I WANT TO KI__ YOU (HARRY)

par Invité Mar 8 Aoû - 21:56

dans son esprit se trouvent plein de nuances
elle broie du noir
passe des nuits blanches
et dans son cœur y a des nuages gris qui entravent les kyrielles de sentiments magiques, avec leurs arcs-en-ciel à l’intérieur.
alors tout reste en noir et blanc, comme les vieux films parce que vivi, c’en est un, elle n’est pas très rigolote, elle ne fait pas forcément passer du bon temps. elle passe le plus clair de son temps à obscurcir celui des autres avec ses idéologies bien retranchées, bien encrées dans sa peau comme dès tatouages indélébiles. elle a des trentaines de post-its sur ses murs (peut-être était-ce même le seul ornement dont ils possédaient le droit d'être affublés) pour ériger obstinément sa vie vers le haut, pour que tout soit minutieusement contrôlée. quelque chose lui échappe et c’est elle qui dégringole de cette montagne de corvées qu’elle s’insuffle à elle-même. sa vie entièrement préméditée était donc à l’ombre de toute surprise.
pourtant ce soir se glissait hors des mailles timorées sa monotonie écrasante. harry avait semble-t-il réservé dans un restaurant. pourquoi pas, se disait-elle. elle avait déjà écrit son article quotidien sur son blog, il ne lui manquait plus qu’à faire un peu de ménage dans sa chambre et dans son cœur. passer le balais sur ses maux, jeter la poussière de sss défaites et ranger ses sentiments dans un tiroir. tel était son fardeau. elle avait hérité de son pere quant à son indépendance exagérée quant aux humains, s’étant toujours plus attendrie sur les animaux que sur les nouveaux-nés qu’elle trouvait affreux et sans intérêt, de part leurs cris stridents et leur dépendance à leur mère. peut-être avait-elle volontairement mis de côté dans un recoin de son cerveau qu’elle aussi en avait été un il y a une vingtaine d’années. elle ne s’armait que de son côté enfantin, parure pour survivre à ce monde et n’être pas totalement fucked up dans sa tête où elle se foutrait sûrement en l’air si elle n’avait pas gardé ce côté exaltant de sa personnalité. pour elle, chacune personne était dotée d’un narrateur à l’intérieur de lui qui lui racontait des histoires. sans doute que le sien était à moitié cachée où était-ce sa vivacité d’esprit qui l’était. elle n’était que passagèrement heureuse pour la plupart du temps, sentiment viscéral qui étreignait son palpitant de mains de fer dans sa cage thoracique.
elle se préparait néanmoins d’une manière plus classique qu’à l’accoutumée; il serait certainement mal vu que de sortir un bon vieux poncho et un saroual de son armoire pour aller manger au restaurant. elle possédait de bien jolies robes faites de dentelle avec des sandales à la semelle compensée qui profiteraient sûrement à la soirée et à sa beauté qu’elle voulait faire ressortir avec du mascara minutieusement appliqué sur ses cils de poupée. elle passa un rouge à lèvre à demi-brun et à demi-rose sur ses lippes ourlées et ptit la route pour rejoindre harry. une fois face à lui, elle embrassa sa joue avec un sourire cosmique qu’elle sortait pour les grandes occasions en gardant néanmoins un air détaché à la situation. vivi ne souhaitait pas que l’on comprenne son petit jeu, qu’elle n’était pas si solide qu’elle prétendait l’être mais voilà qu’elle fit accablée en constatant le restaurant que son ami avait choisi pour eux: really? grillades? comment pouvait-il se tromper à ce point? elle tachait de garder bonne figure mais les traits de son faciès ne faisaient que la trahir: elle était irritée. elle rentrait néanmoins accrochée à son bras dans l’enceinte de l’établissement, retenant une toux lorsque la senteur de la viande fumée vient chatouiller son nez et gratter sa gorge et c’est une fois assis qu’harry la suspecta de ses yeux remplis de points d’interrogation que quelque chose n’allait pas. elle soupira. je sais pas, je me demande juste si tu te fous de ma gueule en fait… elle ne voulait pas se montrer malpolie ni irrespectueuse puisque cela partait d’une bonne attention mais elle ne parvenait jamais à garder sa langue dans sa bouche lorsque quelque chose là titillait nerveusement.