico, elle avait des bleus aux yeux et l’image que lui renvoyait le miroir lui semblait factice, elle ne veut même pas se pencher plus longtemps, le spéculaire de son âme la ferait fuir de son propre corps. Elle essayait de faire partir l’aquarelle de ses yeux en prenant une douche brûlante, presque à s’en cramer la peau, pour s’laver de tous ces pêchés, comme pour tenter d’liquéfier son âme qu’avait tourné au noir, au rouge, au violet (au violent). La poussière ambiante semblant être arborée comme des bijoux, elle souligna d’un kohl noir son regard-horizon, accentua sa bouche ourlée de malice et de dédain et ses vêtements qui couvraient à peine la parcelle de sa peau, exposée comme un astre englouti par l’obscénité.
La sonnerie de son portable retentit, venant faire concurrence au son émis par la musique qu’elle écoutait, elle renversa le contenu du spliff dont elle préparait le mélange contre ses cuisses nues. Elle soupira avant de déposer l’attirail sur la table basse en verre et attrapa son iPhone, non loin d’elle. C’était Ed qui lui indiquait qu’il devait la voir, lui demandant de passer chez lui. Elle lui répondit qu’elle serait là d’ici une vingtaine de minutes, ce qui serait forcément faux : Nico est toujours en retard.
Vague de fraicheur picotante contre son corps étreint dans la chaleur, elle leva la tête vers le ciel encré bleu, comme ses yeux, comme son coeur : les étoiles clignotaient. Parfois, elle désirait juste qu’elles s’éteignent parce qu’elle sait pertinemment qu’elle ne mérite pas ce théâtre astral, qu’elle, elle mérite juste des comètes qui percutent son corps, des trous noirs dans la tête et des orages grondant dans l’ventre. Elle méritait pas le joli ou juste la beauté du sale, la beauté du mal. Elle encourait juste les larmes acides, corrosives qui creusaient les opales de son faciès (ou était-ce la drogue ?) et les mots âpres qui laissaient de la crasse sur ton épiderme. Ca creusait des cratères dans sa peau, des sillons que l’on pouvait observer en marbrures célestes, même pas belles à voir, comme la dentelle de son coeur remplacé par une pompe mécanique, servant simplement à circuler son sang, n’ayant plus d’autre activité sentimentale. C’était une pyromane, elle mettait l’feu à tout ce qui s’apparentait de loin ou de près à de l’amour, étouffant ses envies meurtries plongées dans des nuées d’opium…elle ne cherchait plus que les seringues d’adrénaline à insérer dans son myocarde, des petites doses d’électricité qui traverserait tout son corps. Elle prenait la direction du quartier de la Presqu'île, s’arrêtant dans un night-shop pour acheter ses bâtons de cancer, lançant au commerçant un sourire charmant avant de sortir de la boutique. Elle marcha encore quelques mètres avant d’être arrivée à destination. Tandis que l’acoustique de l’interphone retentit, elle poussa la porte du bâtiment. Une fois face à l’appartement quarante-deux, elle donna quelques légers coups à la porte.
Elle sent la colère fondre dans les yeux d’Ed, elle se déverse dans les siens et Nico ne scille pas, voudrait afficher un sourire rempli de malice mais se reprend, tâchant de rester le plus impassible possible. Elle restait cette fille rongée par les démons de son passé qui envoyait des nuées dolentes à son cerveau, qui lui envoyait des grenades meurtrières, ça lui faisait des petites secousses dans tout son corps et ça la maintient en vie sur son brancard mortuaire de sensations assassinées. La droguée aimait jouer à la roulette russe, ça collait à ses plaies même pas cicatrisées, ça bouchait juste les pores en guise de pansement partiel et inefficace à long terme. « Ecoute…J’suis désolée, j’sais, j’ai merdé pour le fric, j’présume que tu m’as fait venir pour ça. » Bien entendu qu’il l’avait fait venir pour ça, elle avait réfléchi sur la route, elle avait cherché dans sa penderie de menteuse acariâtre un masque à hisser sur son visage-démon, sur son nez plissé et de ses pieds dirigés vers la porte, qu’attendent obstinément des mines sur lesquelles marcher pour faire tout péter. Parce qu’elle aimait les terrains dangereux, les pentes glissantes, elle aimait se revêtir d’épines comme la rose, pour que les gens dans la naïveté s’accroche à elle et se piquent, que ça en devienne une obsession inlassable et qu’ils en redemandent eux-même, ils se jettent avec violence dans un abîme de perplexité sans même s’en rendre compte.

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Message par Ed Lun 10 Juil - 21:21

Beaucoup de choses se bousculent dans sa vie, dans sa tête, comme-ci son univers était en expansion, que se cognaient météores et comètes dans sa tête et tantôt il se retrouvait avec des pluies d'étoiles dans les yeux, tantôt c'était l'enfer du big bang qui manquait de calciner tout ce que son petit coeur n'était pas capable d'endurer. Il connaissait le mal de mer, le mal des transports, mais le mal d'univers, c'est un tout nouveau concept inventé par la jeunesse d'aujourd'hui, celle qu'un jour il méprise et dans laquelle le lendemain il se rappelle appartenir. Des chiffres qui décident du destin, de l'avenir. Ne pas se sentir à sa place dans le monde qui vous a vu naître, c'est la pire des ironies, pire encore que naître dans un corps qui n'est pas le sien encore un grand mal de la décennie. A croire que la guerre ne s'est jamais finie et qu'elle ne se joue plus entres des nations mais dans le coeur des hommes, qu'on s'est habitué à l'angoisse, à se battre constamment et que la simple notion de paix donne la nausée. Tout d'un coup, il faudrait accepter de vivre une existence où il ne se passe rien.
Il faudrait accepter d'être la génération creuse et vide, dans laquelle on se rallie à des machines pour se sentir exister, dans laquelle c'est des câbles qui perfusent les émotions, une génération dans laquelle tout ce qui est faux peut envie devenir vrai, pourquoi qu'on évite de se retrouver en face de cet idéal perdu qu'est la réalité. Les mégaphones laissent placent aux claviers, les nouvelles révolutions se jouent dans l'espace commentaire.  
Et le pire dans tout ça, c'est peut-être qu'il y arrive, quelque part, même en essayant de vouloir se taillader. De toute ses forces. Voudrait être percuté, martyr, voudrait être déchet. Il veut savoir comment on fait Ed, pour avoir envie de sauter d'un toit et apprendre à voler, parce que marcher sur ses deux jambes lui a toujours suffit. L'impression de rater, passer à coté de quelque chose, passer à coter de la mort. Il se fond dans la masse, enfile son costume de caméléon, la journée le petit con lambda qui déconne avec ses potes et fume en silence pendant sa pause, le soir s'invite dans le pays des loups gris et fait persister la déchéance, vend la daube pour permettre à d'autres d'arriver à exister. Comme un cercle de la vie dans lequel il est prédateur et chassé, par un miracle inexpliqué ce n'est pas tout en bas de la chaîne qu'il se retrouve enchaîné.
Il contemple la rue du haut de son appart, protégé de la chaleur par sa petite fenêtre. Voyeur. C'est même pas le cul des filles qu'il matte,  juste le mouvement des bagnoles, des rues, les phares qui éclairent les tags sur les murets. La ville, de toute sa hauteur, s'exprime en réelle beauté. Plus jolie qu'une fille poudrée, plus joli qu'un mec musclé. Sa ville. Il pense qu'il est en train d'oublier Paris, il pense à ces choses et d'autres. L'argent. La température augmente dans ses veines proportionnelle au temps qui passe. Il attend. L'attend. C'est son genre d'être trop con, trop bon à Ed, alors il lui a prêté de l'argent. Il la connaissait de nulle part, si ce n'est que c'est la plus droguée qui lui ai jamais acheté de la dope. Il sait pas s'il a eu pitié ou s'il pensait l'aider. Mais li, il peut pas se permettre de vivre à crédit. Il deale pas pour la gloire, il deale pas pour un gang. Il deale pour manger. Et ça suffit à alléger suffisamment sa conscience pour se pardonner d'être aussi possessif de quelques billets.  Vingt minutes qui se doublent, qui se triplent. Il repense encore à la vie, parce qu'il n'a que ça à faire. Il pense à son reflet que renvoie la vitre, sa gueule un peu fatiguée, il a les cernes faciles. Mais ça l'empêche pas  d'avoir encore la tête de bébé dans le corps d'un ado. Est-ce qu'il est adulte quelque part au moins, peut-être quelque part dans sa tête. Quand il se pose au bord de cette fenêtre et se grille un clope en attendant.
C'est peut-être ça le truc, il a déjà l'âme trop vielle. Syndrome de Burton, il rajeunit en allant dans le temps.
Il l'entend presque pas frapper, fait le sourd. Qu'elle attende un peu encore sur le pallier, ou c'est lui qui repousse l'affrontement parce qu'il est pas sur de la suite des événements. Il s'était même pas rendu compte qu'elle serrait les poings au point de s'écorcher les paumes de ses ongles. Il remet sa chemise correctement, se donne le genre sérieux, passe une main dans ses cheveux pour y remettre de l'ordre. Même si ça n'arrange pas vraiment les choses, il continue de ressembler à quelqu'un sortit de son pieux. Pour impressionner, faire sérieux. Pour se rassurer, pour faire baisser la pression qui monte, tous les tics volés aux parents avant un dîner d'affaire. Pour parler d'argent, il faut avoir les mains sales et choisir le bon costard. Il est pas facile à énerver Ed. Mais quand ça arrive, c'est sournois comme un serpent, impossible de savoir quand il va mordre. Lui même ne le sait que quand il s'y met.
Il ne sait pas si ça l'énerve que Nico ait prit le temps de ressembler à quelque chose avant de venir, mais tout ce qu'elle peut mettre sur sa face ne cachera jamais les maléfices de la drogue. Elle a quelque chose de fascinant, comme rencontrer la faucheuse en personne. Elle apporte le froid, le malheur. Elle apporte ces choses que Ed a laissé sur le paillasson quand il a quitté Paris. Elle l'abreuve d'un pardon qui n'est pas là pour lui accorder. Un message de l'au-delà. Pas de bise, pas de bonjour, ni de bonsoir, ni de bonne nuit. Ni rien, il veut pas s'éterniser Ed et visiblement elle aussi, plus vite elle sera repartie, mieux ce sera.
Je suis désolé d'en arriver là. Il soupire. Il est aussi fatigué que remonté, y a de l'acide sur ses lèvres et un incendie dans le creux de ses reins. Il s'en veut de s'être fait avoir. Il s'en veut de continuer d'être sans doute trop flexible. Ce soir, il en veut au monde, à la terre entière, à elle, à lui. Il en veut à tout ce qui respire, ce qui vit et meurt. Ça nourrit sa colère, comme un ado qui s'épanche de l'injustice.
J'ai besoin de cet argent, je sais que tu ne vas pas me le rendre si je continue d'attendre. Je suis pas un idiot. Et quoi, c'est le moment dans les séries où il plaque le flingue contre sa tempe et lui demande de prier ? La détonation réveillerai tout le quartier, le trou dans son crâne, le parquet rayé. Et son chèque de caution qui s'envole, les menottes aux poignets. Il fusille juste des yeux. Y a une frontière qu'il ne veut pas franchir, entre débauches et noirceur. une frontière invisible qu'il a aperçu plusieurs fois dans sa vie dans les yeux d'un condamné. Cette frontière que tout le monde est susceptible de franchir en faisant le mauvais choix. Et Ed, les mauvais choix il connaît. Comme-ci il était irrémédiablement attiré par le pire, à force de vivre de trop de meilleur.
J'espère sincèrement pour toi que t'as un plan de secours ! Il s'adosse au sofa les bras croisés, méchant, vilain papa qui réprimande un gosse, sauf qu'ils ont le même âge et savent ce qu'ils font tous les deux. Mais il doit pas céder Ed, la laisser s'enfuir, c'est bien pour ça qu'elle est là. Pour pas qu'elle puisse déguerpir si facilement. Et s'il doit attendre la fin de la nuit qu'elle trouve ses mots et courir tout Lyon pour son argent il se dit qu'il le fera. Parce que si c'est pas le cas il va sans doute devenir fou. Il peut faire ça. Il a traversé la France pour une fille et des ailes depuis lui ont poussé. Plus rien ne peut l'effrayer. Pas même de crever.
Y a un neurone qu'est sur le point d'exploser, qui fume. Quelque chose au fond qui lâche. Que ses excuses à deux balles et son allure de tigresse arrivent pas réparer. Que toutes les bonnes résolutions ne peuvent mettre de coté. Qu'il a repoussé trop longtemps quand il se regardait dans le miroir, comme essayer d'oublier quelqu'un sur qui on a posé son regard une seconde trop.
Ed

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Message par Invité Mer 12 Juil - 21:55

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Il y a le néant, il y a le vide, il y a la hauteur et le vertige, l’infinité puissance des ecchymoses portées comme des cosmos, des trous noirs et des trous d’verre, le sable brûlant sous les pieds et les bouteilles à la mer qui n’arriveront jamais de toutes ces promesses déchues éteintes dans l’obscurité.  Le coquillage égaré sur l’immensité des plages et la solitude qui fouette l’épiderme nacré face au soleil rougeoyant, le soleil qui se meure entre les côtes et s’enferme dans une poitrine meurtrie. lLs couteaux dans la gorge, le feu dans les yeux et le cœur en lambeaux, le tissu rapiécé avec de la dentelle même pas belle. Nico, c’en était un mélange. Ça brûlait la peau, comme une fièvre tropicale avec ses ravales fugaces qui venaient tambouriner le crâne. Elle fait trop d’effets secondaires, aux gens et à elle-même. N’est bien pour personne et encore moins pour sa propre personne.
Des astres amoncelés dans ses pupilles dilatées d’une mydriase satyrique, effrontément, elle sortit une cigarette du paquet provenant de son sac à main et la porta à ses lippes ourlées de malice et l’alluma. Ça embrumait son faciès délicat d’une nuée stellaire et embaumait la pièce de nicotine à vomir. Nico alcoolo, Nico bobo, Nico épave, Nico sheitan. Elle était perdue dans les fragments de sa vie démontée comme des legos égarés. Elle fuyait depuis toujours le fil rouge de sa destinée, alors pour se rattraper il tentait de ses poignets déjà trop plein de cicatrices.  « Je suis désolé d'en arriver là. » De là s’envole un soupire dans l’air. Il semblait harassé, il ne se doutait même pas d’à quel point elle désirait du plus profond de ses entrailles le fatiguer davantage. Ses dents se dévoilèrent de ses lippes sorcière mais Nico, elle n’était jamais heureuse, alors ses sourires, ils n’étaient que factices ; lorsqu’elle en arborait un, c’était uniquement à des fins sauvageons. C’est qu’elle avait des idées derrière la tête. (Tu croyais quoi Ed… tu pensais vraiment que parce que j’suis bien roulée, que j’t’ai souri en coin, que j’t’ai fait les yeux de biche, j’allais être honnête… une bonne citoyenne… comme quand t’es gamin et qu’on te rabâche tout l’temps de bien t’asseoir… d’être poli… bonjour, merci… s’il vous plait… oui bien sûr… non, j’suis une araignée qui tisse des toiles et tu t’es juste pris dedans… t’apprécie pas okay… mais t’es mignon avec ce regard colérique… pauvre petit gosse… si tu savais.)
Le regard que lui adressait Nico s’apparentait à du gel, qui aurait presque pu disséminer le soleil, tandis qu’Ed petit à petit, s’emplissait de balles dans les prunelles. Ça l’amusait, Nico. Elle adorait jouer avec le feu et encore plus se brûler. S’il rentrait dans son jeu, il n’allait pas être mécontent de la soirée, elle savait les animer de jolis feux d’artifices qui ricocheraient contre les murs pour former des échos d’injures et d’étincelles d’un corps-à-corps endiablé. « J'ai besoin de cet argent, je sais que tu ne vas pas me le rendre si je continue d'attendre. Je suis pas un idiot. » Ses mots se découpèrent dans son esprit pour bientôt heurter les murs de la pièce. Elle se perdait encore Nico, dans la tempête perfide de ses mauvaises attentions, elle oublie toujours d’accrocher une corde autour de sa taille lorsque le malin sort de son corps et décide d’agir en son nom, elle se retrouvait toujours comme une rose plantée au milieu d’un océan d’acide et même si ses brûlures et diverses cicatrices sur son épiderme nacré lui renvoient bien une réalité qu’elle perçoit désuète, elle devrait prendre garde Nico parce que parfois, on n’en revient pas. Pas entier ou peut-être pas tout court. Mais Nico elle se fait chier parce qu'elle n’a plus rien à désirer dans le fond et que seul dans le mal, elle arrive à retrouver son frère et depuis qu’il n’est plus là, elle se conjugue au passé. Y avait plus que la grande dépression qui lui souriait de ses crocs acérés avec des constellations en contrefaçon et ça la faisait toujours fondre sur ses souvenirs d’or comme si tu prenais chaque jour une goutte d’arsenic rédempteur pour que finalement, on en fasse un lac mort vaguant dans ton esprit. C’était une poupée déchiquetée Nico, déchiquetée par la vie qui ne lui avait jamais fait de cadeau. On ne l’avait jamais aimée, à part Simo. Mais même Simo s’en est allé rejoindre les anges accrocheurs, les anges qu’avaient de meilleurs arguments que son corps donné en offrande alors depuis, elle a remplacé son myocarde par une pompe mécanique et ne veut plus. Ne veut plus rien dans le fond. Toujours des bleus dans le cœur et jamais personne pour le badigeonner de mercurochrome. Elle était déjà redevenue cendres avant même que son âme ne s’était évincée de son corps dans une évasure faite avec des couteaux enfoncés bien profondément. Elle était comme un big bang menaçant à chaque instant d’exploser et de disséminer la terre entière en infimes particules qui puaient son âme noircie. « Et quoi? Tu veux p't'être que je chiale avec toi ? Ou que j't'apporte des mouchoirs sur un plateau d'or, vieux ? Une petite tape sur l'épaule ou une grosse pipe pour t'consoler ? » Les mots se faisaient maintenant sauvages sur sa langue, elle qui aurait voulu garder un silence de plomb, voulait rester taciturne ce soir, pourtant ils étaient devenus indomptables, comme s’ils avaient décidé eux-même de ne plus faire parti d’elle - ils avaient filé d’entre ses pensées sans qu’elle n’arrive à s’en saisir, ça s’emmêlait autour de ses cordes vocales qui préféraient hurler que de parler.
Son inquiétude était si claire, si limpide dans ses mots. Mais Nico, elle ne parvenait à ressentir aucune compassion. Elle n’avait pas cette petite conscience qui se dépose sur son épaule pour lui souffler à l’oreille ce qui devait être bien fait. Non. Elle agissait de son propre chef et ses intentions étaient rarement bienveillantes. Ce soir, ça ne lui fera pas défaut : Nico voulait l’argent et Nico voulait également Ed. Elle avait besoin d’ça comme morphine, elle se shootait au monde la journée pour tenter de tenir un peu le soir, quand elle est seule, quand elle n’voit que sa face et son âme dégommée dans le miroir (et d’ailleurs n’en demeurent plus depuis longtemps dans sa chambre).
« J'espère sincèrement pour toi que t'as un plan de secours ! » Il se tenait là, face à elle, appuyé contre le fauteuil. Les bras croisés. Comme s’il la réprimandait, comme si elle avait été Cendrillon, qu’elle était rentrée après minuit et que papa était là pour la gronder. Et ça la fit rire, à gorge déployée parce qu’il paraissait tache dans le paysage, tache dans la situation. Pourtant, pourtant, ça l’amusait. Elle avait envie de l’énerver encore plus, ça se ressentait qu’Ed, c’était un mec bien. Un du genre dont elle aimait briser l’existence. La prendre entre ses mains et la broyer. Ca imbibait ses nerfs, les exaltait, elle avait envie qu’un tonnerre gronde de ses entrailles, qu’il éclate sur le sol juste face à elle, qu’il fasse ressortir tout son côté le plus sombre. Parce que sans yin, il n’y aurait pas de yang. Et réciproquement le contraire. Concernant Nico, elle s’était trop assombrie que pour faire passer la lumière. Elle avait mis des années à construire le mur qui la séparait de la gentillesse. Sans doute parce qu’à ses yeux, ça rimait avec faiblesse. Et que faible, elle ne voulait plus jamais l’être. Elle l’avait bien trop été lorsque son père lui retournait des coups de ceinture dans le dos, sur les fesses. Que sa mère écrasait sans honte ses cigarettes sur son épiderme de jeune enfant qui cherchait malgré tout, à l’époque, se construire un chemin bien stable et droit.
Elle s’approchait de lui, pensant que ce soir, c’est lui qui allait tirer le voile de la nuit sur les yeux fatigués de toujours, pour son regard du jour qui n’en serait pas pour autant sauvé. « C’est simple bébé, je n’ai que mon corps à t’offrir. »

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Message par Ed Jeu 13 Juil - 0:35

Les murs se fracassent dans sa conscience, s'effondrent à grand fracas quand elle entre comme un boulet de canon et dévaste tout sur son passage. Il n'a pas le temps de la voir arriver et de l'anticiper, il n'a pas le temps de l'empêcher car lui même ne sait pas s'il veut l'empêcher d'arriver de déclarer la guerre à la paix qu'il s'est silencieusement jurée du début de sa vie jusqu'au jour ou ses frontières frissonnent. Jusqu'à aujourd'hui, sacro-saint jours où le cadenas des  promesses se brise, il libère les fauves, il lâche la bête, il laisse les démons s'évader et les anges s'écrouler, il abdique le trône à ses fantômes du passé, se prend pour un père la bouteille à la main prêt à faire valser son visage entre ses doigts calleux. Il voudrait sa mort pour sa paix.  Elle arrache l'or de son innocence, l'innocence de sa jeunesse et la jeunesse de son âme, elle embarque avec elle les fondements de sa conscience, les petites paroles projetées sur le parvis de l'église quand il était gamin, à l'époque ou s'excuser auprès de dieu suffisait à soulager sa conscience. Pardon d'avoir volé, pardon, pardon. Maintenant il faudrait qu'il rampe à genoux ou lui lèche les pieds pour espérer pardonner tout ce qu'il a fait. Voler. Encore. Ce qui est mauvais reste mauvais à jamais, ce qui est pourri ne peux qualler en décomposant. De la crasse ou ne devient jamais propre, qu'une illusion. Deux grands yeux innocents qui se ferment pour ne plus jamais s'ouvrir, c'est la réalité à laquelle il se confronte quand toutes les protections qu'il a érigée cèdent en même temps et laissent place au vacarme de ses pensées, sans filtre. Tout ces acquis de bonne conscience qui rongent ses os depuis le début, qui déblatèrent des paroles qui ne font plus sens dans le monde dans lequel il vit, qui n'a  plus tant l'apparence d'une civilisation mais plutôt d'une jungle dans laquelle il se pend aux arbres. Il ne veut pas être dévoré par les bêtes, rongés par les insectes, il préfère encore lui même devenir fauve. Ce soir c'est son suicide, le suicide de l'enfant qui persistait encore à croire à ce monde géant, qui lui tendait les bras avec son sourire séduisant. Ce soir c'est l'enterrement de ses rêves de gosse qui brûlent comme les billets qu'il ne touchera plus jamais, comme elle s'est cramée sa dernière cigarette avant de gaspiller son herbe précieuse sans un seul regret et qu'il finiront tous les deux dans un brasier. A éteindre les flammes par les flammes. Il sacrifie sa naïveté sur l'autel de la revanche, sort les crocs de jeune lion qui lui poussent comme des cornes.
Porter le costume lui sied si bien, pour elle il veut bien se damner et se laisser aller aux ténèbres qui envahissent son coeur. La honte. La rage. Le manque de respect fait l'effet de l'alcool sur une plaie. Pour cacher sa douleur et il se met au chaos. Il est de ces gens qui appartiennent au ténèbres et toute la lumière du monde n'y pourra rien, il ne suffit pas d'essayer d'être quelqu'un de bien pour espérer s'acheter une conscience. On naît avec sa bénédiction où l'on reste à l'ombre toute sa vie, ceux qui voyagent entre les ombres sont des âmes égarées. Et personne ne veut d'une âme qui n'a pas trouvé son chemin entre le ciel et l'enfer. A quoi bon se battre si l'on ne récolte que les semences des autres ? A quoi bon essayer de toute façon la vie décide de lui crever les roues, de le jeter dans la boue. Ed, il ne veut pas attendre le coup final et le flingue sur la tempe. Ed il en a marre de subir, marre d'être martyr dans son propre corps. La colère fait de lui un gamin pourri gâté qui se démène avec ses caprices. Un soupir passe entre ses lèvres sèches, un silence qui dure trop longtemps, pendant lequel il n'y a plus que lui, son souffle chaud et la mort de la nuit.
T'aboies beaucoup pour une chienne, j'ai du respect pour les nanas mais pour les meufs comme toi, je n'en ai pas.
Il a rien contre les autres, il s'est promis d'épargner les mamans. Ed, il aurait pu être le prince charmant s'il n'avait pu s'en passer, mais il a pas besoin de la compagnie de belles princesses pour ses nuits. Il a rien à perdre. Elle lui fait l'effet d'une créature déchue, d'une nymphe oubliée sur un rivage qu'on a poignardée, mais ce n'est pas son coeur qui saigne. Parce qu'elle n'a pas de coeur et qu'il peut le voir dans le noir de ses yeux de furie. Elle fait couler le sang de ceux qu'elle a mordu avant lui, une dame vampire qui vient planter ses crocs dans sa nuque et lui apporter la pire des malédictions, son poison. Celle qui s'inscrit dans le karma à jamais, celle qui correspond au point de bascule où l'on passe du monde de la lumière à celui des ombres, le godwin de sa vie. Ce moment où les emmerdes deviennent sa faute, où il ne peut plus s'en vouloir qu'à lui même et arrêter de pleurer sur l'oubli de dame fortune. Une sirène serait plus appropriée finalement, une sirène qui s'apprête à le noyer dans l'encre de la nuit, là où il fait juste noir et où les étoiles sont trop lointaines pour éclairer quoi que ce soit. Il n'y a plus rien à éclairer, plus rien à sauver,que la peau sur ses os, sur son corps décharné. Que son âme à damner encore et encore que le jour rachète pour lui permettre de se lever à nouvelle. Le tableau dressé est terrifiant, autant que ce qu'elle incarne.
Menaçante. Dangereuse, ces choses qui ne sont visibles qu'une fois les lumières éteintes.
T'as pas l'air d'avoir d'avantage de respect pour toi même vu ce que tu proposes.
C'est l'ascenseur émotionnel, il s'écrase dix mètres plus bas, la chute est infernale. Il a le temps de sentir un semblant de vent dans ses cheveux qu'il assimile au silence et à la fumée de sa cigarette qui flotte discrètement dans l'air, lui rappelant les bonnes odeurs de nicotine que l'addiction le pousse à apprécier. Il a le temps de sentir les battements de son coeur alterner entre deux rythmes sans trop savoir comment danser. Il a le temps, pour une fois, de voir, tout ce qui lui échappe, le temps ralenti. Il voit son corps désirable qu'il se sent pourtant incapable de vouloir quand bien même elle lui offrirait. Il voit ses lèvres qui s'ourlent si mauvaises et qui ne ressemblent en rien à celle de Dani. Il voit ses yeux. Dans ses yeux il lit ces drames balancés dans les magazines people en tête d'affiche, elle est comme la photo d'une droguée sur le papier glacé et c'est le seul reflet du plastique qui lui donne toute la lumière, qui illumine ses traits de cire. Comme une poupée désarticulée, balancée du bout de ses fils qu'un magicien a abandonné par là.  Une errant qui ne rentrera jamais chez elle, parce qu'elle n'a sans doute nulle part où aller. Il prend le temps de comprendre aussi. Le chaleur qui quitte ses muscles, la surprise qui écarquille ses yeux, ses sourcils qui posent des questions silencieuses dans la manière dont ils se haussent. Sa bouche entrouverte où plus aucun son ne sort, plus aucun mot qui puisse véritablement parler pour lui, parce qu'il ne sait pas quoi dire. La colère comme gelée, atrophiée, qui s'évanouit, laisse place à quelque chose qu'il ne peut pas nommer. Une forme d’incompréhension et d'effroi, ce moment même où il perd son contrôle. Le contrôle.
Je.... je marche pas comme ça. Je suis pas, fin'. C'est pas mon genre.
Pas son genre de faire ça aux filles, ni aux garçons, ni à personne. Pas son genre de baiser, pas son genre de coucher, pas son genre de quitter la protection de ses fringues, pas envie, plus envie. Pas envie de profiter. Il sait qu'aimer avec son corps Ed et détester le sien. Détester le reflet, détester d'aimer aussi. Elles se bousculent aux portillons, comme des messages d’alerte, une invasion, un virus, cheval de Troie dans sa matrice. Qu'elle se barre, qu'elle se tire. Et en même temps, son honneur refuse de la laisser partir, s'en tirer comme ça.  Il s'avance menaçant, il la repousse, il l'éloigne de son champ de vision, il l'envoie valser contre le mur pour voir si elle tient encore sur ses talons quand on la fracasse comme un jouet détesté. Fuir le regard, fuir le contact. C'est les signaux d'alarmes qui hurlent et sa tête qui fait tout le contraire. Il pourrait l'étrangler maintenant et lui fermer sa bouche de princesse mais son poing s'écrase à coté.
Les phalanges commencent à piquer quand il se remet à grogner entre ses dents.
J'suis pas le premier à qui tu fais le coup, laisse moi deviner. Je doute que ce soit suffisant pour me rembourser, j'ai besoin de fric pour bouffer pas de m'envoyer en l'air sur le canapé.
Et Ed fait toujours le mauvais choix.
Ed

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Message par Invité Sam 15 Juil - 23:06

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Nico, elle n’était qu’une bordure, un relief dans ce paysage qui pour elle sonnait trop faux, reconstitué avec un pêle-mêle d’images retouchées mais qui s’accommodaient du mensonge parce que les fils de la vérité s’étaient effrités avec le nombre de trahisons commises. Elle jetait des gestes dans l’image dépourvue de contraste, qui n’affichait que le vide, minime représentation des débris gisant sur le modelé de sa vie. La tempête qui passait et ne laissait que de piètres morceaux qu’elle contemplait, les membres lourds de fatigue et la pluie incrustée dans ses oreillers (ou était-ce ses larmes qu’elle s’empêchait d’évacuer à découvert ?) Ils s’échappent de ses entrailles pour se matérialiser dans les mouvements infaillibles, des gestes célestes avec un goût d’amertume qui restait sur la langue.
C’est souvent qu’elle vacille, attirée par le vide du précipice. Des vagues de sons la bousculent, l’arrachent à ses repères et la propulsent dans ce qu’elle appelle le temps figé de la mémoire. Et c’est ainsi que se propulsent toutes les réminiscences passées, les ondes concentriques de son étouffement permanent, qui la placent au rang de spectre et non plus de femme bien vivante. A l’intérieur, elle était morte, la femme-enfant privée de ses racines ne ressemblait plus qu’à un arbre étendu sur le sol, qui se déracinerait lentement à cause d’une tempête violente qui l’aurait mise à terre. Alors ses connexions avec le sol qui s’éteignaient à force des jours qui passaient, l’éloignant fortement de la vie, ne faisaient que l’entraîner vers une chute vertigineuse qui lui tendait les mailles de son cerveau, douloureusement et elle n’attendait qu’une rupture afin de rejoindre dans le firmament son frère.
Et Nico avait besoin de ça.
Que l’on frôle du bout des phalanges ses bouts de chair escamotés, son épiderme nacré où se sont logés des comètes brûlantes, fumantes qui dissipaient ses pensées en cendres des objets passés, cet aromate d’empyreume qui fanait les fleurs à sa rencontre destructrice, en guise de suture de ses plaies qui seraient éternellement béantes. Elle ne se connaissait que bonne à ça, n’avait jamais envisagé que quelqu’un puisse un jour s’intéresser aux fondements mêmes de sa conception ; son intelligence. Aussi, elle ne s’en paraît jamais de façade, ne préférait que montrer ses facettes de sylphide éteinte, exténuée dans un aura réducteur, toujours lovée au cœur d’une détonation.
« Et toi tu penses vraiment que t’as un quelconque respect pour toi ou pour les gens en général à refourguer ta merde pour bouffer tandis que les autres se crèvent la gueule à te l’acheter ? » Connard qu’elle avait envie de lancer en boomerang.
Palpite au bout de ses doigts des crépitements électriques. Arrivent jusqu’à sa gorge avant qu’elle ne s’enfle. Un bourdonnement de mots continus se mettent à marteler son crâne ; sans oublier toutes les peurs, toutes les craintes qui naissent dans le fond de son estomac. Qui le serre lourdement, ses entrailles dans lesquelles naissent des étincelles au plaisir brûlant. Le  pantin désarticulé, c’est fini les fils sont cassés, quelqu’un est passé par là pour les cisailler, le pantin est tombé, se cassant par endroits. Un peu, beaucoup. Quelques morceaux jonchant le sol, le regard du jouet fait de verre qui reluisait autrefois des travers des humains passant par là, les yeux vidés de sens, les gestes furtifs et le pas accéléré. Et c’est avec une traînée d’étoiles éteintes depuis longtemps qu’elle s’avance, non sans mal, en sa direction, empiétant sur son espace vital dans lequel elle s’invite, pour imposer sa posture famélique et ses idées malingres, pour juste humer son odeur, pour juste faire un pas de plus s’imaginant pouvoir déposer des phalanges sur lui, lui qu’elle désire soudainement -sans doute était-ce à cause de son refus. Dans ses yeux sombres c'est un avenir qui se dessine. Le jour voyait naître sur son épiderme des arabesques incandescents et des labyrinthes où résonnent une même mélodie. Une mélopée digne des oiseaux mais sans doute possédaient-ils également des blessures inguérissables dans la mémoire tout comme elles et ne s’accordaient pas sur le même rail de pensées. Le train de ses ennuis toujours roulait, sans jamais en connaître la destination finale.
Nico, elle ressentait trop de douleur qui empoignait son palpitant, elle avait le dos trop courbé pour une danseuse éteinte, elle avait mal aux extrémités des membres à cause des engourdissements continus, elle avait la panique dans les yeux lorsqu’elle se sentait menacée le soir, elle avait la panique lorsqu’elle faisait mal les choses, lorsque son plumage saignait et que ses ailes d’ange elle devait ôter. Elle était un oiseau qui s’était fracassé violemment à la tombée du nid, trop tôt, qui n’avait pas encore appris, ni à voler, ni à vivre indépendamment. Tout ça, cela représentait des tornades, dès blizzards qui lui faisaient mal à la tête. Des cratères dans l’âme qui souhaitaient parfois se vendre à d’autres. Et il n’avait pas tord sur un point : elle n’avait aucun respect pour elle-même. A quoi bon? Elle enlaçait un cocon de peur à chaque instant. Indéfinissable dans le temps, infinité dans la poussière. Poussiéreux est le passé dont les spirales s’enroulent autour de son cœur acéré. Et toi, Ed ? tu n’aurais pas envie de couler un peu plus d’acide sur ce myocarde abjecte dysfonctionnant ? Tu n’aurais pas envie de te forger une petite place à l'aide de couteaux acérés ? Tu n’aurais pas envie de l’étreindre dans tes bras, qu’elle comprenne que lovée dans des bras aimants pourraient être une meilleure arme de guérison que la mort à petit feu ? Tu n'aurais pas envie de tout simplement jeter de l’eau dans le feu de ses déraisons ?
Elle n’en pouvait plus de comprimer dans son cœur toute cette violence, toutes ces images du passé dans l’écran de son appareil photo holographique qui appelait à l’illusion. Elle avait besoin qu’on la délivre, qu’on lui ôte les chaînes des chiens de l’enfer. Elle avait besoin de ça dans la forteresse de ses pêchés. Qu’on lui dise que ça va aller et que la petite fille qu’elle est n’a plus besoin d’avoir peur.
Mais pourtant.
Mais pourtant c’est son corps qui valse, qui crépite contre le mur mais les litres de colère noir goudron continuaient à l'asphyxier, elle n’était pas prête la princesse à se faire veiller par un baiser salutaire, qui la sortirait de ses pires cauchemars, elle ne faisait que les affronter un peu plus lorsque ses os cognaient le mur. J’ai réussi, qu’elle se disait. Le bruit de son poing rencontrant la matière qui résonnent dans son échine, ça faisait vibrer son coeur qui battait de maux, presque inondé. Il fusillait le silence avec ses mots cognards, avec ses mots tapages. Il ne rigolait plus Ed, il n’avait plus la once du petit garçon qu’elle avait cru déceler à sa première visite et se disait, de toute façon –qu’ils étaient tous pareils. Dans le même sac. Le même merdier. Tous à se mettre en rogne pour quelques prunes. J’ai gagné, qu’elle se répéta. Elle semblait avoir développer l’immense tissu de mensonges voulant que, ceux qui l’aiment sincèrement, lui font du mal. Un mal de chien, de préférence. Que ce soit lorsque son père percutait ses membres de coups assassins ou que sa mère sans l’ombre d’un regret lui éteignait ses cigarettes au bout brûlant sur son épiderme, ou bien même l’amour de sa vie qui n’avait été personne d’autre que son frère qui s’était donné la mort sans même réfléchir à son avenir à elle. Alors dans la sempiternelle psychologie ravagée qu’elle possédait, elle avait inversé le bien et le mal.
« Discernerais-je une pointe de jalousie dans tes propos, chéri ? …bien sûr que non, elle le savait mais voulait titiller là où elle le pouvait. Chercher toujours les points faibles pour appuyer allègrement dessus. Les phrases floues dans les limbes de son subconscient l’assaillent, par petites piques, comme de l’acupuncture mais en plus malsain. Elle passe son doigt avec douceur sur ses muscles contractés, sur ses joues de bébé. Elle se mord délicatement la lippe et tente de trouver son regard qui pourtant fuyait. Comme s’il avait une peur certaine de croiser le regard de la louve enchanteuse. Savait-il qu’il serait foutu s’il advienne qu’il tente de plonger son regard dans le sien? Savait-il qu’il n’en échapperait pas vivant? …fais-moi l’amour. J’ai envie de toi. J’ai envie que tu me fasses l’amour et pour l’argent, on verra ensuite.  »Elle avait prononcé ces derniers mots plus bas. beaucoup plus bas. Elle avait placé en même temps que ses dires ses phalanges délicatement autour de son cou, comme s’il n’avait pas le choix que de lui appartenir. Elle mentait. Bien sûr qu’elle mentait. Mais le mystère planerait sur quelle phrase elle pouvait bien mentir.
Ce n’était qu’un (dés)astre de plus qui s’écrasait sur sa galaxie, une comète en perdition qui flamberait les noyaux d’incertitudes et bousculerait le firmament.

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Message par Ed Ven 28 Juil - 23:19

Quel genre d'ordure il est, c'est comme se regarder dans la glaçe et essaye d'estimer à partir de critères vagues, à quoi il peut bien ressembler pour les autres, s'il est un type bien. Ça lui demanderai d'être honnête et Ed, il se ment. C'est plus facile. Est-ce que sa voix est aussi grave que celle qui résonne dans son crâne quand il parle ? Est-ce que l'on remarque toujours son sourire en coin quand il ouvre la bouche, celui qui lui donne un air moqueur et trop gamin ? Est-ce que Ed est un connard, peut être pas. Mais la force des choses fait qu'il est attiré par le sale et que ses mains ne sont plus blanches, mais rouillées par la pluie. Les autres. Ses actes. Il se dit qu'il n'a pas le choix Ed, que dans ce monde il faut choisir sa place et que le fauve qu'il prétend garder dans la cage de ses poumons existe réellement, prêt à dévorer pour survivre. Il existe. Il est fort ! C'est l'instinct qui guide, c'est le flair animal qui cherche à trouver de l'argent pour subsister. Ça allège sa conscience à lui, de se dire qu'il fait ça pour une bonne raison, comme voler pour se nourrir, tuer pour sauver. Mais aucune raison n'est bonne pour pointer le couteau sous la gorge et réclamer son dùt, il aura beau chercher, creuser, poser le problème dans tous les sens, ça changera rien au fait qu'il s'en prend à une innocente. Dans les faits, mis de côte son air de garce et le venin dans ses lèvres, ses mots. Le serpent sous sa peau. Il aurait mieux fait de se taire encore et de rentrer dans sa coquille, de lâcher l'affaire et de la laisser partir. Il passe de chasseur a chassé. Position tangible dans laquelle il commence à prendre pitié.
La pitié c'est le pire des sentiments, il l'a jamais aimé, il s'est toujours battu pour le refouler. Il trouve que la compassion c'est bien mais la pitié c'est pour les chiens. Et encore, certains méritent mieux que d'être considéré comme des moins que rien.
Nico. Ses yeux coulent une chape de béton sur lui, emprisonnant son propre regard à la contemplation, forcé de lui faire face dans toute sa splendeur dramatique. C'est une belle comédienne et si elle ne joue pas, c'est une triste personne, dans tous les cas elle ne lui évoque que de la pitié. Il ne sait pas combien de temps passe, combien de secondes peinent à s'écouler pendant qu'il refuse de bouger, incapable d'oser respirer, la poitrine comprimé par la lave de ses mots, il ne reste plus que l'incendie dans son esprit, les flammes qui lèchent ses cotes et qui brûlent ses lèvres. Autour de sa nuque, les doigts de la harpie se resserrent autour de l'animal effrayé. Il ose à peine bouger, de peur de voir le piège se refermer autour de sa cou et briser ses rêves en même temps que la frontière entre la réalité et ses désirs inavoués. Je vais pas te faire l'amour Nico. Bientôt, la noirceur aura tout dévoré. De ses idéaux, de ses utopies, il ne restera que des cendres pour danser autour, le résidus du bûcher de ses promesses. Une a une les lumières de sa conscience faiblissent et laissent place à l'ombre. Partagé entre l'adoration malsaine et le mépris. Les yeux noirs du désir impérieux, son corps parle avant son coeur et quoi que ce soit. Et si elle dans ses bras le répugne, sa compagnie s'impose à ses doigts qui glissent dans ses cheveux. Il pense aux autres filles. Elle, qu'il pensait aimer, mais qu'il n'a jamais vraiment voulu. Toutes les fois où il s'est forcé pour se prouver qu'il était pas une tapette comme ils disent. Au visage de Léonie, elle c'est une nana bien. À qui il ne dirait jamais ça. Tu es le genre qu'on baise. Il ne pense jamais ça. Ne ressent jamais ça. Mais Nico est là, elle en parle comme d'une évidence et il l'impression que c'est normal lui aussi. Tout le monde baise, ta sœur baise, ta mère baise, tous sauf Ed. C'est que ça doit en être une, de règles saintes de l'univers qui dirigent les grandes relations. Dans la génération de fumer teaser baiser. C'est lui qui est raté. Doit y avoir une faille dans son système. Alors il force. Il fait le silence et le chaos grandit dans ses oreilles, plus assourdissant. Sa main descend dans son cou et il pourrait lui briser la nuque s'il le voulait. Juste prendre entre ses mains la biche et reprendre son rôle de dominant. Il pourrait juste dire non, la jeter dehors. Mais il veut pas rester seul avec son esprit en furie maintenant. Il veut juste qu'elle reste et il sait comment la faire rester. Alors il tremble de trop et rate chacune de ses lignes, jeu d'acteur misérable, oublie son texte. Se perd dans son rôle. De toute façon, c'est elle qui l'a cherché. Ses mains descendent, ses côtes osseuses, ses seins menus, ses hanches de femme. Et c'est à ce moment normalement qu'il écrase ses lèvres contre les siennes et oublie le reste. Qu'ils commencent à danser sur le rythme de leurs coeurs à l'unisson. Qu'il a la gaule de sa vie parce qu'elle est sexy. Mais rien. Rien ne se passe, il reste impassible, insensible. Immobile, plongé dans l'admiration vide de son corps. Rien à idolatrer. Je ne peux pas faire ça. Et sa voix se brise dans un hoquet de colère, presque peiné. Ed, il est taré, c'est pas possible autrement. Il est rien, ni gay, ni bi, ni hétéro, ni rien. Il ne veut rien. Je sais pas. Baiser. Il sait pas, aimer il peut, adorer. Mais jamais baiser. Tout ce qu'il sait faire. C'est réconforter. Alors il la prend dans ses bras, en dernière tentative de surmonter l'obstacle dressé sur sa destinée. Comme un gosse, vainement. Mais il veut toujours pas quelle parte, s'il reste seul il va faire quelque chose qu'il va regretter, s'inquiéter de trop et fumer le joint qu'il fallait laisser. Peut être qu'il va crever.
Elle doit rester. Parce que Ed doit tout rater.
Ed

Ed


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