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Message par Léo Mer 26 Juil - 23:19

la vie d'adulte qui s'agrippe à vos chevilles, vous force à tomber et vous égratignez les genoux sur vos rêves cristallisées. toi léo tu te voyais faire le tour du monde, gueuler plus fort que les politicos véreux et sauver la terre de la misère humaine. t'as pas de courage léo, pas assez d'ambitions pour taper du poing sur la table. tu te contentes de bouffer tes cours qui t'apprennent à faire plus d'argent pour les riches investisseurs de la bourse. et puis les pauvres on s'en fou. et toi ça te rend malade, mais t'as pas la force de sortir des rails, de dire merde à tout ça, à tes parents qui te payent gracieusement tous tes frais même les plus inutiles. alors t'es allongé dans le canapé, à cloper en regardant d'un oeil les imbécilités à la télévision. chaine local...docu animalier...bulletins d'informations...tout un reportage sur "c'est l'été, il fait chaud". sans blague, qu'est ce qu'il faut pas faire pour donner l'illusion à la ménagère qu'on l'informe pour de vrai. chaque année, c'est la même rengaine. l'hiver y'a du verglas, l'été il fait chaud, en juin il y a le bac, en décembre c'est les cadeaux de noël. à chaque fois le même quart d'heure pourri sur un sujet creux où ils répètent dix fois la même banalité. et ça ne choque personne, sauf toi, qui râle devant ton écran. t’éteins le poste, ça sert à rien de toute façon, dans le meilleur des cas tu finiras par comater devant motus. les mains derrière la tête, tu fixes le plafond d'un oeil absent. tu penses, tu réfléchis, à ce que tu vas bien pouvoir faire aujourd'hui et demain. bien sûr t'as un tas de truc en attente. les papiers, la lessive, la vaisselle, les courses, le ménage...rien qui te donne envie de bouger ton cul du canapé. alors comme d'hab léo, tu te mets à penser aux filles. à te remémorer la douceur de leurs lèvres et la finesse de leurs traits, leurs regards amusés et leurs rires cristallins. t'aimes trop les filles pour les oublier. t'aimes beaucoup micky et son carré blond. t'aimes aussi alaska et l'océan dans ses yeux. et surtout la voisine du deuxième et son air de louve. tu te demandes c'est quand la dernière fois que tu lui as réclamé du sel. avant-hier soir ? ça fait longtemps ça. plus de 24h. c'est bien assez pour ne pas avoir l'air insistant. tu bondis sur tes jambes, sors de l'appart et dévale les escaliers. debout devant sa porte, tu réfléchis à ce qu'il pourrait te manquer aujourd'hui. tu toques. trois coups. pas de réponse. trois coups encore. des oeufs, il va te manquer des oeufs. il faut ajouter des détails, pour paraitre plus crédible. t'as vu ça dans une vidéo de mentaliste sur youtube. la porte s'ouvre. c'est elle. tu sens ton palpitant qui s'accélère un peu, t'as les jambes qui se font guimauve, et ton corps entier voudrait disparaitre alors que toi, t'es heureux de revoir son visage si joli. "salut, désolé de te déranger mais il me manque des.. oeufs ! parce que je fais un..un gateau au chocolat..fondant..un fondant au chocolat quoi, avec une meringue dessus pour l'anniverssaire de ma..MON, mon colocataire et du coup j'ouvre le frigo et plus d'oeufs. j'ai déjà fais le mélange chocolat farine beurre et...sucre ! du coup je voudrais pas jeter ça car il me manque un ingrédient ça serait..dommage." tu reprends enfin ton souffle. t'as jamais été aussi mauvais en excuse. faut dire que d'habitude, tu prévois mieux ton coup. là, t'es en chaussette et en jogging, tu t'es décidé sur un coup de sang, et tu le regrettes déjà. et en plus c'est sur les tartes au citron qu'on fait des meringues. pas sur un fondant au chocolat. tu la fixes, détailles ses traits, ses grains de beauté, la forme de ses lèvres. et tu te dis que la porte va se refermer sur ta gueule.
Léo

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Message par Invité Jeu 27 Juil - 17:55

Un jour de repos. Se reposer de quoi ? Elle n'en sait rien. Elle ne bosse pas, n'a aucune obligation. Ce ne sont pas les responsabilités qui pèsent sur son âme. Elle n'en a guère, et n'en veut pas pour le moment. Sa réinsertion dans le monde actif se fait lentement, sans que personne ne soit là pour la brusquer. Quoi qu'il arrive, elle sait que le jour viendra, où elle devra se reprendre en main et quitter ce monde de larve dans lequel elle s'est enveloppé. Son livre à la main, des aventures de pirates et de vengeance. Le Comte de Monte Cristo. Alexandre Dumas, l'être lui provoquant des frissons par ses écrits. Elle aime s'identifier à Edmond Dantes, cet homme jeté au fond d'un cachot pour un crime qu'il n'a pas commis, pendant quinze longues années. Une fois dehors, il prépare sa vengeance, prêt à faire payer très cher la perte de sa liberté, et de son amour de toujours. Elle relève la tête, redresse ses lunettes sur son nez fin. Elle dévore cette oeuvre avec véracité et, envieuse de le terminer, n'en perd pas un mot. Très concentrée, elle respire enfin. Ses colocataires sont partis, elle ne sait où. Mais elle s'en moque pas mal, évitant de se mêler de leurs affaires qui ne la regarde pas. Ce sont dans ces moments-là qu'elle peut trouver le courage de se poser au fond de son lit, un paquet de chips ouvert près d'elle, et de lire.
La sonnette. Elle relève la tête, soupire en se relevant de ses draps parfumés. Elle ne sait pas de qui il s'agit, mais une chose est certainement ; ce n'est pas pour elle. Sûrement une connaissance de l'une des personnes habitant avec elle. Elle se contentera alors de prendre les coordonnés et de lui dire de le rappeler sans délais. Elle marche, lentement. La personne n'aura qu'à attendre. Ne voulant se presser pour rien au monde, ses chaussons traînent sur le sol avec une nonchalance hors norme. Finalement, arrivée face à la porte. Elle actionne la poignet. La porte s'ouvre sur une personne embarrassée. Un de ses voisins d'immeuble. Souriante, elle relève ses lunettes de repos sur sa tête pour mieux le regarder, le livre toujours entre ses mains. Elle ne sait pas réellement quels mots employés alors qu'il s'empresse de lui déballer sa raison de sa visite. Il avait l'habitude de venir lui demander des tas de condiments en tout genre. Des oeufs, du sel, du poivre, du café. Elle ne comptait plus le nombre de fois où il venait la voir en urgence pour qu'un gâteau ne soit pas gâché. Une fois qu'il termine son discours, elle se contente d'hocher la tête. Elle ne lui demande pas d'entrer, il a déjà refusé plusieurs fois. Elle se contente d'un : « Je vais te chercher ça, j'en ai pour une minute. » avant d'aller vers la cuisine. Elle secoue légèrement la tête en pensant à sa réelle présence ici. Certainement un des prétendants de Nico, Iris ou même Mado. L'une d'elles doit certainement lui avoir tapé dans l'oeil. Prenant une boîte d'oeufs dans le frigo, qu'elle ira racheter avant qu'une de ses coloc ne revienne. Une feuille de papier, un stylo rouge.

Elle fait glisser le stylo sur le papier vierge pour y mettre quelques mots en italiques, de son écriture arrondie. Si tu veux le numéro d'une de mes coloc, demande-moi au lieu de tourner autour du pot. L. Elle ne sait pas réellement pourquoi elle signe de son initial. Il sait bien que cela vient d'elle, mais pas grave. Pliant le papier, elle le glisse dans la boîte d'oeufs qu'elle referme soigneusement avant de revenir vers la porte d'entrée. Elle tend la boîte à l'homme, et lui sourit gentiment. « Voilà. Bonne chance pour ton gâteau, et garde m'en une part. » Elle remet ses lunettes sur son nez avant de refermer la porte doucement. Il ne reste jamais bien longtemps de toute manière lorsqu'il vient. Il doit comprendre que ses collègues ne sont pas dans l'appartement, il n'a donc aucune raison d'y rester. Elle sourit en imaginant la réaction qu'il aura en lisant son petit mot.

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Message par Léo Ven 28 Juil - 13:23

et tu te sens bête et moche léo, devant la voisine du deuxième. elle accueille ta carcasse d'amoureux transi avec un sourire bienveillant, et relève ses lunettes sur sa tête. toi, tu te dis que ça fait secrétaire, et que c'est sexy. en vérité, elle a ce livre entre les mains auquel tu jettes un coup d'oeil. tu l'imagines érudit, sur les bancs de la fac, à philosopher sur la vie, les déboires, les sentiments, et tout les trucs à la con que nous imposent la moral et la remise en question. bref, un vrai bordel de mots et de réflexion, nourrit par les écrits poétiques de tous les grands auteurs, et les moins grand aussi d'ailleurs. alors que toi, tu te contentais de calculs et de prévisions de bourses, bien plus terre à terre, bien moins romanesque aussi. « je vais te chercher ça, j'en ai pour une minute. » tu souffles un merci alors qu'elle tourne déjà les talons, et tu fais la moue parce que tu t'es jamais senti aussi misérable qu'aujourd'hui. une fois, deux fois, trois fois, ça passait. mais au bout de presque dix sauvetage de gâteau, cette fille doit se dire que quelque chose cloche, que t'es un féru de pâtisserie, ou un gland qui fait jamais ses courses correctement. peut être les trois en même temps. t'as ruiner tes chances avant même de lui dire ton prénom. d'habitude, ça t'arrive que quand t'es plein comme un veau à chanter des chants paillards à gorge déployé. tu cherches ce que tu pourrais lui dire pour entretenir la conversation. y'a rien qui te vient, tu tenterais bien un sur l'auteur de son bouquin mais ta culture littéraire est bien trop pauvre. le seul truc que tu pourrais sortir c'est 'hé, alexandre dumas, il fait du bateau ?'. dumas, du mât, bref, vous avez compris, ça marchera jamais. alors tu te dis que cette fille doit être trop bien pour toi, qu'elle s’intéresse pas aux petits cons dans ton genre qui retournerait ciel et terre pour ses beaux yeux, mais qu'elle rêve plutôt d'un mec qui fume la pipe et bois du thé en discutant de l'existentialisme. bref, tu te fourres le doigt dans l'oeil jusqu'au coude, ton petit cerveau de moineau tout juste capable d'imaginer les pires clichés du monde. elle revient, vite une idée. t'ouvres la bouche, prêt à faire la blague du bateau, mais rien ne sort, dieu merci. y'a un dispositif d'urgence qui s'est enclenché dans ton cerveau pour éviter le plus gros malaise de toute ta vie. "voilà. bonne chance pour ton gâteau, et garde m'en une part." t'attrapes la boîte d'oeuf et t'affiches un grand sourire, reprenant à merveille ton rôle de mec vraiment en galère pour son fondant à la con. "promis !" elle ferme la porte. tu louches sur la boîte d'oeuf inutile, presque dépité. "si je leur fais encore une omelette, ils vont me tuer..." que tu penses tout haut. parce que c'est pas la première fois que tu demandes des oeufs sur la palier de cette porte. et parce qu'a chaque fois, t'es bien obligé d'en faire quelque chose. omelette aux patates, omelette aux champignons, au jambon, au fromage...tes colocs te feront bouffé ton omelette par les trous de nez cette fois ci, c'est sûr.
tu remontes les escaliers quatre par quatre, agacé de ne pas réussir à tenir la conversation plus de vingt secondes avec cette fille. toi, qui d'ordinaire te lie avec aisance aux filles qui te plaisent, à force de sourires charmants et de regards un peu appuyés. une vanne, un rire, les langues qui se délient, les doigts qui s'emmêlent, et c'était plié. mais devant la voisine, ton charme se décompose en mille morceaux et t'as l'impression d'être un gamin de cinq ans qui vient réclamer des bonbons pour halloween. elle a ce regard si particulier que tu ne peux pas décrire. et c'est ça qui t'attire. parce que tu ne comprend pas ce manque de curiosité dans les yeux, cette distance imposé par un regard trop sérieux pour être celui d'une fille sur un garçon. tu voudrais la voir pétiller et tu es confronté à chaque fois à ces yeux las et bienveillant à la fois, qui te coupent l'herbe sous le pied. tu cherches un semblant d’intérêt pour toi et tu n'y trouves qu'une politesse parfaite, sans animosité. et t'es frustré léo, quand tu te laisses retombé sur ton canapé, la boîte d'oeufs posée sur le ventre. tu te dis qu'elle doit surement avoir un mec qui s'appelle charles, ou un prénom d'intellectuel à la con. tu te dis que léon aussi, ça fait intellectuel à la con. ou fermier. à voir.
t'ouvres la boîte du bout des doigts, tu te dis que tu vas classer les oeufs en fonction de leur couleur, du plus au moins foncé, pour faire un joli dégradé. oui, tu t'emmerdes sacrément pour te complaire dans une activité aussi inutile. et là tu vois un petit bout de papier griffonné d'encre rouge. ton coeur se met à battre la chamade. tu te redresses trop vite et t'empresse de le lire. Si tu veux le numéro d'une de mes coloc, demande-moi au lieu de tourner autour du pot. L. tu fronces les sourcils, tu comprends pas. c'est elle qu'a écrit ça ? pour toi ? vraiment ? " mais c'est toi qui je veux 'L'.. " que tu souffles du bout des lèvres en relisant pour la neuvième fois les dix-huit mots sur le papier. tu sers les dents, imagine des stratagèmes loufoques pour pouvoir retourner toquer à sa porte. demander le numéro d'une de ses coloc random, pour ensuite lui à elle demander à le numéro de L. L comme... lucie ? louise ? lola ? léa peut être,tiens. tu te frottes les yeux, t'en veux d'imaginer des scénarios où t'évites la confrontation avec cette jolie voisine. t'en a presque peur au final. peur d'être rejeter par cette fille que t'idéalise. tu sers les dents. allez léo, t'es un bonhomme. mais pas trop quand même. t'attrapes une feuille blanche dans la photocopieuse, et tu prend un stylo. tu réfléchis, trop. et tu finis par écrire, en t'appliquant comme un enfant. *J'avoue, je cherche à avoir le numéro de Lucie/Lise/Léa/Lili/Louane. Je ne sais pas son nom, je sais qu'il commence par L. Elle me plait beaucoup.* tu te dis que c'est niais et mielleux à souhait. t'es à deux doigt de raturer, de balancer ça à la benne et de retourner classer tes oeufs. mais y'a mortimer qui débarque dans le salon, en trombe, et toi tu paniques, tu plies le papier que tu glisses dans ta poche. tu te lèves, et quand il te demande où tu vas, tu bafouilles un truc du genre "au magasin de bd. " alors que t'as pas acheté de BD depuis dix ans. tu te forces à aller enfiler un short, un tee shirt et des chaussettes propres dans ta chambre. tu sors et jette à oeil à morti, qui fouille dans les placards sans poser plus de questions. t'enfiles tes chaussures. il a l'air de te croire. t'es crédible. tu sers ta feuille plié en 4 dans ta main, tu prend ton crayon avec toi, et tu redescend jusqu'au deuxième étage. arrivé, tu restes devant la porte, figé, le palpitant qui n'en peux plus de battre pour elle, les jambes rendues cotons par ta tentative d'approche digne d'un film d'amour plus qu'ennuyant. t'y crois pas du tout. mais tu vas tenter, tu portes tes balls, même si tu sens que ton corps est en train de défaillir. tu déplies la feuille et la glisse sous la porte. tu toques, trois fois, et ton palpitant rate un battement chaque fois que tes phalanges heurtent le bois. puis, patient, tu t'assois contre le mur, le coeur au bord des lèvres.
Léo

Léo


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Message par Invité Ven 28 Juil - 19:47

La porte se referme sur son visage, alors qu'elle sourit gentiment. Peut-être qu'il ne réagira pas à son mot, n'ayant que faire de ces histoires. Mais, elle pensait avoir mis le doigt sur ce qu'il cherchait en venant ici, à chaque fois. Si ce n'était pas cela, alors quoi ? Il n'allait peut-être jamais faire les courses, comptant un peu trop sur la bonté de ses voisins. Elle ne savait pas, peut-être qu'il allait réclamer des condiments aux autres appartements également. Pourtant, étrangement, il ne venait pas lorsque les autres étaient là, comme si le fait de tomber sur la mauvaise personne lui faisait peur. Il ne voulait peut-être pas se retrouver nez à nez avec la personne qu'il vise. C'était certainement ça.
Retournant vers son lit, elle s'y allonge en rouvrant son livre. Les lunettes retombées sur son nez, elle reprend sa lecture. Son esprit voyage en même temps que le comte. Elle passe de Marseille en Italie, alors que son enveloppe charnelle ne quitte pas ses beaux draps. C'était comme si rien au monde ne pouvait l'extirper de ses rêveries. Elle aimerait voyager, elle aussi. Mais elle n'a pas assez d'argent. Forcée de rester sur le territoire lyonnais tant qu'elle ne trouve pas de moyen de quitter le pays pour voir le monde, elle se libère par la littérature. Un moyen comme un autre. Mais, finalement, une chose singulière parvient à la tirer de sa lecture. Trois coups à la porte. Elle fronce les sourcils, et retire carrément ses lunettes de repos qu'elle laisse sur son lit, près de l'oeuvre encore ouverte. Le marque page se cale entre les pages alors qu'elle se relève doucement. Elle retourne près de la porte. Le voisin a peut-être oublié le sucre, la levure, ou la petite culotte de sa colocataire. Elle arrive devant la porte et baisse les yeux sur une forme attirant son attention. Son corps se penche, ses doigts attrapent le morceau de papier avec précaution. J'avoue, je cherche à avoir le numéro de Lucie/Lise/Léa/Lili/Louane. Je ne sais pas son nom, je sais qu'il commence par L. Elle me plait beaucoup. Un large sourire se dessine sur ses lèvres, illuminant son visage de caractère. Elle a l'impression d'être une maîtresse recevant un dessin d'un de ses élèves. Elle se mordille la lèvre, peu habituée à de tels actes. Pourtant, elle apprécie. Heureuse d'avoir glissé ce mot dans la boîte d'oeufs. Elle ne sait pas s'il est parti, ou s'il se cache encore derrière la porte pour essayer d'écouter sa réaction. Elle attrape alors la poignet pour l'actionner, et ouvrir la porte.

Il est là, assis par terre. Elle le regarde, le bout de papier entre les doigts. Puis, sans vraiment réfléchir à ce qu'elle fait, elle s'assoit à côté de lui, en silence. Elle ne referme même pas la porte, tourne la tête pour le regarder. Elle prend le stylo qu'il tient entre ses mains et entoure le léa sur le bout de papier. Désignant la bonne réponse. Elle lui rend ensuite, avec un petit sourire aimable. Elle ne connaissait pas on plus son nom mais ne comptait pas le lui demander. Il saura le lui dire en temps voulu. Elle ne sait pas réellement ce qu'elle est censée faire. L'inviter à entrer ? Lui offrir un verre ? L'inviter dans son monde ? Un monde secret que peu de gens atteignent.
Lui rendant également le stylo, elle essaie d'être le plus sociable possible, bien que ce soit compliqué pour elle. Elle n'a pas l'habitude de discuter avec des gens. Généralement, elle reste dans son coin. Ce n'est pas qu'elle se pense trop différente, c'est qu'elle l'est certainement. Elle n'aime pas tellement parler, et elle voudrait pourtant s'intégrer dans cette société où la parole est primordiale, les réseaux sociaux ayant envahis le monde. « On peut réellement aller faire un gâteau si tu veux. J'ai hérité d'une recette de ma grand-mère, tu m'en diras des nouvelles. » Elle reporte son regard sur lui, toujours assise à ses côtés. Souriante. « Par contre, il faut aller récupérer les oeufs. » Elle trouve la situation assez drôle.

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Message par Léo Sam 29 Juil - 20:39

t'as les jambes tendues devant toi, tu scotches sur tes vans salies par les kilomètres de goudron avalées ces derniers temps. tu te dis qu'elle va appeler les flics, et qu'ils vont venir te ramasser sur le palier. mesure d'éloignement, déménagement forcé, tu te retrouveras sous les ponts, juste parce que t'as voulu serrer. et ça n'étonnerais personne, toi le premier. tu te mords la lèvre, grattant nerveusement la peau sur le revers de ta main. la patience n'est pas ta première qualité. t'es prêt à te lever, à déguerpir, à aller cuisiner une omelette. et t'entends la poignée de la porte qui s'abaisse. t'es à deux doigt de fuir comme un animal sauvage, tu te dis que c'est son mec, qu'il va te casser la gueule à coup de tasse de thé. tu lèves un genou, pose ta main au sol, dans les starting block. la porte s'ouvre, et c'est elle qui sors le bout de son nez. tu la regardes, hébété, gêné, mais t'as pas les mots pour t'excuser. tes lèvres se pincent en un sourire hésitant. elle ne dit rien, se contente de s'assoir à côté de toi. tu jugerais voir un semblant d'étincelle dans son regard, un sourire dissimulé qui se cacherai au coin de ses lèvres. un plissement léger, presque invisible, dont elle ne doit même pas avoir conscience. elle a le papier dans la main, elle l'a lu. elle prend le stylo dans ta main moite que t'essuie sur ton short. l'encre entoure 'léa'. tu regardes la feuille, puis tu la regarde elle, léa. léa et léo. tu l'aimes son nom, parce que c'est doux, ça délie la langue et ça se souffle au creux du cou. tu prend votre papier et tu clignes des yeux en le regardant. t'essaye de redescendre sur terre léo, de palper ce qui est en train de t'arriver, de vous arriver, assis à deux sur la palier de la porte, à parler sans même ouvre la bouche. tu souris de toute tes dents, comme un gamin qu'a reçu un 20/20 à sa dictée. parce que t'es fier d'avoir deviner un peu son prénom, d'une certaine façon. elle te tend le crayon et tu l'attrapes doucement, frôlant ses doigts fins. chaleur diffuse en bas du ventre. t'aimerais pouvoir écrire de nouveau sur ce papier, décalquer tous les papillons de ton estomac noir sur blanc. « on peut réellement aller faire un gâteau si tu veux. j'ai hérité d'une recette de ma grand-mère, tu m'en diras des nouvelles. » t'as presque honte de toi léo à ce moment là. la nombre de fois où tu lui as dit 'je fais un gâteau' alors qu'en vérité t'as pas du en faire depuis que t'as dépassé les 1m20. t'es vraiment un nigaud, prêt à tout pour faire son intéressant aux yeux d'une jolie fille. c'est pas aujourd'hui que t'allais avoir du succès, avec tes talents de pâtissier débutant. t'as peu être au moins le mérite de la faire sourire, là, maintenant. tu croises son regard. dieu qu'ils sont beaux ses yeux clairs. « par contre, il faut aller récupérer les oeufs. » ton sourire se prolongent encore sur tes lèvres. tu ries doucement en baissant les yeux, embarrassé par tout ce cinéma que t'as du faire avant d'oser glisser ce mot ringard mais pour le moins efficace sous sa porte. « je suis de retour dans trente secondes, pitié ne ferme pas, j'ai déjà toquer bien trop de fois sur cette porte. » que tu lui dit en te levant, affichant une grimace désespérée.

tu reviens sur le palier du deuxième étage, portant la précieuse boite d'oeufs dans les mains comme si elle contenait une alliance. dans ta tête, c'était franchement tout comme. mais y'a pas que ça dans tes mains. t'as aussi un sac plastique avec deux paquets de farine pleins, trois de sucre à moitié vide, deux salières, une poivrière, quelques pochons de levure, un fouet et une cuillère en bois...bref, la totalité de ce que tu lui avais emprunté à léa. t'es content de trouver la porte ouverte, cette fois ci. et t'es surpris aussi, de découvrir un appartement identique au tien. même disposition des pièces, même mobilier...vive ces immeubles pour les étudiants, tu seras pas obligé d'être gênant en demandant où sont les toilettes. tu fais un grand sourire à léa en t'approchant de la table de la cuisine, où tu déposes tes trésors de drague des dernières semaines. « du coup je..je t'ai tout ramené parce que..j'ai jamais été très doué pour faire des gâteaux, en fait. » elle doit te prendre pour un désespéré, mais toi ça te fait rire de te voir comme ça avec tout ce bordel que t'avais entassé dans un placard, repenti de ta timidité exceptionnelle. mais là t'es prêt, ready pour faire ton gâteau de mariage. tu commences à vider le sac sur la table. ça va servir, finalement.  « mais promis aujourd'hui je vais faire un effort ! » t'essayera de pas foutre la moitié de la farine à côté, de bien doser le sucre, et de pas mettre des morceaux de coquilles d'oeufs dans le plat. et c'est pas gagner.
Léo

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Message par Invité Dim 30 Juil - 22:05

Le corps qui se lève quand le double s'en va. Il fait quelques pas en lui demandant de ne pas refermer la porte. Elle rit en silence, n'en ayant pas l'intention. Elle le regarde partir, comme un enfant à qui l'on promets des bonbons en échange de services rendus. Elle n'a rien à lui promettre, pourtant. Juste un moment en privé. Elle n'est pas drôle, ou ne pense pas l'être, et passer du temps avec elle doit être des plus désagréable. Mais, c'est lui qui l'a voulu. Elle laisse la porte ouverte après l'avoir franchi. Elle va directement dans sa chambre, ranger son livre dans la bibliothèque, refusant de voir traîner quoi que ce soit dans sa chambre. Maniaque. Habituée à se faire taper sur les doigts lorsqu'elle ne rangeait pas convenablement ses affaires. Ses mains se lèvent, nouant ses cheveux en un chignon flou. Des mèches s'en échappent, retombant délicatement sur ses épaules pâles. Elle ne sait pas vraiment si inviter un inconnu chez soi est une bonne idée. Elle s'en moque pas mal. Elle devrait faire attention. Avoir une arme, sur elle, peut-être.
Elle se rend à la cuisine, et se lave les mains consciencieusement. Elle a l'impression de stresser, légèrement. Elle ne sait pas tellement pourquoi. Les hommes, ces créatures vils qui ne font qu'une bouchée des femmes dans son genre. Elle en a peur. Les hommes l'effraient, presque autant que l'amour. Et, elle doit avouer que rester ici avec un homme qu'elle ne connait pas, lui provoque des sensations très contradictoires. Elle n'avait pas tellement d'amis, et peu de gens savaient pour son passé de prisonnière. Et, s'il l'apprenait ? s'il s'en allait, de peur de rester avec une personne dans son genre ?
Avec sa froideur habituelle, elle se retourne pour le regarder lorsqu'il entre dans la salle. Les affaires s'étalent sur la table, alors qu'elle les regarde les yeux écarquillés.

Elle ne sait pas vraiment si elle doit trouver cela mignon, ou flippant. Elle se contente de le regarder, un peu en retrait vers son évier. Elle se doutait bien qu'il ne faisait pas réellement de gâteaux, mais de là à garder les ingrédients sans même penser à s'en servir. Non. Elle reporte son attention sur lui. Elle ne comprend pas pourquoi il est là. Ils sont tellement différents, que ça en est troublant. Sans rien dire, comme à sa grande habitude, elle prend un plat, une cuillère en bois, un fouet et pose le tout sur le plan de travail. Comme s'il n'était pas là, qu'elle préparait quelque chose pour elle seule. Elle sifflote, danse presque en ouvrant les placards pour prendre ce dont elle a besoin. Elle est pleine de grâce, comme une danseuse enfermée depuis bien trop longtemps. Elle prends son voisin par les épaules pour le conduire jusqu'au plan de travail. « Je vais te guider. » Elle n'ose pas tellement le toucher, ni même lui prendre la main pour lui apprendre à casser un oeuf ou écraser le chocolat. Elle hésite, laissant ses gestes en suspend un moment avant de se raviser. Comme si de rien n'était.
Elle dispose d'autres ingrédients autour du plan de travail. « En échange du cours de cuisine, tu crois que j'pourrai connaître ton prénom ? » Elle prend un oeuf, sans sourire pour autant, gardant son air impassible. « Sauf si tu préfères rester "le voisin qui fait pas ses courses" » Elle lui offre un semblant de sourire, presque imperceptible. Elle met l'oeuf dans sa main, en faisant attention de ne pas garder le contact trop longtemps. Elle ose à peine le regarder dans les yeux, se demandant pourquoi il a choisi de venir jusqu'ici pour elle. la taularde. Elle a subit bien des moqueries, a connu bien des gens immondes. Et le voir, lui, debout dans sa cuisine, l'inquiétait autant que ce que ça lui faisait plaisir.

Elle ne sait pas si ce genre de chose se demande, elle ne sait pas si sa manière d'agir est "normal". Alors, elle tente un sourire un peu grand, pour paraître banale, comme tous les jeunes auquel elle tente en vain de s'identifier. « Sinon je peux te trouver un surnom, comme sugarman. » C'était pathétique. Elle ferait mieux de fermer sa bouche, de se contenter de lui faire casser des oeufs, pour ne pas lui casser les couilles. Il lui avait emprunter plus de sucre que nécessaire pour faire des gâteaux à tout un régiment. C'était donc le premier surnom qui lui était venu à l'esprit. Mais, elle le regrettait déjà, ayant l'impression de passer pour une conne.

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Message par Léo Dim 30 Juil - 23:29

tu commences à te dire que t'aurai pas du ramener tout ça. ça partait d'une bonne volonté, mais finalement, tu te dis que ça résume tes talents de psychopathe. elle regarde de travers le bazar que tu mets, t'as envie de tout remettre dans ton sac carrefour et de te barrer en courant comme un lapin. elle a toujours ce regard étrange, distant. tu te dis qu'elle se méfie de toi, et de tes tendances d'harceleur pâte à gateau. tu pinces les lèvres, confronté à sa quiétude étrange et sérieuse. tu la regardes glisser entre les placards à pas de chat, tournant, se retournant, attrapant fouet, saladier et toutes ces choses auxquelles tu ne penses déjà plus. car toi tu reluques ses fesses et tu le regrettes presque aussitôt. t'accroches tes yeux sur un paquet de farine, et te force à ne plus le quitter. même si ses courbes sont bien moins agréables à détailler que celle de léa. elle t'attrape par les épaules. tu te sentirais presque rougir face à ce contact inattendu. tu te fais pantin désarticulé, tu te laisses mené sans résistance devant le plan de travail. tu regardes ses mains aller et venir, s'arrêter, repartir, dans des mouvements incertains. lévitant autour des tiennes sans jamais les toucher. tu souris doucement, la regarde de coin de l'oeil ta jolie voisine. t'aimes ces mèches de cheveux qui tombent sur ses épaules, tu voudrais pouvoir te permettre t'en pousser une derrière l'oreille pour effleurer sa joue. elle a l'air si douce. « en échange du cours de cuisine, tu crois que j'pourrai connaître ton prénom ? » léa elle est si concentré qu'elle ne sourit même plus. toi t'essayes d'accrocher son regard qui ne s'arrête jamais sur toi. elle prend un œuf dans sa main, toi tu tentes de récupérer un peu de sérieux. « sauf si tu préfères rester "le voisin qui fait pas ses courses" » la commissure de ses lèvres se meuvent en un demi sourire. toi, décomplexé, tu sais apprécié la blague et tu te dérides aussitôt. « tu me croirais pas si je te le disais » parce que ça parait gros de s'appeler finalement léo face à léa. tu lui dira surement pas léon. tu devrais lui dire que tu t’appelles théo. mais tu te ravises, tu lui a déjà assez menti à léa, et elle mérite pas ça, parce qu'elle est belle et gentille. enfin t'espère qu'elle ne sera pas de celles qui te font tourner la tête jusqu'à te donner l'envie de vomir. elle pose l’œuf dans ta main, effleurant tes doigts. tu l'agrippes maladroitement. elle te fait un sourire un peu gauche mais mignon, qui tu donnes l'envie de rire. « sinon je peux te trouver un surnom, comme sugarman. » t'ouvres de grand yeux, à deux doigts de te marrer. parce que c'est franchement ridicule. mais mérité. tu te dis que la blague sur alexandre dumas le matelot aurait pu passer comme une lettre à la poste, vu le niveau. ah non, c'est qu'elle a l'air sérieuse en fait, et tu veux pas la froisser ta léa. tu poses tes yeux sur ton oeuf, toujours immobile dans ta main. « ok alors je vais oublier léa et je vais t'appeleeer...eggirl. » tu t'étonnes toi même de ton jeu de mot parfait. pas anglophone pour un sous, t'as l'impression d'avoir réussi le coup de siècle. tu la regardes, et t'hausses les sourcil, trop fier de toi. et dans un élan de d'audace, tu vas pour casser l'oeuf sur le bord du récipient. il se pète en milles coquilles, parce que t'as taper comme un boeuf. tu fais les gros yeux sur le carnage. t'étouffes un rire, honteux. mais tu finis éclater. ça bave partout entre tes doigts et sur le plan de travail. tu frottes ton menton de ta main épargné, et tu poses un regard innocent sur léa. « je suis désolé, je me suis un peu emporté. » tu dis ça sincèrement, mais tu peux pas t'empêcher de glousser devant ton massacre. t'attrapes le récipient, tentant d'épargner le sol en mettant ta main au dessus et tu te retournes vers l’évier. tu louches sur les restes d'oeufs dont le jaune a explosé, absorbant goulument tous les débris de coquilles. tu grimaces et entreprends de laver tes bêtises. « viens je pèse les trucs plutôt. » tu fais la moue. tu te retournes vers elle avec un air bienveillant. t'as pas envie qu'elle te vire léa, t'es bien là, à trainer avec elle.
Léo

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Message par Invité Lun 31 Juil - 0:53

Elle n'a jamais eu de problèmes avec son prénom. Léa. Elle ne trouvait pas cela bien moche, et elle savait que la popularité de ce prénom n'en faisait en rien un patronyme banal. Elle ne connaissait aucune léa, et aurait très bien vécu d'en avoir une dans son entourage. Pour elle, tout cela n'avait aucune importance. Un peu comme l'âge. Un simple chiffre. Elle qui n'avait que vingt-quatre ans, avait vécu bien plus de chose que n'importe quelle personne ayant le double de son âge. Un nombre dont les gens étaient parfaitement dépendant. Ils s'arrachaient les cheveux, faisant le décompte de leurs années à vivre. Léa était loin de tout cela. Elle avait frôlé la mort tellement de fois, qu'elle avait fini par sympathiser avec elle. Serrant la main à cette amie, de temps à autre, lorsqu'elle a tenté de sauté d'un toit avant l'arrivée de jazz, ou lorsqu'en prison, elle a déclenché une bagarre en espérant être tabassée à mort. C'est un peu ça, son problème à Léa. Elle est loin des réalités. Et quand elle voit, près d'elle, cet homme dont elle ne sait rien. Son premier réflexe n'est pas de chercher à en apprendre bien plus que son prénom. Parce qu'au fond, elle n'a pas envie de s'armer de gros calibre, se contentant de s'armer de patience.
Elle le regarde faire, marionnette entre ses mains bien trop pressantes. Elle a envie de tout envoyer se faire foutre, et lui demander ce qu'il fou réellement ici, avec elle. Mais non. Elle se contente de faire un gâteau, comme une personne n'ayant rien de mieux à faire que mélanger des oeufs dans un plat. Elle aurait aimé lui faire découvrir de la musique, ou même des films. Mais, putain, elle n'y connaît rien. Elle n'a pas encore vécu assez longtemps dans ce monde, pour ça. Voilà, certainement, l'origine de sa patience. Mais, son esprit s'engouffre dans une chute libre en entendant la réponse à la demande de son simple prénom. Pourquoi, est-ce une question si compliquée ? Elle le regarde, en faisant attention aux oeufs près d'elle. « Tu sais, si tu t'appelles Jesus, c'est rien. Satan ? Figaro ? Si tu t'appelles aussi Léa, par contre, je ne peux rien pour toi. » Léa avait cette faculté de blaguer sans rire, ni même sourire. Evidemment, parfois un sourire se perdait sur ses lèvres, illuminant son doux visage. Mais, à des moments inopinés.

Pourtant, lorsqu'elle entend le surnom lui étant donné en retour, son âme se met à rire. Elle a même une certaine lueur qui éclaire ses yeux. Une ampoule allumée par le déclenchement d'un doigt expert. C'est l'effet que ça lui fait. Les paroles de cet homme, éveillent en elle des sentiments presque nouveaux. Et cela se confirme bien plus lorsqu'elle voit l'oeuf éclater en mille morceaux. C'est tout d'abord son coeur qui s'envole, elle pourrait presque le ravaler. Un sursaut horrible qui aurait pu la faire déchanter bien vite. Habituée à avoir peur d'un rien, la voilà sursautant à cause d'un simple oeuf. Elle regarde les dégâts, puis reporte son attention sur les mains de l'homme. Dégoulinantes, comme sorties d'un mauvais film porno mexicain. « Après ça, c'est plutôt toi eggboy, non ? » Elle ouvre l'eau du robinet, en attendant qu'il y mette ses mains en dessous et lui montre le savon juste à côté. Elle a envie de rire en le voyant ainsi, attendant. L'air d'un enfant qui a fait une bêtise et attend que sa génitrice répare le tout. Elle le trouve presque attendrissant, ainsi recouvert d'oeuf. Elle regarde son tee-shirt et fait une petite moue. « J'ai une machine à laver, si tu veux que je l'y mette vite fait. » En le mettant de suite, il devrait être propre dans très peu de temps, elle en était certaine. Pour ce qui est de le changer, elle vivait qu'avec des filles donc ce serait compliqué. « En attendant, il me reste peut-être un tee-shirt de ... » Elle se stoppe. Ne prononce pas son nom, au risque de s'énerver toute seule, et de lui faire peur.

Un peu gênée. Surprise elle-même sur l'effet que produit encore la pensée de cet homme sur elle. Elle tente de changer de sujet, immédiatement. « Oui, tu as raison, tu vas peser le sucre et la farine. Mais si t'en mets à côté, je me transforme en Mister Hyde. Et tu n'veux pas voir ça. » Elle recommence à sourire légèrement. Il est bien rare qu'elle le fasse si souvent, en si peu de temps. Elle en est presque troublée. Réellement.

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Message par Léo Lun 31 Juil - 12:52

léa ne sourit presque jamais en entier, et ça te filerais presque le blues, ton amour à la dérive. toi t'as les yeux emprunt d'un mélange de bonheur et de question. t'as peur de mettre le doigt au mauvais endroit, de déclencher un ouragan chez cette fille spécial qui n'étire ses lèvres que parce qu'elle si sentirait presque obligée. mais ça te donne l'envie de creuser léo, de savoir les pourquoi et les comment, de gratter cette couche de vernis qui a figé ses lèvres et ses yeux pour découvrir un peu de sincérité. exit la politesse et la bienpensance, tu voudras qu'elle rit aux éclats ou qu'elle pleure des larmes de crocodiles. que tu la vois vivante, vibrante. tu doutes de toi devant elle, t'es capable de faire ça toi léo ? tu vas pédaler à en crever, tu finiras par perdre les pédales face à cette fille de marbre. et pourtant la peur s'évapore et tu lèves la tête, toi t'es prêt à la dérider, de toutes les façons. à mettre des turbulences dans son petit coeur pour la voir perdre la voix. pour apprécier un sourire honnête. tu veux rafraichir un palpitant devenu trop sec et cassant.
tu grimaces en lavant tes mains au savon. tu lui jettes des coups d'oeil à son air de maitresse figé sur son visage. tu souris doucement à ces paroles. elle regarde ton tee shirt. tu regardes ton tee shirt. en piteuse état. t'es prêt à accepter mais sa voix se fait évanescente. t'ouvres tes lèvres, les mots se bloquent au bout de ta langue alors qu'elle change de sujet. tu tentes de cacher une moue déçue de devoir rester sale comme un cochon devant elle. d'un autre côté, tu veux pas la gêner ta léa à te déshabiller. et c'est bien la première fois que tu fais attention à ce genre de chose, que tu te fais prévenant pour le sourire d'une fille, lui épargnant ton exhibitionnisme légendaire pour ne pas la brusquer. t'attrapes un bout de sopalin et t'essuies le plus gros. tu vas sentir l'omelette jusqu'à ce soir. en attendant tu te demandes à qui il est ce tee shirt qui a fait éteindre sa voix, vriller ses yeux et blanchir sa peau. un ex sûrement. tu pris pour ne jamais lui faire cette effet là, c'est toujours triste de brouiller un visage en un souvenir. tu t'accroches à son sourire douloureux, et toi tu sens l'énergie qui court tes veines, tu veux taper ton poing sur la table et te faire chevalier. mais ton vrai visage fera peur, jaloux des beaux souvenirs des filles que tu aimes l'espace d'un instant, tu te rendra flou entre connard et bien aimable.
tu soupires, acceptes qu'elle sera peut être inaccessible léa, même après une tonne de gâteau partagé. elle devient ta bataille où t'as plus rien à perdre. tu le sais, les filles intelligentes c'est trop ambitieux pour toi, t'es un môme qu'a oublié de grandir, qu'a laisser passer ta chance d'être un homme un jour et qui ne la plus jamais retrouver, bloquer entre ta vie sans gouvernail et tes Mona Lisa qui te font perdre la tête. tu tires la balance vers toi. « je vais faire attention, j'ai pas envie de mourir en puant l'oeuf, c'est trop triste. c'est quoi les doses ? » tu chopes la farine et le sucre, bon élève, tu t'improvises expert dans le grammage à la virgule prêt. t'as déjà assez fait le boulet comme ça, alors tu fais tous les efforts du monde pour réunir le peu de concentration et de précision qui existe en toi. et t'es pas trop manche, finalement. « sinon, tu fais quoi de ta vie à part des gâteaux ? » sourire amical qui se heurte à un mur. t'as mis le pied dans le plat. pourtant tu devrais le comprendre que léa elle est pas banale derrière ses mimiques étranges. que les questions bateau n'ont pas lieu d'être avec elle, sinon de démolir encore ce que tu touches. t'es innocent léo, trop bête pour deviner les flottements des âmes et les éviter de justesse. « et aller racheter du sucre et de la farine et des oeufs tous les deux jours à cause de moi. » tu tentes l'humour pour dérider ta copine, mais tu te sens piégé entre les quatre murs qui ont l'air de se rapprocher. si elle pouvait continuer de faire semblant, tu apprécierais un sourire bizarre cette fois ci. il réchaufferait ton palpitant qui se fait turbulent.
Léo

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Message par Invité Lun 31 Juil - 15:30

Elle a son coeur qui se sert par intermittence. Tantôt, ses poumons l'empêchent de respirer, expulsant un air qui ne convient plus à son organisme. Tantôt, son corps lui fou la paix, et elle peut vivre comme elle l'entend. Pour le coup, elle ne se sentait plus vivre depuis l'évocation de l'homme ayant gâché six ans de sa vie. Elle essaie de garder une certaine contenance, de ne pas paraître défaillante. Pourtant, elle déchante. Oubliant presque la présence de l'homme près d'elle, elle tente de chasser les idées folles de son esprit. C'est dans ses moments là qu'elle a besoin de Jazz. C'est dans ces moments là qu'elle aimerait qu'il la soutienne, avec autant de tripes que le jour où il l'a empêché de sauter du toit, et mettre fin à ses jours. Ses yeux tombent sur son voisin, comme si'l venait d'apparaître devant elle, à l'instant. Elle aimerait que des bras la serrent, qu'un réconfort quelconque s'occupe d'elle, un instant. Elle voudrait que ce voisin soit ce réconfort, mais elle ne se voit pas lui foncer dans les bras alors qu'elle ne connaît même pas son prénom. Alors, elle se contente de faire comme si de rien n'était, comme si le malaise était passé aussi rapidement qu'il était apparu. Elle en oublie son hospitalité, oubliant son tee-shirt tâché, se contente seulement de le regarder éponger avec un essuie-tout. Elle oublie sa politesse pour ce gros connard auquel elle n'aurait du repenser. Elle lui met le paquet sous les yeux lorsqu'il demande pour les doses. Elle ne peut pas tellement parler, tant son coeur ne répond plus à ses actes.
Elle le regarde faire, éparpillant sucre et farine sur la balance. Il fait ça bien le con, n'a sûrement pas envie de refaire une connerie. Peut-être que, finalement, ça se voit sur son visage à léa, qu'elle n'est pas commode. Mais, elle qui pensait avoir la même histoire à l'esprit toute la journée, s'était bien trompé. Puisqu'une mauvaise pensée ne vient jamais seul, elle semble devenir folle lorsqu'il lui demande ce qu'elle fait dans la vie. Elle rit. Pour la première fois devant cet homme, elle semble faire un vraie rire. Un rire sincère. Elle ne sait pas si son rire vient de la blague qu'il tente de faire sur l'achat des oeufs, évidemment qu'elle trouve cela drôle, ou si ce sont simplement ses nerfs qui lâchent. Une main devant la bouche, elle continue de rire avant de reprendre ses esprits. Elle ne sait pas ce qu'elle est censée dire. Peut-elle mentir ? Elle le doit, sûrement. Mais, comment faire ? Elle réfléchit, bien trop longtemps pour qu'il ne la prenne au sérieux. Elle prend un plat, casse des oeufs à l'intérieur puisque son voisin en a été incapable, et le fait tout en les regardant comme s'ils contenaient les réponses à toutes ses questions. Elle murmure, d'une voix presque inaudible. « Je sors de prison, j'avais pris pour quelques mois, et j'y suis restée six ans, finalement. » Elle ne sait pas s'il a entendu, elle espère que non. De toute manière, même s'il a entendu, il risque seulement de ne pas la croire, de le prendre à la rigolade. Enfin, elle n'en sait rien. Mais, elle ne se sentait pas de mentir. Alors, elle embellit les choses, ne mentant pas, mais ne disant pas la vérité. Elle se racle la gorge et relève la tête vers lui, en tentant de sourire. « Hum, je suis étudiante en lettres. Je pense continuer mes études pour une vie meilleure. »

Ce n'était pas réellement un mensonge. Elle avait suivi des cours de Lettres avant son incarcération, et elle aimerait y revenir. Ou alors, se faire embaucher à la librairie, s'ils veulent bien d'elle, malgré son parcours. Se nettoyant les mains, pour commencer à battre les oeufs pour en faire disparaître les jaunes, elle reporte son attention sur lui pour qu'il ne s'attarde pas sur elle. Elle préfère qu'il lui raconte sa vie, pour qu'elle n'ait pas à lui offrir la sienne. « Et toi ? Tu fais quoi, à part frapper aux portes, au hasard ? » C'est ce qu'elle se disait, qu'il avait sûrement frappé à sa porte par hasard, ou pour un pari avec un pote. Après tout, avec toutes les femmes de l'immeuble, pourquoi serait-il venue la voir elle, dans le cas contraire ? « Enfin, tu n'es pas obligé de me répondre, si ton métier est aussi top secret que ton prénom. » Elle lui fait un nouveau sourire, un peu triste, d'une sincérité brute. Elle semble le voir comme un prince charmant pour lequel elle ne vaut rien.

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Message par Léo Lun 31 Juil - 22:01

tu découvres le rire de léa, aussi dérangeant que ses sourires. t'as l'impression d'avoir dit une bêtise, d'avoir froisser son sang froid. tu l'as fais rire de bon coeur mais à quel prix, si ce n'est celui de te geler sur place. t'oses plus bouger, et toi tu aussi tu te mets à avoir un regard étrange. parce que tu sais pas si c'est noir ou si c'est blanc, si c'est un rire amusé ou sarcastique. et toi t'es fébrile face à ça. d'ordinaire les filles sont si transparentes, si aimantes. pas léa, léa elle a quelque chose de dur comme la pierre derrière ses opales folles. tu voudrais pouvoir railler avec elle, mais tu sais que tu feras dissonance en riant sans savoir pour quoi. alors tu te contentes de la regarder se perdre derrière ses éclats, tenter de les pondérer derrière sa main fluette. et toi t'es en plein malaise léo, alors tu tires une chaise haute sur laquelle tu t'assoies, tu feins l'innocence avec perfection. et ton souffle se coupe presque quand elle prétend de ce qui te parait être des absurdités. tu ne sais pas si tu dois rire ou pleurer, tu te cales le dos dans le fond de la chaise, les yeux ronds. elle va rire hein ?
non elle ne rit pas. tu presses le paquet de farine entre tes doigts nerveux, un nuage blanc s'échappe. six mois, six mois c'est rien à la base, t'aurais pu l'encaisser, t'inventer du vol à l'étalage pour nourrir sa famille, des excès de vitesse à répétition, des dégradations dans la ville. mais pour transformer six mois en six longues années, elle a du en péter des dents derrière les barreaux. tu remballes tes suppositions, tu te dis que t'as mal compris. 'j'adore le poisson, j'en ai cuit plein des siamois, puis j'y ai mit des piments, dégoutant.' ça doit être ça. tu fixes le paquet de farine comme s'il était ton seul réconfort dans la pièce. elle relève la tête vers toi, en tentant un sourire que tu ne verras pas, trop occupé à détailler ce gâteau sur le paquet qui t’absorbe. ton encéphale à enclencher le mode auto-défence, toute la concentration rondement acquise sur cette fille s'était évaporé au profit de la fécule. attention, danger.  « hum, je suis étudiante en lettres. je pense continuer mes études pour une vie meilleure. » tes billes rondes remonte sur elle. « oh ! » c'est le seul truc, nul, qui arrive à se glisser entre tes lèvres. parce que si tu n'avais pas deviner la prison, les bancs de la fac de lettres tu les avait bien supposer. t'étais peut être pas si nul. et ça te faisait étrangement de bien de pouvoir t'accrocher à quelque chose de 'normal' chez elle. la fac de lettres c'est bien ça. c'est bien pour toi qui a toujours eu une vie faite de 'normal', sans remous, sans drames, sans fêlures.
t'es partagé entre inquiétude et curiosité. tu poses ton coude sur la table, appuie négligemment ta joue sur ton poing. tu la regardes faire. t'aimes analyser ses gestes précis et méticuleux. tu lui inviterais milles vies en l'observant. mais la réalité te rattrapes, tu voudrais lui poser des questions, demander tes précisions, ou bien prendre tes jambes à ton coup et fuir. fuir la taularde en face de toi dont tu t'es entiché. film hollywoodien à l'envers, te voilà femme de rebelle tatoué. et ça te ferais presque mal aux couilles, trop phallocrate pour ne pas être le badass du couple. « et toi ? tu fais quoi, à part frapper aux portes, au hasard ? » elle te tire de ta rêverie, tu te redresses sans quitter le plat des yeux. t'as presque peur de croiser son regard, parce que tu sais que le tien s'est transformé en celui d'un animal chétif.  « enfin, tu n'es pas obligé de me répondre, si ton métier est aussi top secret que ton prénom. » ça te dérides un peu, tu ries doucement à ses bêtises. parce que les aimes quand même ses bêtises, dites sur un ton maladroit. condamnation ou pas. t'hésites un peu, tu captes son sourire toujours plus étrange du coin de l'oeil. tu te dis qu'elle va finir par te découper en morceaux dans sa baignoire. « je suis en master de statistiques. c'est...globalement chiant. » mais tu suis ton chemin de gars qui fait des études pour faire comme tout le monde, te complaisant dans une normalité qui donne l'envie de dégueuler. d'un ennui, mortel. t'as l'impression d'avoir le charme d'une huitre. en ayant fait de la prison, t'aurais un peu plus de cachet au moins. quelque chose à raconter. comme léa, devant toi, même si elle a l'air souillée cette fille avec ses airs de piano mal accordés. elle sonne faux mais elle est belle. il faudrait que quelqu'un revisse les cordes de sa vie. « et je m'appelle léo, en fait. léo, léa, c'est marrant... » en le disant tu te rends compte que ça l'est pas. tu feins de rigoler pour faire genre y'a au moins une personne au monde qui apprécie ton humour : toi.  que t'as mis du suspens sur un truc nul, comme si t'avais laisser en suspend la fin d'une blague de toto. c'est terrible, t'as l'impression d'être un mec bête et sans matière face à elle. là maintenant, tu voudrais partir, parce que t'as l'impression que l'atmosphère est pesante au fur et à mesure des mots. tu te lèves, t'entreprend de ranger un peu ce qui traine, de passer un coup d'éponge pendant qu'elle s'occupe de la pâte à gâteau. tu t'arrêtes finalement à ses côtés, tu regardes ses mèches de cheveux qui s'emmêlent sur le haut de sa tête. « j'ai pas envie de faire comme si j'avais rien entendu, tu m'as dit que t'avais fait de la prison genre six ans ? sérieux ? » et tu plantes tes yeux clairs sur elle. c'est presque brutale, mais t'as pas envie de faire semblant, t'as jouer la comédie trop longtemps avec elle. pourtant ton regard est doux, complaisant. parce que tu le sens que léa elle est pas mauvaise. cette impression que quelque chose cloche chez elle, c'est comme si elle venait de débarquer sur terre. une alien. sa planète c'était la prison, la grande bleue c'était la vie de tous les jours. manifestement inconnue pour elle. t'as la gorge qui se sert parce que t'as l'impression de te jeter dans la gueule du loup, de jouer avec des flammes trop brulantes pour toi.
Léo

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Message par Invité Mar 1 Aoû - 13:58

Elle a l'impression d'avoir tout gâché, en quelques secondes. Elle avait fait bonne figure, jouant à la parfaite petite voisine. Mais, en un instant. Le monde s'est écroulé. Elle sent léo changer près d'elle. Elle comprend alors qu'il a entendu ses murmures. Elle ne sait pas pourquoi elle l'a dit. Normalement, elle le garde secret. Pourtant, elle s'est senti forcée de le dire, n'ayant pas envie de mentir une énième fois. A force de mentir, elle avait eu tous les boulots du monde. Parlant de cuisine à certains, secrétaire pour d'autres. Mais, elle avait annoncé son ancienne détention à une poignet de personnes seulement. Elle était donc surprise de ne pas lui avoir lancé un "je suis hôtesse de l'air" ou "je travaille dans un centre aéré". Elle avait peur de le faire fuir, qu'il prenne ses jambes à son cou et parte loin d'elle. Elle sourit devant le statut normal de ses études. Il n'a peut-être pas de cadavres aussi lourds qu'elle dans le placard. Ou alors, ils restent cachés. Elle semble heureuse qu'il puisse avoir une vie sereine loin de la merde dans laquelle elle a pu se fourrer. Elle semble profondément touchée par ses airs, par sa voix qui se veut stable. Elle entend enfin son prénom, a elle-même envie de rire. Elle retient un peu son rire et fait attention à rester silencieuse pour ne pas dire plus de connerie.
Il semble encore surpris de ton aveu. Il ne l'a donc pas pris à la rigolade. Elle baisse la tête, baisse les yeux, perd toute contenance. Elle le regarde ensuite, un instant, ne sachant quoi répondre. Elle est censée tout lui déballer, là, maintenant ? Alors qu'elle ne le connaissait pas il y a à peine une heure, même pas. « Tu ne fuis pas, j'imagine que c'est bon signe. » Elle lui rend un sourire triste. Prenant le chocolat maintenant fondu, elle le bat à l'aide d'un fouet en fer.

Elle aime bien le chocolat, c'est le principal dans un gâteau. Elle pourrait peut-être lui raconter l'histoire du chocolat dans le monde pour changer de sujet ? Ou lui expliquer à quel point c'est aphrodisiaque. Un vrai filtre d'amour. Au lieu de ça, elle prend son temps, et lui raconte la vérité. Elle s'en sent obligée. « Disons que je suis tombée amoureuse d'un homme, et que l'amour m'a baisé. » Elle hausse les épaules et lui tend le fouet plein de chocolat pour qu'il le lèche s'il en a envie. Elle sait à quel point lécher le fouet est agréable pendant la préparation d'un gâteau. Elle lui donne ce pouvoir, elle ne sait pourquoi. « J'ai pris environ dix mois pour trafic de drogue. » Elle n'avait pas réellement pris par au trafic, disons qu'elle l'accompagnait et récupérait quelques paquets de temps en temps. Souvent, elle ne savait même pas ce qu'il y avait à l'intérieur, elle se contentait d'obéir à son amour, en faisant la transaction en faisant attention de ne faire aucune gaffe. « Je me suis toujours bien comportée en prison mais ... il y avait ce gardien, un peu détraqué. Il allait certainement s'en prendre à une fille de plus, peut-être même la violer. Alors ... je suis intervenue. » Elle n'ose pas le regarder. Trouvant cet instant très difficile. Elle a du mal à en parler, et se serait peut-être évanouie si elle ne tenait pas fermement le saladier dans ses mains, comme s'il s'agissait d'une mission à finir de toute urgence. Elle relève enfin ses yeux vers lui, pour le regarder avec toute la douceur dont son âme peut faire preuve. « Je lui ai donné un coup de balais derrière la tête. Il saignait, mais j'ai continué. J'ai enchaîné les coups. » Elle s'en est toujours voulu pour cela. Certes, c'était un connard et elle pense avoir aidé en agissant de la sorte. Mais, elle avait mis un homme dans le coma, il aurait pu perdre la vie par sa faute. Et cette seule pensée l'attristait. Elle était pas vraiment méchante léa, elle avait juste pas de chance, et était bien trop naïve pour ce monde. Elle fait une pause pour reprendre son souffle. « Je voulais juste qu'il arrête d'abuser d'elle. » Frapper des co-détenues étaient graves, mais un gardien était encore plus grave. Elle avait eu cinq ans de plus sur sa peine initiale. Cinq ans, juste pour avoir voulu protéger une amie.

Elle met la patte dans un moule, et le met au four avant de l'allumer sur 180. Puis, en se relevant, tentant de retenir des larmes, elle enchaîne. « J'imagine qu'ils n'ont pas apprécié que j'envoie un gardien à l'hosto. » Elle s'assoit sur le tabouret auprès de lui, et joint ses mains doucement. Elle se tient droite, un peu ailleurs alors qu'elle évite de se tourner vers lui. Elle a alors un petit rire, nerveux une fois de plus. « Je suis désolée de t'embêter avec tout ça. Si tu veux fuir, la porte est toujours ouverte, il faudra juste que tu t'achètes tes oeufs. » Elle a presque envie de sourire à léo. C'est tellement beau léo. Il avait raison, c'était attractif. Léo et Léa.
Elle trouve une nouvelle fois le courage de le regarder dans les yeux, avec une profonde détresse. Elle murmure presque. « Je t'en voudrai pas. » Elle a toujours eu l'impression que cette période de sa vie serait la fin de son existence. Qu'après cela, elle ne pourrait plus jamais vivre normalement. Qui s'attacherait à une personne comme elle ? Certes elle est allée en prison par amour et bêtise, certes elle y est restée pour sauver une fille, mais ça ne fait peut-être pas d'elle quelqu'un de bien. Elle s'est souvent posée la question. Celle de savoir si le monde ne serait pas mieux sans elle, mais la réponse n'étant pas encore connue, elle ne peut agir en conséquence.

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Message par Léo Dim 13 Aoû - 18:56

tu poses un poing serré sur la table. ton autre main se glisse dans ta poche pour te donner un air faussement décontracté. en vérité, tes paumes sont moites, ta gorge est serré. t'es nerveux léo. elle te déballe sa vie sans te regarder, les yeux bien accrochés sur la pâte à gâteaux. toi t'as les yeux rivés sur elle. un regard emprunt de question, d'étonnement. mais aussi d'un brin de déception. adieu les plans sur la comète, adieu les belles histoires que tu t'étais imaginé avec elle. tout allait se décomposer en petit morceaux et tomber à tes pieds. t'attrapes sans envie le fouet, tu n'y jettes même pas un oeil, n'y pose pas le bout de ta langue. t'es trop captivé par léa pour jouer à l'enfant terrible et gourmand. les scènes se dessinaient devant tes yeux au fur et à mesure qu'elle racontait. alors que sa voix déraillait, ta gorge se serrait. tu ne te savais pas encore aussi empathique. tu voudrais pouvoir lui attraper la main, lui dire que tu t'en fiche et que tout ça t'importe peu, qu'elle est ce qu'elle est aujourd'hui et que tu l'aimes bien comme ça léa, avec ses blagues flinguées et son regard perdue de fille dépassée par tout ce qui l'entoure. mais la vérité c'est que t'as peur, t'es flippé comme une fillette de cinq ans. tu te poses milles questions auxquelles tu as milles réponses, et tout s'embrouille dans ta tête. tu déglutis. bien sur que tu voudrais t'enfuir, ne jamais revenir. mais tes jambes ne répondent plus, y'a que ton palpitant qui bat à s'en décrocher et tes yeux qui se perdent dans le vide à la recherche d'une solution à tout ça. d'une jolie phrase, d'une échappatoire. vos regards se croisent, et le tien est fuyant. tu reportes ton attention sur le fouet dont le chocolat dégouline sur tes doigts. tu t'éclaircis ta gorge et te retourne vers l'évier. ça te donne l'air occupé, tu gagnes du temps. tu te laves les mains, presque trop soigneusement pour être naturel. et là, l'aide de ton dieu : ton téléphone sonne dans ta poche. tu ne captes pas tout de suite, rendu inerte et pensif par ce trop plein d'information. tu le sors de ta poche. c'est ton père. c'est étrange, il ne t'appelle jamais ô grand jamais, laissant cette tâche ingrate à ta mère. pas de temps à perdre pour prendre des nouvelles de son plus jeune fils, trop de boulot à abattre pour perdre du temps avec des futilités. il n'avait pas complètement tord, tu partageais un peu son avis. ta mère par contre se plaisait à te poser milles questions sur ta vie comme si elle était fabuleuse et pleines d'histoires. oui maman je suis toujours en colocation. non je ne sais pas ce que je vais faire l'année prochaine. oui la fac ça se passe bien. non maman je n'ai pas de petite copine. ect ect. à chaque fois. tu bloques sur l'écran qui n'en peut plus de vibrer. il faut que tu décroches, c'est surement important. « je..désolé..je dois décroché mais..tout ça et tout je..» ton regard remonte sur elle. tu te sens lâche. tu sais que tu manques cruellement de courage, là, maintenant. qu'elle va te détester de fuir de manière aussi facile. t'as les yeux qui implorent sa pitié. et pourtant, malgré tout ça, tu voudrais avoir le cran de rester. tant pis. alors, comme si vous vous connaissiez depuis des années, tu t'approches d'elle, assise sur le tabouret. tu poses ta main encore humide sur la sienne, le regard emprunt de compassion. ton pouce effleure sa peau en une caresse discrète. « je crois qu'il me faut un peu de temps pour digérer tout ça mais...je veux te revoir...je..faut que j'y aille, pardon encore. » et tu te surprend à déposer un baiser bienveillant sur sa tempe. tu te rend compte aussitôt de ta bêtise. ton regard perdu et désolé croise le sien. tu ne te comprend même plus léo. cette fille t'as complètement déstabilisé. par le temps pour les excuses, il faut que tu décroches. ton doigts glissent sur l'écran, le téléphone rejoint ton oreille, et la voix tremblante de ton père résonne de l'autre côté du fil tendis que tu sors de l'appartement de la fille du deuxième. cruel mais innocent, tu la laisses la ta prisonnière, avec toute la lâcheté du monde, et un gâteau sur les bras.
Léo

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