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Message par Invité Dim 30 Juil - 9:49

sortie de l'hôpital. la routine pour toi, t'es un peu débile, c'est pas nouveau mais là hier soir t'as abusé, t'as la gueule qui ressemble plus à rien avec leurs strips de merde là où t'es vraiment bien ouvert et à l'air libre où le reste est raclé, ta main est immobilisé parce que tu t'es pété le poignet, et de l'autre côté on peux retrouver le bracelet vert caractéristique de l'hôpital. petit souvenir. et toi tu souris comme un con. t'es fier. cicatrices de guerre et invincibilité. tu continues à pousser le vice, tu te crois immortel, t'es quasiment sûr que tu l'es, t'es quasiment sûr d'en avoir murmurer l'idée un soir, sous les étoiles. et tu ne fais même pas attention au bleu qui te martèle les côtes, qui te fait un peu souffrir quand tu lèves trop haut le bras. non, toi t'es l'imbécile heureux, celui qui sourit sans s'arrêter. t'essaies de te rappeler de la veille, de combler les trous dans ta tête mais t'as un peu du mal, tu te rappelles même plus très bien pourquoi t'as accepté ce pari à la con. p't'être parce qu'on t'as dit que c'est toi qui allait pouvoir pécho la meuf. du coup t'as accepté sauf que t'as juste pécho les urgences au final. t'as eu un petit déjeuner convenable, un déjeuner dégueulasse, et là t'as pas envie de rentrer chez toi. de toute manière l'appart sera vide et ça, t'as pas envie de voir, pas maintenant.
direction l'ciné.
y a que ça de vrai, de toute façon. tu vas te remater spiderman en bon fan que t'es, tu vas aller fangirliser pendant un long moment -quasiment deux heures- et après en sortir de là avec ton petit sourire de con au bout des lèvres. tu vas même rester après le putain de générique de fin, la première fois, et même la deuxième fois, quand captain america vous prend tous pour des cons -oops spoiler. enfin, toi t'aimes ça, être pris pour un con. ça doit être ça. et tu pousses la porte du cinéma d'une main, l'autre pend mollement à côté de ta cuisse, prise au piège dans le tombeau blanc. tu t'avances, vas prendre ton ticket en galérant. sortir le porte-monnaie, compter les petites pièces, avoir tout juste assez pour le ticket. c'est ras les pâquerettes, t'aurais dû voler dans le porte-monnaie de Louise si t'avais sût.
et t'as la dalle bordel, avec ton petit ticket entre les doigts et ton ventre qui a rien pris depuis l'hôpital. en général tu prends pas de popcorn, t'as pas les thunes et là, bah tu les as pas non plus, en fait, mais tu crèves la faim. du coup tu te laisses traîner misérablement jusqu'au truc de pop corn en te disant que tu vas peut-être pouvoir draguer la meuf qui bosse là-bas pour avoir une petite réduc' ou le truc gratuit, pourquoi pas. bonne idée. tu t'avances, pose fièrement ton petit ticket sur le guichet, relèves ton regard.
te figes.
ed.
ton coeur tambourine, claque dans ta poitrine, toutes les excuses bidons que t'avaient en tête pour tenter de pécho la nana se sont soudainement envolées. tu squattes tellement l'endroit quand les films marvel sortent et tu l'as jamais vu ici. ça doit pas faire longtemps. tu l'aurais vu sinon, t'aurais sût. tu serais venu le chercher là les jours où tu te sentaient putain de cons. comme l'autre jour. quand t'as ramassé ton carton de pizza vide et que t'es rentré à reculons jusqu'à ton appartement, l'trou béant dans ta poitrine qui s'agrandissait au fur et à mesure. et t'as fumé jusqu'à finir par t'endormir. impossible de pouvoir autrement. et puis merde, t'as l'impression qu'en plein jour il est encore plus beau, qu'il y a encore plus d'histoires dans ses yeux. et tu le déteste tellement, au fond de toi, tu le déteste de ne jamais revenir. il l'a promis.
raclement de ta gorge.
ça sert à rien de le regarder en chien de faïence. alors t'ouvres la bouche. tu sais pas quoi lui dire. et puis finalement. "un petit pop corn." et c'est à toi de te sentir con maintenant mais ton regard ne lâches plus le sien, tu te sens dernier des ratés. la pire espèce. t'as juste envie de demander pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi.

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Message par Ed Dim 30 Juil - 11:20

C'est une bonne journée de merde, c'est à dire qu'il y a tous les éléments pour passer un bon moment mais que c'est quand même un jour pourri. Le soleil le fait chier, la chaleur l'emmerde, les gens le gonflent et ce job Ed, il commence à en avoir marre. À croire qu'aujourd'hui il en veut au monde entier. Il a juste envie de se barrer, de s'enfermer chez lui et rester devant Netflix. Sur le canapé. Attendre que ça passe, que ça revienne, qu'il soit de meilleure humeur, pendant des heures s'il le faut tant que les voix se taisent, jusqu'à ce qu'il puisse enfin faire dodo. Il a l'esprit ailleurs, il pense, trop sobre. À beaucoup de choses, au film qu'il ira voir ce soir en débauchant pour se rassurer et se dire que le jour est pas trop navrant. Aux gens qui payent pour voir des navets et qui lui disent à peine bonjour. Qu'ils prennent leurs pop corns et s'éttoufent avec, ça fera moins de cons sur la planète. Il veut prendre son téléphone et appeller Wade, là tout de suite, il veut lui dire qu'il meurt d'ennui, qu'il veut partir loin d'ici. Lui dire qu'il est désolé, qu'il l'aime et qu'il veut bien l'épouser. Parfois dans les magasins il cherche son visage, il croise les doigts pour le rencontrer, de manière fortuite, pour plus avoir besoin d'excuse pour se lancer à sa poursuite. Il reste comme un con dans un rayon faisant mine de chercher la meilleure affaire. Foutaise, ce sera toujours pareil à la caisse, il échappera pas au refus de carte. Ça l'empêche pas de continuer, il y croit vraiment. Il a le chic pour rencontrer les gens, même ici. Dani. Tony. Pourquoi pas Wade alors ?
Pourquoi pas.
Wade.
Encore à peine un quart d'heure et c'est la prochaine séance, c'est le même film qui passe en boucle depuis trois semaines, à la même heure et c'est jamais les mêmes gens. Lyon c'est géant. Il peut être partout en ce moment, dans son lit avec quelqu'un d'autre, assis à un bar en train de lire un journal, en train de fumer. Il lui invente une vie Ed, il sait pas ce que son gars au bonnet fait la journée. Ils ne se voient jamais. Ne se parlent jamais. Comme ci tout ça n'avait jamais existé. N'était arrivé que dans un rêve sous la lune.
Un client, un autre. Il se retourne sans entrain. Lève son regard poli, celui du bonjour madame, niquez bien vôtre mère, votre père, votre famille mais payez mon salaire aussi. Une chance sur combien hein ? Il cligne des yeux, une fois, deux fois. Comme un truc qui cloche, il saurait pas dire. Dans son sourire, sur son corps. Il se souvient encore de sa main contre sa peau, en  un seul morceau. Avec une pointe de regret qui perce son cœur, y a trop de questions qu'il veut poser. Où, comment, pourquoi, qui.
Son nom. Son adresse. Celle de sa famille.
Abruti. Il prend un grand pot et le remplit. Sans un mot, le regard hâgard. Y a rien à dire. C'est tout. Aujourd'hui Wade est client. Pourtant il est en train de faire un truc qui pourrait coûter cher. Étonnamment il en a rien à branler. Deux euros, cinquante centimes. Siouplait. Sa main tremble un peu quand il lui tend son présent. Il veut. S'assurer qu'il va bien, le prendre dans ses bras. Le jeter, lui dire de ne pas se faire trop d'idée. Juste, pardon. Wade... Il s'est passé quelque chose ? Inquiet ouais, comme ci tout d'un coup il se rappelait Ed, que Wade et lui sont pas vraiment immortels. Tu m'as promis. Que tu étais immortels. Mais c'est pas vrai, c'est un mensonge. Ça fait déclic dans sa tête. Un jour il pourrait disparaître et Ed en saurait rien. Tout ça parce qu'il a pas les couilles de l'appeler.
Pas les couilles de passer.
Ed

Ed


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Message par Invité Dim 30 Juil - 12:12

tu pensais pas le revoir là. tu pensais pas, t'es juste venu là pour ton petit film finalement, tu te sens presque agressé dans ta vie de tous les jours. comme si c'était le plus gros mensonge de l'humanité qui venait d'éclater. et tu ne sais plus comment lui parler, tu ne lui as jamais parlé sobre de toute manière, peut-être que ça ne marche pas entre vous deux comme ça, peut-être que toi et lui sobre ça va donner l'apocalypse et t'as pas envie de voir ça, t'es p't'être pas encore prêt. tu préfères passer ta commande comme le con que t'es plutôt que de lui demander si ça va, de lui demander pourquoi il t'a jamais appelé, pourquoi il a pas fait quelque chose, tu te sens comme un imbécile, t'en trembles. et tu le vois te tendre le plus gros paquet de popcorn, t'as l'air un peu dubitatif, t'as pas huit euros a claqué là-dedans, t'as même pas les deux cinquante qu'il faut pour le petit de toute façon. "merci." tu marmonnes quand tu vois le grand pot devant toi et t'hésites à le prendre et te barrer en courant dans la salle. tu trembles aussi mais tu remarques peut-être pas celui d'ed, trop focalisé sur ses yeux, sur son visage, trop focalisé à te rappeler comment faire pour respirer.
et il parle.
ça fait bizarre d'entendre ton prénom, comme s'il sonnait faux dans ce jour trop réel. et tu le regardes, t'apprêtes à répondre que c'est rien, à tracer ton chemin. mais il te parle de promesses et tu te figes, t'as un sourire au coin des lèvres. tu te rappelles pourquoi tu restes. tout le temps, malgré tout. "j'tiens mes promesses." tu réponds en levant ta main invalide pour la poser contre ton torse, sous tes blessures de guerre, t'as un p'tit sourire fier. "j'suis encore et toujours là." tu souffles. ton sourire se transforme rapidement en grimace, ça te fais putain de mal ces côtes en fait et tu pousses un soupir finalement en reposant le paquet de popcorn sur le comptoir. déjà, t'as oublié ton ticket, tu coup tu le récupères et le place maladroitement entre tes doigts immobilisés. ensuite, tu veux pas la lui faire à l'envers, pas à lui, tu sais pas. t'es con. tu devrais pas avoir des remords comme ça et pourtant. "j'ai pas les sous pour ça." tu reprends en haussant tes épaules avant de jeter un coup d'oeil vers l'heure pour voir combien de temps il te reste. ta salle est pas encore ouverte mais ça ne devrait plus tarder. "j'test mes limites." tu réponds finalement pour expliquer ce qu'il t'arrive, sauf que pour toi c'est habituel, tous les deux jours t'es à l'hôpital presque, c'est juste qu'ed ne sait pas. parce que ed, en dehors des nuits, il ne connaît pas ta vie, ce que tu fais le jour, où tu cours partout, où tu mets ton corps à mal.
t'arranges le bonnet sur ta tête, flash un sourire vers le brun. t'as tellement envie de tirer sur son col, de le tirer à toi et de clasher vos lèvres, juste pour voir si c'est pareil. si c'est la même sensation. si c'est bien lui. à la place tu t'éloignes d'un pas. c'est bien, t'as au moins un minimum de bon sens, c'est ton instinct de survie qui prends le dessus, enfin un truc qui peux p't'être te sauver vraiment de temps en temps. quand t'es pas bouffé de flemme. "tu bosses ici, hu?" tu demandes, jette un coup d'oeil autour de toi. t'as envie d'un putain de bédot.
t'as envie de l'embrasser.

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Message par Ed Dim 30 Juil - 23:29

La voix de Wade à ce don de le tirer de toute ses rêveries d'un bon coup, ça fait l'effet d'une détonation, capte son attention. Il peut pas dire qu'il l'a trouve harmonieuse Ed, mais elle va bien avec le personnage, le voyageur égaré nourri au whiskey. Du genre à déposer ses couilles sur la table et parler business, le glock contre la fesse prêt à dégainer sans aucune pitié, ouais ce genre de gars il connaît. Il en croise parfois, qui d'un regard arrive à donner l'impression d'avoir un couteau sous la gorge, respirer devient pêché. L'habitude, Ed parfois  se mêle  au fauve pour  se fournir en dope, en échange  d'un bout de salaire et d'un crédit sur  l'innocence. Wade et ses tirades brèves et rapides, qui écorche vif n'importe qui qui s'en approche de trop près. Il se demande parfois Ed, ce qui lui plaît autant alors, pour que le simple fait de l'entendre accélère un peu le battement dans son cœur. Dans sa grande prétention, Ed affirme qu'il y est insensible. Persuadé que l'autre ne pourra jamais le blesser, c'est lui qui a toute les armes en main pour le. noyer dans son propre sang. Foutaise.
Il le met à terre quand il veut.
Là maintenant tout de suite par exemple, il à l'impression de tomber Ed, dans un gouffre qui va l'avaler tout entier, dans la gueule du loup et ses crocs lustrés. Wade est un abruti, mals Ed est un con et il laisse tout passer. Parce que c'est lui, et apparemment, ça veut dire quelque chose maintenant. Il fouille dans ses poches et chope le billet pour son paquet de clope. Dans la caisse. Pour du pop'. Pour Wade. Comment tu comptais le voler ? On t'aurai repéré dans la salle avec tes fringues de clochard. Et il sourit. Un incendie sur ses lèvres contre lequel il ne pouvait plus luter. Un regard à sa montre. Il veut avancer le temps Ed, finir sa journée et embarquer avec Wade dans le ciné, jusque maintenant, il pensait pas qu'il en aurait autant besoin. Il peut pas attendre. Demain. Ce soir. Maintenant c'est fait, trop tard pour la marche arrière. Ça à l'air douloureux, tu t'en sors ? Tu veux que je t'aides ? Il se verrait presque à son cheveux, préparer un chocolat. Le coucher. Et dans une vie qui lui semble être une folie, se coucher à ses côtés. Tu vas voir quoi ? Depuis le temps qu'il bosse ici il l'a jamais vu. Horraires décalés. C'était son excuse un temps pour pas le contacter. Ç'aurait été simple pourtant de composer son numéro. Mais il l'a jamais fait. Il aurait aimé. Il aurait dû. Se gratte la gorge. Ouais'. Son taf. Chopé en arrivant, pas remboursé mais payé, il profite d'être à mi temps, avant qu'il ne soit rien du tout. Et...Ouais, ouais. Je vends les sucreries. Voilà. Et toi ? Il se souvient même pas de lui avoir demandé. Il lui a pas dit où il habitait. Rien. En fait, il sait rien de lui. C'est pas trop loin de chez moi, je suis dans un immeuble, quartier de presqu'ile. En coloc. Et toujours fauché. Au 42, en inversant les chiffres ça donne mon âge. Pas mal pour s'en souvenir uh ? Et toi ? Il est pitoyable. Ose même pas demander. Mais.
Mais il parle Ed. Pour une fois. Il raconte.
T'habites loin ? T'es sur que tu veux pas de l'aide avec ton...poignet ?
Une idée folle en tête. Depuis le temps qu'il veut tout plaquer trouver un moyen de se faire virer. Une connerie sur le bout de la langue, mais il attend. Quelque chose, un signe. Il sort de dernière son petit bar, nageant dans son t-shirt DC à l'effigie de wonder woman - il la trouve jolie. Accoudé au meuble,  l'allure un peu cowboy,  il rêve de griller une cigarette et cracher au nez la fumée pour défier sa némesis. La distance lui paraît risqué de là où il est. Où tout peut arriver. À bout pourtant il pourrait se faire avoir.
Ed

Ed


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Message par Invité Ven 4 Aoû - 19:42

t'es un peu absorbé, envoûté, tu suis le coin de ses lèvres qui remontent en un sourire, quelque chose de presque moqueur, alors que toi tu te sens raide, pantin, lui vit devant toi et tu ne peux même pas le toucher, même pas étirer tes doigts et les refermer sur son t-shirt, le tirer à toi. t'es impuissant. t'as l'impression de jamais gagner, jamais avancer face à lui, que t'es juste dans une pente continuelle, et pourtant t'es toujours là. t'aurais jamais penser à le voir ici. jamais. tu l'suis du regard lorsqu'il sort son billet de sa poche pour le mettre dans la caisse, pour te payer ton popcorn. tu dois lui faire mal au coeur. mais toi tu te retrouves à sourire, tout content, gamin que t'es, t'attrapes le carton de tes doigts valides et le tire vers toi pour commencer à manger avant même que ton film commence. "mes fringues de-" tu commences en jetant un coup d'oeil vers tes habits, t'es perturbé, un brin, t'es toujours perturbé dès qu'il ouvre sa bouche, putain, c'est limite si tu peux sentir chaque neurones griller dans le fond de ton cerveau. embrasses-moi. c'est tout ce qui te vient, t'arrives même pas à te défendre sur ta tenue de débile. tu t'enfuies de l'hôpital, c'est pas pareil. ton t-shirt sous ta veste à capuche est encore laminé de la veille mais t'avais vraiment pas envie de rentrer, juste de te (re)mater spiderman.
tu t'attendais pas à le voir lui.
tu t'attendais pas à te sentir un peu mourir sous son regard d'acier, à vouloir le sentir contre toi. t'as l'impression d'avoir tout rêvé de la dernière fois. si alban te regardais pas avec cet air suspicieux h24, tu te dirais presque que t'as rêvé votre soirée sous les étoiles. t'observes son sourire, il te dévore de l'intérieur et tu ne sais même plus quoi faire, quoi dire, tu te retrouves souvent bien con mais peut-être pas à ce point là non plus. sérieux. il te faudrait une claque ou deux de chad pour te remettre sur pieds. bref. tu respires, enfin tu crois, mais ce n'est que lorsque tu sens la douleur le long de tes poumons que tu te rends compte que tu retenais ton souffle en l'observant, en cherchant un reste de ciel étoilés au fond de ses yeux. comme pour te confirmer. "l'habitude." tu marmonnes, t'es pas un grand bavard quand t'as pas de conneries à lâcher, quand t'as pas ed devant les yeux pour te couper tout avant même que tu n'y penses. "dans deux jours ce sera repartit." tu lances, finalement plus pour toi que pour lui, un constat. t'es abonné, c'est limite s'ils ont pas une salle à ton nom là-bas.
mais le voilà qui te parle de ton film et t'es repartit pour sourire comme un idiot, popcorn coincé entre tes lèvres pendant une seconde avant de le manger. "spiderman homecoming. quinzième fois." limite. "tu l'as déjà vu?" tu demandes, doucement, pente glissante, t'essaies d'en savoir un filet plus sur lui, t'essaies de le connaître en dehors de vos vous incompréhensibles, de vos vous complémentaires. déjà, maintenant tu sais que c'est lui qui vend tous les extras que tu ne peux pas te payer -le cinéma c'est un peu comme aller aux putes pour toi, t'as le choix de la meuf mais t'as pas le droit de demander ce que tu veux, t'as pas de quoi le payer.
et bizarrement.
les trésors défilent des lèvres d'ed. tu le regardes, hypnotiser, te donner son âge, presque son adresse, au moins une indication sur où il habite, quasiment même son appartement, et tu sens ton coeur battre un peu. t'as l'idée folle de lui rendre visite un jour. t'as le droit maintenant. "sympa, t'es un bébé de vingt-quatre ans, alors?" tu glisses, sourire au coin des lèvres, comme sacha, tu penses. et toi t'es là, vieux raté parmi eux, à courir après une jeunesse éternelle. et t'es tiré de tes pensées quand même, lorsqu'il en rajoute, ed. tu souris un peu à sa question, le regarde avec les yeux qui pétillent à la suite. "uh, si si, besoin d'aide avec mon poignet, j'ai du mal pour m'branler maintenant." tu montres ta main et tentes un gestes un peu grossier d'une branlette imaginaire avant d'lui lancer ton plus beau sourire. du moins t'essaies. t'as pas envie de le faire fuir avec une connerie, t'es absorbé par ses gestes, par sa proximité.
t'en crèves d'envie.
"wade, trente ans, paumé à la guillotière appartement 16 et pas 106 comme j'avais pensé un soir, monté les sept étages sans ascenseur avant d'me rendre compte qu'il y avait pas dix putains d'étages. en coloc' aussi, ma chambre est la meilleure, j'ai arnaqué les gamins. fauché qui bosse dans un kebab tous les soirs avant d'venir te voir." tu souffles à tes derniers mots en redressant un peu ton regard vers lui et jette un coup d'oeil à son t-shirt, tu peux pas t'empêcher de sourire avant de venir tirer un peu dessus, l'attirant un peu plus vers toi sans même t'en rendre compte. "et wonderwoman te fais gagner 10pts même si j'aime pas dc. wonderwoman est cool." t'avoues quand même avec un léger haussement d'épaules, la seconde d'après tes doigts se retrouvent accrochés à sa hanche et tu le tire encore plus vers toi, poste ton regard sur le sien. tu te retiens. c'est tellement dur que t'as l'impression que c'est encore pire que de te retenir de fumer. "t'as pas une pause de deux heures?" tu demandes, tente le tout pour le tout, t'aimerais bien l'emmener là-dedans avec toi. rien que pour montrer que spidey il est plus cool, ouais.

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Message par Ed Sam 5 Aoû - 20:30

Il se fait tout petit en plein jour, minuscule, veut disparaître et retrouver sa grandeur de bourreau nocturne qui lui va si bien, ce genre qu'il se donne et qui lui donne l'impression d'être invincible. A peine s'il arrive à tenir tête quand il n'est pas noyé dans la nuit, il écoute juste. Il boit ses paroles, ses conneries, il se retient de rire, il fait coucou à la caméra, il abandonne son poste au bon plaisir de wade le grand gosse roi. Ça colle à sa peau, cette impression que maintenant tout le monde peut le voir, que ça va sauter aux yeux du monde entier qu'il en pince pour son drogué de service, l'abruti là en face, avec son bonnet même sous le cagnard de l'été. Tout le monde va savoir son petit secret. Il se croit un peu super héros de la nuit quand il enfile son costume de connard, le brun mystérieux qui s'en va dès que ça devient trop sérieux, parce qu'une fois que le soleil s'est levé il redevient aussi mortel que n'importe quel autre être humain. Ed serait même pas capable d'écraser une fourmi, incapable de refuser d'aider une pauvre mamie à traverser, il se défend en envoyant chier, parce que c'est une manière plus distinguée et discrète de prendre la poudre d'escampette. Quand il fait jour y a nulle part où se cacher, y a plus rien à cacher. Face à Wade il veut retourner s'abriter sous les jupons de ses propres ténèbres trop effrayé de faire face à ses hautes lumières, il se raconte des bobards dans sa tête,  qu'il veut voir jusqu'où il ira pour essayer de l'attraper, quand il est pas fatigué de ce jeu qu'il mène, de cette double vie qu'il s'invente. Wade revient toujours, il sait pas ce qu'il cherche encore à prouver en refusant de vivre pleinement son amour de jeunesse, ce qu'il cherche à démontrer en le faisait ramer, traîner dans la boue. Juste histoire de se confirmer qu'il ira pas voir ailleurs une fois qu'il se seront passés la corde autour du cou. Y a qu'un seul et même Ed, en un seul exemplaire, impossible de se le faire rembourser, Ed trop amoureux, Ed trop romantique, Ed trop paresseux, il veut plus se louer Ed, il veut se vendre une bonne fois pour toute. On peut l'acheter que dans son intégralité, avec ses grands défauts et ses profondes faiblesses.
Il veut être sur que ça vaille le coup de lui appartenir.
S'assurer des certitudes dont il est déjà certain.
C'est comme cil il avait décidé qu'il ne voulait pas être heureux, qu'il pouvait pas être heureux, sans doute parce que être heureux, ça voudrait dire être heureux avec Wade. Wade dans l'équation de sa vie, c'est le karma qui le prend pour un con, il pensait qu'il allait finir avec une fille bien rangée, une de ces nanas qui aurait fini par le quitter quand il aurait finir par brûler ses serments de loyauté en baisant la voisine à moitié bourré. Wade dans l'équation, ça donne envie de rester, c'est la fin de Paris, c'est la fin de tout, c'est le trait, rayé le passé. On ouvre une nouvelle page, un peu brûlée, qui sent un peut le cannabis et le gel douche bon marché. Tout d'un coup il voit un truc dans le brume qui s'annonce comme l'avenir. La dernière fois qu'il s'est laissé embarquer dans ce genre de rêve, il est retrouvé à vivre un cauchemar éveillé. Alors  ça coince quelque part dans son cerveau, ça s'allume pas où il faut, y a des signaux qu'il ignore. Il fait mine de pas entendre toute les voix qui lui crient de se la fermer et de se contenter de l'embrasser. C'est plus facile de l'aimer quand il fait nuit alors, quand il peut pas vraiment voir ses joues rougir, quand il remarque pas vraiment les frissons, sa voix qui tient pas la route, son cœur qui s'emballe.
Ça le fait sentir unique.
Important.
Vivant.
Il attend, sagement, le moment, le bon moment. Jusqu'au jour où il aura besoin qu'il soit là, pour toujours. Il sait pas si ce sera demain ou jamais Ed, il sait pas si ce jour finira par arriver. Il se contente de prier que ça lui tombe sur la gueule un jour, qu'il passe pas à coté au moment où ça finira bien par se présenter. S'il l'instant s'est pas déjà proposé, si maintenant c'est pas la preuve qu'il était temps qu'il se rencontre en "vrai". Wade non plus c'est pas le même la nuit. Il est plus beau en journée. Il est toujours plus beau Wade. Ça fait qu'empirer. Trop beau, trop con. No homo mec. Et c'est complètement stupide mec, parce que c'est pas comme ci Wade  l'avait jamais embrassé, c'est pas comme ci il l'avait jamais touché, qu'il avait jamais prouvé mille fois qu'il lui plaisait. C'est pas comme ci Ed était un bon hétéro qui va à l'église, pas comme ci il avait jamais imaginé d'aller plus loin au moins une fois avant de s'endormir quand il avait trop peur du noir. Mais c'est ce qu'il a trouvé comme meilleure réplique. sa plus belle tirade, ça va bien avec sa grande gueule minable. J'en conclus que t'es bien un vieux célibataire. Le bébé te salue. On va éviter le détournement de mineur, pas de petite gâterie pour aujourd'hui.   Il se moque Ed, il tourne en dérision, il reprend en main la situation, il balance les piques, il lui brise le coeur. Encore et encore. Il frappe là ou ça fait mal, jusqu'au sang et il se croit intelligent. Il veut savoir, il veut l'entendre encore fois entre ses lèvres. Il veut qu'on lui dise je t'aime comme on lui a jamais dit. Le reste ça lui suffit plus, c'est trop de facile de flirter, de l'embobiner, de lui servir de grandes ironies réchauffées. Y a que le vrai qui marche, qui courre, qui lui fait oublier qu'il doit faire attention a qui il laisse entrer. Et.
Et.
Il checke sa montre.
Sa pause est dans une heure. Tu tombes bien mec, j'viens juste de finir. Il vient juste de mentir. Il lui sert son clin d'oeil rassuré, il promet qu'il est pas en train de mentir. Menteur. Il l'attrape par le poignet, tant pis s'il rate sa séance, y a mieux à lui montrer. Ils passent des portes, des couloirs, des escaliers. Il se cache dans l'ombre, attend que ce soit l'heure de commencer. Je le vois quand je veux ton film. Mais nan. Pas regardé. Il l'a emmené dans le salle où il projette, la grand machine qui crache ses peintures de lumière, là où ils cachent toutes les nouveautés. Il va se faire virer il penser Ed, rien à foutre. Il trouvera mieux. Là  la vraie magie s'opère, tout en haut et la salle paraître presque petite, le gens sur leurs sièges insignifiants. Méprisants. J'voulais te montrer ça. Tout fier de son dernier grand suicide social. Ici, il fait presque noir et pourtant c'est en plein jour. Ici il s'autorise à le regard avec trop d'insistance, sonder chaque mouvement de son visage à le recherche des étoiles dans les yeux du gamin réveillé. Attend que ses lèvres s'ourlent pour lui raconter autre chose, qu'il entendra d'une oreille et aimera de l'autre.
Il l'a complimenté sur son t-shirt déjà. Il veut plus jamais le quitter. Lui. Le t-shirt. Et Wade.
Maintenant tout est plus clair.
Ed

Ed


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Message par Invité Lun 7 Aoû - 9:55

tu te sens comme un con, un peu, ce n'est pas nouveau, t'as l'impression que sans la couverture de la nuit, il peux observer chaque moindre détail de ton visage, de tes défauts, t'as l'impression d'être une caricature de ce que tu es le soir, que tu ne devrais pas appartenir à cette ambiance, à ce moment. ce n'est pas pour rien que vous ne vous voyez qu'après une certaine heure, lorsque vos cerveaux ont déjà pas mal grillés, que vous êtes tous les deux assez déglingués pour vous permettre de vous toucher, lorsque vous savez que l'autre ne jugera pas, lorsque vous êtes vraiment vous, sans inhibition, sans barrières. tu ne comprends pas comment lui fait pour être plus beau en plein jour encore, plus attirant, tu ne comprends pas pourquoi t'en perds ton souffle. t'es pas censé ressentir ça, de toute manière, toi t'es censé être wade, le bon pote au grand coeur, le connard de première qui fait ce qu'il lui chante sans se permettre de ce genre d'attache. c'est comme ça que la vie est plus simple et toi t'as toujours eu la flemme de la compliquer, t'as pas assez confiance en toi pour le faire de toute manière, beaucoup moins de confiance en toi qu'en les autres, faut le faire quand même. t'es un crétin. pourtant un crétin qui sourit. p't'être que ton cerveau essaye de se remettre en place pour te faire dégager rapidement d'ici, avant de te retrouver à nouveau plus bas que terre, traîné dans la boue et te blâmer encore parce que tu ne comprends pas l'effet de ce gamin sur toi.
mais ton corps tient bon.
tes jambes te gardent devant lui.
planté.
sourire en place.
no homo mec. t'éclates de rire, t'en reviens pas, c'est plus fort que toi te tu te retrouves à hausser un peu des épaules à la "confession" avant de regarder tes pieds en faisant mine de réfléchir un peu. "j'avais d'autres souvenirs." tu reprends, mais tu te retiens d'ajouter quoi que ce soit parce qu'une voix vient s'installer au fond de ton cerveau, qui te dit que si ça se trouve, ed, il fait ça que le soir, quand il a trop fumé, comme toi tu fais ça tout le temps. pour rien. et lui, en pleine journée, il n'est là que pour les filles. toi t'es qu'un jeu. et c'est peut-être ça qui te dis qu'il serait temps que tu te casses de là rapidement avant de te faire avoir comme un bleu. peut-être. mais il a payé ton popcorn, et ça, personne ne l'avait jamais fait encore. et de toute manière ed continue de parler, rebondit sur tes paroles, tu dois te retenir de trop sourire mais c'est plus fort que toi et tu te dis que tu vas finir avec une crampe si tu continues trop longtemps comme ça. tant pis. "t'es loin d'être mineur, ça va, je peux me risquer à ça." tu continues, un peu joueur. et une seconde tu te dis 'n'empêches, sérieux, comment je vais faire avec ma main comme ça pour me branler' et la  seconde d'après t'es à nouveau dans le monde réel. "mais pas pour aujourd'hui, ça marche, je reviendrais demain." t'annonces en te remettant à sourire un peu, t'es bien fier de tes conneries. t'as pas l'amer goût dans ta bouche qui te dit que, peut-être, la voix avait pas tord avant.
t'attends. t'aimerais bien aller voir spiderman. t'aimerais bien qu'il vienne avec toi pour que tu puisses lui parler de ce qui est bien fait, de ce qui aurait pût être améliorer encore et de tout ça. t'attends. il regarde sa montre et t'as l'impression que toute ta vie est en jeu quand ton coeur cogne comme ça. t'es soulagé quand il dit qu'il vient de finir. "mais quel signe du destin, je n'en reviens pas, c'est digne... digne d'âmes soeurs ça!" tu balances, d'un ton théâtral, t'es un peu con en plein jour. et puis t'as tellement peur de le voir partir d'un coup, te balancer le popcorn à la gueule et se casser. surtout quand tu ne peux pas garder ta main pour toi, que t'es obligé de tirer sur son t-shirt, de le tirer lui à toi, toujours avec ton sourire. mais la seconde d'après, ed tire sur ton poignet immobilisé et t'as juste le temps d'attraper les popcorns qu'il t'emmène. pas en direction de la salle. tu jettes un regard déçu vers le papier toujours immobilisé entre tes doigts et qui marquait le numéro de ta salle.
mais tu t'enfonces dans le coeur du cinéma et t'es un peu impressionné, tu regardes tout autour de toi en haussant un sourcil, surtout lorsqu'il parle, ed, et tu te dis qu'il a de la chance de bosser ici. "ouais mais t'es un loser un peu, faut le voir ce film." t'annonces en secouant un peu ta tête et en regardant toujours autour de toi. et t'arrives dans la salle magique, la pièce qui te coupe le souffle. t'es derrière le projecteur, t'es là où tu peux voir chaque cliché du film enroulé autour d'une bobine mise en place, prête à être projeté sur l'écran. qu'est ce que t'aimerais avoir rien qu'un cliché de ce film. ça serait une relique. tu poses le popcorn sur une petite table et regarde autour de toi avec un sourire de gamin. "c'est tellement cool." tu souffles en réponse au brun et te penche un peu par la petite ouverture pour voir tous les gens, ridiculement petits sous vous, là où t'aurais dû te trouver. et tu te tournes un peu pour voir le visage d'ed, à demi plongé dans la pénombre, quelque chose de beaucoup trop familier pour toi maintenant, quelque chose dont t'es tombé accro presque sans t'en rendre compte. tu lèves ton bras avant de te rappeler de la douleur dans tes côtes, de ta main immobilisé, pas de high five alors. et tu grimaces, le laisse retomber contre ton corps, lève ton autre main cette fois, attendant qu'ed y réponde pour mêler vos doigts et garder sa main dans la tienne. c'est certainement le high five le plus soft de toute ta vie et le plus nul de l'histoire, mais t'en as rien à faire, et tu tires doucement dessus pour le tirer vers toi. encore. "on devrait faire quelque chose ce soir. d'autre. différent du parc. on devrait sortir." tu demandes, t'as un putain d'éclair, t'as juste envie de passer ta journée avec lui, ta soirée, ta nuit, demain, la semaine prochaine, toute ta vie peut-être.
et ton front contre le sien, tu ne bouges plus.
ne respire plus.
tu attends.

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Message par Ed Lun 7 Aoû - 10:59

C'est paradoxal. Il bosse dans un ciné, mais Ed n'a jamais vraiment aimé les films, il en matte le soir parce qu'il s'ennuie mais c'est pas la passion qui le guide, c'est pas l'esprit critique qui s’affûte devant les nanars. Il se contente d'un film d'horreur au budget moisi, qui ne lui fera même pas peur, le plus important c'est qu'il en ressorte divertit, avec quelques images encore en tête et le visage d'un acteur, qu'il se promet de connaître dans d'autres œuvres mais qu'il oubliera le lendemain. Même schéma avec les potes d'un soir, il reste où il les a trouvé, en soirée. Loin de la réalité. C'est le mantra qu'il s'est inventé pour ne pas tout emmêler, entre sa vie nocturne glorieuse et son quotidien déprimé. Et Wade dans tout ça, il évite d'y penser. Il est plutôt bon public, les chiasses d'auteurs où tout le monde se touche sur la réplique d'un acteur oscarisé et lâche une larme quand il critique allègrement la société, il trouve ça chiant, pire quand la palme s'invite sur l'affiche, il snobe méchamment sans même voir à quoi ressemble l'histoire, sans même alors le voir tout court ce film. Depuis le début de l'été, il a vu passer des dizaines de bobines, des précieuses, des moins précieuses, celles qui vont finir pleines de poussières sur l'étagère, que personne n'ira voir Et chaque semaine se pointer les cinéphiles s'arrachent les futurs pépites dans un combat de lion, à savoir quel chef-d'oeuvre mérite la lumière pour mieux retomber dans l'obscurité. Le film préféré de Ed c'est Titanic, ça c'est une histoire réaliste, à la fin on ne finit pas avec la personne qu'on a aimé, elle finit par se barrer, par crever, dans le cas présent c'est peut-être mieux ainsi. Au moins Rose elle peut refaire sa vie. Comment tu peux refaire ta vie qu'on t'as jeté ça, ça lui semble encore une épreuve dure à passer, comme un ado qui supporte pas l'idée que sa princesse du lycée l'a laissé tomber pour le type plus riche, plus fort, mieux habillé. Un type qui pourra lui donner une maison, trois gosse et un beau métier. Il comprend pas pourquoi. Ça le tue, ça le ronge, c'est injuste. Il remue tout seul le couteau dans la plaie. Les vieux souvenirs lui remontent parce qu'il sont en train de s'effacer. Ça l'effraye.
Mais le cinéma.
C'est aussi Wade.
Wade est un abruti mais un abruti qui aime regarder des films et visiblement de bon films, pas des trucs à l'eau de rose complètement dépassés. Wade vient au cinéma est rien que ça c'est une raison suffisante pour postuler, pour essayer d'y rester un peu plus longtemps. S'il perd le cinéma, comme il le retrouvera ? Wade qui s'émerveille d'un rien, ou peut-être Ed trop blasé parce que ce rien fait partie de son quotidien. Des âmes soeurs.
Des âmes sœurs.
Elle est bonne celle là. Hilarante. Il se marre même pas Ed ridicuke, c'est le temps qui s'arrête, un moment de flottement quand ça arrive dans ses terminaisons nerveuses. Même son ex avait pas l'ego suffisant pour prétendre ce genre de choses, balancer ça comme une prophétie. Il est content Ed, il trouve que ça fait sens, ça le chatouille dans son ventre, même son sourire il tient plus la route, il se casse la gueule, il tire la gueule. C'est pas l'autre qu'il est pas sur de comprendre c'est ce qu'il ressent maintenant. Ça explique certaines choses, d'un coup, une petite phrase comme ça. Qui lui retourne le cerveau, ça devrait être interdit. Ça explique, pourquoi il en pince complètement pour lui, il y peut rien si c'est sa moitié, c'est le destin, si c'était pas clair, ça l'est maintenant. Forcément. Pourquoi il l'a pas vu avant. Pourquoi il s'est pas rendu compte de ça avant, vu que ça à l'air si évident. J'vois pas trop où on se complète mais si tu le dis. Peut-être parce qu'il le connaît pas assez. Il le connaît, à peine. Juste un peu. Et le peu déjà, suffit à balancer dans tous les sens sa morale et d'autres détails. Plus ou moins important. Le rendre euphorique. Il a envie, de garder sa main dans la sienne cette fois, il se dit qu'il le lâchera pas. Vraiment, pas pur égoïsme, il est question de protéger personne, juste envie de conserver éternellement la sensation d'allégresse. De planer bien éveillé, sans avoir besoin de fumer. Envie, d'aller loin, de prendre l'air, de plus jamais revenir à la nuit, que le jour soit éternel. S'il n'avait pas des obligations, il se serait déjà enfui en lui demandant de l'accompagner. C'est pas qu'il est flemmard, mais il en a rien à foutre de bosser, d'avoir une place dans le monde Ed, d'être riche et bien marié. Tout ce qu'il veut, c'est rester avec la personne qui le rend heureux. Même si c'est un homme, même si c'est Wade, même si c'est qu'un con, même si c'est pas le genre de personne a qui faut vraiment faire confiance. Tant pis. Je vais pas partir maintenant. C'est un truc qui semble putain d'évident, mais depuis longtemps c'est l'inverse qu'il l'est autant. Demain je bosse pas de la journée, c'est là que j'ai envie qu'on sorte. Sauf si tu veux qu'on passe la soirée ensemble et qu'on sorte aussi demain. Bon courage pour me supporter 24h d'affilé. Il sait déjà ce que c'est Wade, le soir. Maintenant il veut savoir autre chose, quelque chose qu'il ne sait pas déjà. Est-ce qu'il dort avec son bonnet. Est-ce qu'il a une famille, des amis, une bande rien qu'à lui prêt à dégommer ceux qui viennent les emmerder, à quoi ressemble sa chambre, s'il a un lit double, sa couleur préféré, ce qu'il aime manger. Ce genre de détails insignifiants qui lui paraissent tellement passionnant. Importants. Vitaux.
Il est en train de faire une énorme connerie, qu'il espère pas regretter.
Wade. Est-ce que je peux t'embrasser ? Il dit ça d'une manière extrêmement ironique, un peu acide, d'un air moqueur pour toutes les belles choses qu'il lui a dite sans qu'il ait rien demandé. Il a pas demandé Ed, qu'un type devienne complètement cinglé au point d'avoir l'idée assez stupide de l'aimer. Mais il lui laisse pas l'ombre d'un doute, et puis s'il attend trop Ed, il va commencer à douter, se demander si c'qu'il ressent est vraiment vrai. Sa main dans la sienne. Face à face, front contre front. Si c'est un rêve, qu'on vienne surtout pas le réveiller, qu'on le laisse s'étouffer dans son sommeil, qu'on l'enterre avec son oreiller. C'est le moment idéal pour poser ses lèvres sur les siennes, sans surprise. Doucement. Il préfère faire ça amoureusement. Pour lui, c'est aussi violent. Une fois. Deux fois. Trois fois. Il arrête de compter. Il y revient encore et encore. Le souvenir est intact. Il s'en fous du film qui a commencé. D'être un looser, d'être son âme soeur.
C'est le mêmes lèvres.
C'est juste réel maintenant.
C'est vraiment en train d'arriver.
Ed

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Message par Invité Lun 7 Aoû - 11:58

tu balances cette histoire comme on balance une vanne bien sentie, c'est un peu ton quotidien de sortir tout et n'importe quoi, de ne jamais te taire parce que tu n'y arrives pas, le seul soucis c'est que quatre-vingt-dix pourcent de ce qui sort de ta bouche est réel pour toi. ce ne sont pas des conneries. c'est le ton avec lesquelles tu les dis ces choses qui font que ce sont des conneries, avec ton petit sourire en coin et ton air d'idiot finit, ça explique des choses. alors toi lui balances que vous êtes des âmes soeurs avec ton ironie intense alors que dans le fond, ça fait juste écho à ce que tu pensais déjà au parc. ceci expliquerait cela, oui, tu te souviens d'avoir lu quelque chose à ce sujet, les âmes soeurs au fil des vies. mais tu ne veux pas te lancer là-dedans, déjà parce que t'es pas censé savoir tenir un livre entre tes mains, qu'ensuite tu n'as pas envie de paraître ridicule et pourtant c'est là, sur le bout de ta langue, toutes ces choses que t'aimerais lui dire à ed, t'aimerais lui lancer les disquettes les plus horribles de la planète, tu sais même pas d'où cette envie te viens. t'as l'impression de retrouver une partie de toi, quelque chose de familier, comme si vous aviez passer vos vies antérieures à vous suivre. pt'être que les gens ont bien raison finalement, t'es juste con.
"on se complète." tu commences, parce que tu te rappelles, que dès que vos doigts sont liés ou que vos lèvres sont scellées que tout se remet en place. faits l'un pour l'autre. comme dans les putains de comédie romantiques qui te font vomir d'ennui, t'as l'impression de te ramollir et pourtant, en sa présence, tu peux pas penser à autre chose. t'as envie d'être écoeurant d'amour avec lui, de faire chier le monde, tes colocs, tes potes, même ta famille avec lui, de vous afficher et de prendre toute la place, de pas les laisser respirer, de les emmerder comme il se doit avant de rire de tout ça quand vous vous retrouvez seuls. "j'suis beau, t'es moche." tu lances en haussant un sourcil, moqueur. t'es loin de penser ça, non, tu te détestes trop pour pouvoir affirmer être plus beau que quelqu'un, surtout quelqu'un comme ed. il a cette beauté typique de la grèce antique, de la mythologie, certains relient aphrodite et apollon à la beauté et toi tu restes là, planté face à l'albâtre sous tes yeux, à te demander à quel dieu tu es prêt à l'associer, à quel prix tu devrais payer pour pouvoir poser des baisers sur sa peau. hypnotisé, tu n'arrives plus à détourner le regard de son visage, de cette semi-obscurité qui vient de s'abattre sur vos visages, vous couvrent presque comme le soir.
je vais pas partir maintenant.
tu ne te rendais même pas compte que tu avais arrêté de respirer jusqu'à ce que tu sentes tes poumons douloureux reprendre un peu d'air, absorbé par ta contemplation, par l'attente d'une réponse, de mots échangés. il ne va pas partir. tu n'en reviens pas. ça serait presque trop beau que lui et toi, que vous, vous ayez quelque chose maintenant. que vous puissiez enfin vous voir en pleine journée, que vous vous acceptiez dans le monde de l'un et l'autre. et tu es affamé. affamé d'en savoir plus sur lui, d'avoir d'autres informations, affamé de toucher, tu veux sentir son corps contre le tiens et ses lèvres à nouveau contre les tiennes. ton front contre le sien n'est pas suffisant, tu as l'impression de manquer quelque chose, tu te dis que tu pourrais avoir plus si tu étais un peu moins idiot, sans doute. "je veux tout." tu te retrouves à murmurer, bêtement, sans même te donner le temps de réfléchir, sans presque lui donner le temps de terminer sa phrase. "ce soir et demain." mais tu as un peu peur, tu te dis que, peut-être, demain il ne sera pas là, qu'il te lâchera. que t'auras l'air d'un con au lever du jour, comme à chaque fois que tu le vois disparaître et que tu t'attendais à plus. comme cette fois où vous vous êtes jurés d'être immortels. "bon courage à toi, je suis les dix plaies d'égypte en un seul mec." tu souffles quand même parce qu'il se croit abominable, il t'a pas encore vu être pire que les eaux du nil changées en sang ou que les putains de sauterelles.
à vos risques et périls.
mais tu ne veux plus le quitter, maintenant que tu l'as trouvé, en plein jour, comme un signe, tu ne veux plus. tu veux voir ce que ed vit tous les jours, ce qu'il fait dans sa journée, ce qu'il peux y avoir après.
et tu l'entends.
l'ironie.
la moquerie.
et tu bats un peu des cils une seconde, te sors de tes pensées, ton ventre serré. pourquoi demander l'autorisation. t'as l'impression de lui appartenir depuis la nuit des temps. et il n'attend pas vraiment de toute manière. oui, non, peu importe. ses lèvres sont sur les tiennes. et un frisson semble te prendre sans même que tu n'ai rien demandé. c'est peut-être le tendresse nouvelle qui te foudroie, tu n'es pas sûr d'avoir déjà aimé ce genre de baiser avec quelqu'un d'autre. d'un coup, tu ne penses même plus au film lancé, tu ne penses plus qu'à ces lèvres contre les tiennes, à tes doigts valides attachés dans ses cheveux comme si ta vie en dépendait, comme s'il risquait de partir si tu le relâchais. "merde." ça passe tes lèvres entre deux baisers, comme si tu abandonnait tout parce que c'est un peu le cas. tu abandonnes un peu tes conneries pour ça, pour ed, t'abandonnes à résister, ça sert à rien de toute façon.
c'est le destin.
et tu passes tes doigts le long de sa joue avec douceur, observe son regard une seconde et tu inspires un petit peu. "moi je trouve qu'on se complète assez." tu réponds, un sourire au coin des lèvres alors que tu reprends un peu ta respiration, tu sens ton ventre se tordre un peu, d'excitation et  d'angoisse. passer vingt-quatre heures avec lui te semble presque irréaliste à ce stade. t'as l'impression de rêver. t'as un peu peur de te réveiller dans ton lit, subitement, et de voir que tout ça, c'était pour du faux. de te retrouver déçu, encore une fois. mais tu n'oses pas le dire, tu n'oses pas insister, lui redemander si vous vous voyez bien aussi longtemps, si tu as le droit de te laisse rêver à ça. alors, contre toute attente, tu passes ton bras autour de sa taille et le tire contre toi, viens déposer une multitudes de baisers sur sa mâchoire et dans son cou, tu imprimes sa peau, t'imprègnes de son odeur, il y a l'âcre du cannabis en moins, tu redécouvres alors que tu redresses un peu ton visage, ton nez frôlant un peu sa mâchoire. "on sors ce soir." tu annonces, sourire au coin des lèvres, comme un gamin. mais tu relèves un peu le pan de ta veste pour montrer ton t-shirt laminé et le bleu s'étaler sur tes côtes, masse sombre dans l'obscurité. "faut juste que j'aille me changer. alors, on se retrouve après?" tu demandes doucement.
et.
ça sonne.
comme un ne pars jamais.

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