We are here to drink your beer
Tu suivais un copain. Un collègue. Tu discutais. Tu discutais du boulot, puis vous avez dû dériver. Sur des conneries, sur tu ne sais plus quoi, et tu t’étais retrouvé sur le pas de la porte de son appartement. Et puis tu l’as laissé. Tu l’as laissé vaquer à sa vie privée, sa vie sans toi, sans les autres, sans personne pour l’observer. Tu l’as laissé, et tu es retourné dans les escaliers.
La musique t’a saisi. Un de ces trucs qui passent à la radio. Un de ces trucs qui agitent les bars en fin de soirée. Tu ne te souviens plus du titre, mais ça a suffi à attiser ta curiosité. Tu as découvert la chaîne-hifi au milieu du couloir. Des bières. Des éclats de voix, des rires. Une fête. Tu ne sais pas ce que ça voulait dire, si c’était une manière de souffler que c’était ouvert à tous. Et puis tu as vu @Toinon, postée près de la porte. Postée dans l’escalier. Tu la vois rire. Discuter. Est-ce que tu dois aller l’embêter ? Est-ce qu’elle n’allait pas en profiter pour s’envoler comme un papillon effrayé ? Tu n’en avais aucune idée. Mais, quelque part, c’était le seul visage connu dans cet océan intriguant. Alors, tu as attrapé une bière. Tu as attrapé une bière, pour venir la claquer contre la sienne, et contre celle du jeune homme (@Alban). Juste pour sourire de toutes tes dents, juste pour saluer. « Bah tiens, t’es dans l’coin ? » as-tu demandé à ta colocataire. Presque banal. Parce que tu ne voulais pas tant t’imposer. Parce qu’au fond, tu ne voulais pas vraiment les déranger. Tu filerais, si tu sentais que tu n’étais pas désiré. Tu filerais, si tu voyais qu’elle avait mieux à faire que te supporter.