(wallah miskine un balcon privé c'est pour moi j'rigole même pas là le lit double il bouge pas je m'étale dessus direct)

Dans l'appréhension elle a poussé la porte avec son élan pas brutal, son souffle tout court, sa paume toute moite. Elle s'est promis de pas faire trop de bruit parce que ça devait faire peur une fille bavarde (ou non c'était juste chiant alors elle la fermait). Elle avait passé la matinée à la gare et l'après midi à s'renseigner sur tel ou tel kebab (elle s'était arrêtée au parc de la tête d'or). Les fleurs sentaient pas les fleurs mais l'été écrasante et puis les bouts de liqueurs poison de ceux qui partageaient leur beuh dans les allées pas fraîches.

Ismaïl petite fille posée devant la porte (ne savait innocemment pas comment utiliser des clefs et une serrure) elle avait l'air de rien, mais ça changeait pas de d'habitude alors ça allait, le silence des couloirs la berçait, ça lui rappelait la banlieue parisienne la nuit (même si c'était fini).

Gamine pas sortie de son âge ingrat elle est pas tranquille, elle a le pied mobile (comme les playmobils) elle s'agite dans tous les sens, vérifie trente-sept fois son portable. Y a une ribambelle d'applications inutiles là-dessus, de quoi rendre fou; Instagram, Twitter, Facebook elle en rate aucune Ismaïl, mais c'est normal c'est sa super armure, l'espèce de protection incluse dans le paquet, de quoi la tenir en vie quand elle y arrive moins.
Aujourd'hui jour spécial, jour de deuil, jour de renouveau, jour où les filles courent dans les rues les jupes glissant sur leurs belles cuisses, jour où les garçons s'rétament sur les trottoirs, jour de caprices pour un capri'sun avec les gamins du voisin. D'ailleurs elle sait qu'elle aura des voisins et pas qu'un, ça la rend nerveuse; pile électrique, elle se remue, elle en découd avec elle-même, se reprend quand ses nerfs s'emmêlent dans le couloir et puis voilà son premier miracle.
Avec ses cheveux ondulés, ses yeux de ciel elle a tout d'une princesse (mais c'est pas une Ariel, plus une déesse des sables) c'est ce qu'elle se dit Ismaïl, en répondant un Salut communicatif, la main prise entre les siennes, elle secoue la sienne, énergiquement. Moi c'est Isma! J'habite aussi ici enfin je crois si c'est le bon numéro, oui c'est le bon numéro, 23 hein? Toi aussi?

Spoiler:

L’emménagement, ce n’est pas le truc le plus reposant à faire et pourtant c’est une étape comme une autre. Notre cher étudiant n’était pas venu avec la totalité de ses affaires mais avec déjà quelques fringues dans un grand sac de sport et une valise à roulette, il trouvera surement un peu de temps dans la semaine ou dans le mois pour aller récupérer ou demander à quelqu’un de sa famille de lui livrer le reste à l’appartement pour pouvoir tout foutre chez lui. Mais avant ça il aimerait bien voir l’endroit et voir à quel point il peut se permettre de ramener ses affaires de Paris. Il avait son sac sur l’épaule et la valise dans l’autre main. Dans celle qui était libre il avait un jeu de clé qui lui avait été envoyé avec le numéro du bâtiment et de l’appartement. Il marchait jusqu’à trouvait l’immeuble, quand ce fut le cas. Il monta jusqu’à l’étage le concernant et quand il ouvrit la porte, il aperçut trois jeunes femmes. « Bonjour mesdemoiselles…j’ai l’impression que l’on est concernés par le même appartement. » Il affiche alors un grand sourire et reprends la parole peu de temps après. « Je m’appelle Matthew ! C'est moi ou c'est pas du tout équitable comme répartition. Je préviens de suite je ne sers pas de test pour le maquillage! Il afficha un sourire amusé et sortit ses clés. On y va?

Spoiler:

Il regarda autour de lui et vit ses trois jeunes femmes présentes et en train de faire connaissances. Et bien il y a plus d'un mec hétéro qui serait du genre à lui dire qu'il est chanceux, n'étant pas spécialement arrêté que sur les femmes c'est pas le truc qui lui aurait dérangé d'être avec des mecs. Enfin un mec dans la colocation n'aurait pas fait de mal mais bon il ne va pas se plaindre, il aura tout le loisir d'inviter des mecs s'il le veut. Enfin ça c'est encore une chose qu'ils vont devoir voir entre membres de la colocation. Mais bon pour pouvoir voir ce genre de chose n'est-il pas plus pratique de rentrer dans l'appartement et de se débarrasser de tout ce qu'ils ont sur les bras. Il prit alors la clé et entreprit d'ouvrir la porte de l'appartement, il retira la clé de la serrure et laissa la galanterie prendre le dessus puisqu'il laissa les jeunes femmes rentrer les premières. Ah oui je n'avais pas pensé à la salle de bain, s'il vous plait laisser moi au moins une place ! Juste pour le peu d'affaire que j'ai. Il regarda Eponine et sourit à sa remarque. J'avoue que j'ai une petite idée de chambre qui me tente. La première avec le balcon privé me tente bien celle qui a le numéro 3 sur le plan qu'on nous a fourni avec les clés. Après la 4 arrive et franchement quoiqu'il arrive si je peux avoir une de ses chambres je vous promet que vous pourriez venir y prendre un bain de soleil si vous le souhaitez ou fumer. Après sinon la chambre 1 et évidemment la 2 en dernière. Et vous mesdemoiselles?

Pour Isma c'est un spectacle vivant, un beau tableau coloré avec des détails un peu partout sans aucun à ignorer. Elle a vite les mains dans les poches et les yeux se perdent à droite à gauche dans une course poursuite imprévue entre Nine, Israa et Matt... Non, Matthew. Le paysage se resserre, la fille fait des sourires, écoute plus qu'elle n'intervient, soulève même un peu les épaules devant leurs questions comme si elle savait pas encore communiquer correctement mais ça lui va. Ils sont plein de vie, dans les films c'est un peu pareil, y a un hasard qui prend aux tripes et qui garde en haleine pendant les une heure quarante cinq et c'est tant mieux.
Ça a pas vraiment d'importance. Son accent roule doucement sur sa petite bouche, elle est pas très détendue (pas encore); Ismaïl tire sur les languettes de son sac à dos. Tant que j'ai de la place et que je peux dormir personnellement ça me va.

Bon alors je t'avoue, elle se tourne vers Nine, ses belles paupières battent en rythme, elle sourit grossièrement, que dormir à côté des chiottes va être un défi. Alors disons que si on peut on évite de tirer la chasse tard la nuit, moi je veux bien avoir pour mission, pour les plus pudiques, elle fait une mine épouvantée, de passer la tirer tôt dans la journée, après tout je suis du matin. J'ai pas besoin d'un lit double alors c'est comme vous voulez. Elle s'aventure dans l'appartement en espérant être suivie, Ismaïl abandonne ses sacs dans un coin. Alors si j'ai bien compris tu voudrais la chambre près de la salle de bain Israa? Y a un immeeeeensse lit (elle trace sur les voyelles, elle a toujours été comme ça). Moi j'travaille assez tard aussi, alors bon. J'sais pas en vrai. Dîtes moi.

Elle aime voir Israa faire la stratège, ça l'amuse, le bout de ses doigts traîne nerveusement contre sa peau toute chaude, elle traverse la pièce principale avec curiosité, c'est pas comme sur les photos, c'est bien plus vaste que ce qu'elle s'était imaginé. Puis elle hoche la tête vivement parce que ses déductions lui plaisent, elle lui dit: C'est bien moi j'aime bien en plus si je peux vous laisser vos lits doubles ça me soulage. Elle a des mimiques de gosse mais ça elle a l'habitude. Alors bon j'vais faire mon possible pour bien vous épargner les moments embarrassants du genre m'voyez quand on rentre et que y a du linge sale par terre, ça avec moi ça arrivera pas je supporte pas que ça traîne. Son rire perce la pièce, elle se tourne vers ses trois mousquetaires, le regard un peu enflammé d'impatience, comme si elle s'était trouvé de quoi bien respirer après toute la trouille de la vie avec des inconnus. Elle est passée, maintenant c'est l'heure de dire qu'elle est somnambule et avec un peu de chance tout se passera bien.

Il avait posé ses petites préférences qu’il avait élaboré pendant qu’il avait fait le chemin et en jetant un œil au plan qui avait été envoyé avec les clés quelques jours avant. Il n’attendait qu’une chose c’était d’avoir les avis ou encore les préférences de ses colocataires parce qu’il n’allait pas faire son gros crevard et se jeter sur la chambre qu’il voulait sans laisser le choix aux autres. Parce que bon il pourrait bien agir ainsi s’il était un gros connard qui ne se soucie de personne mais ce n’est pas le cas. Il écouta alors les jeunes femme faire part de ce qui était nécessaire pour le travail, les besoins de l’une et de l’autre. Il y eut même des conditions et règles faites à propos des toilettes. Il garda le silence qui sembla être assez long ou alors c’était juste parce qu’il se taisait alors que depuis le début il avait l’impression d’être celui qui avait le plus parler. A savoir qui sera le plus bavard de la colocation. Il en vit une partir se mettre sur le canapé donc à priori elle avait choisit sa chambre. Il semblait un peu perdu, il avait l’impression de ne pas avoir tout suivit. « La colocation n’a même pas encore commencé on est encore valise à la main que je suis paumé. Du coup…qui a quel chambre que je comprenne et j’hérite de quel chambre ? Je veux juste poser mes affaires pour pouvoir défaire mes valises et faire péter le champagne ! »

Le match de catch avait été évité! Pas qu'elle s'attendait à un affrontement à feu et à sang dans la boue avec un débat digne de koh-lanta (mais si un peu quand même elle avait beaucoup trop d'imagination) Alors elle range les masques de fighter dans un coin de son précieux crâne de génie et puis elle hoche férocement la tête comme si elle avait réussi à éviter une apocalypse - un peu désirée - il faut avouer que ce qui lui donnait envie de s'isoler dans sa chambre, c'était simplement les nouveaux épisodes de sa série préférée du moment. En soi les trois acolytes au charme dévastateur ne la gênaient pas du tout. (Sauf que ce n'est que la phase 1, celle qu'elle appelle initiale, Ismaïl.) Bientôt arrivera la phase 2 c'est-à-dire la phase de "drama" et ça elle sait qu'elle viendra au tournant. C'est indiscutable. Isma ne le dira pas mais elle est plutôt Champomy.

Il avait essayé de prendre un moment, de rassembler toutes les choses qui avaient été dites par ses colocataires histoire de ne pas avoir à poser la question ou à demander ou jeunes femmes de recommencer leur petits blabla pour qu’il puisse enfin comprendre ce qu’il était advenu de l’endroit où il allait dormir. Finalement l’une d’entre elle, Israa prit le temps mais prit finalement la parole pour essayer de résumer la situation à notre cher jeune homme, le seul et l’unique de la colocation. Il écouta attentivement et lui adressa un sourire pour la remercier. « Merci beaucoup pour le résumé et du coup pour la chambre ! Vous êtes géniale les filles ! Bon après si un jour vous avez besoin d’un miroir et que la salle de bain est prise je vous laisse libre accès à la coiffeuse de la chambre. » Il adressa un clin d’œil à ces demoiselles. Il partit alors rapidement déposer les affaires pour ne pas laisser plus de bordel dans le nouveau lieu de vie. Puis il revit alors vers le salon. « Bon vous voulez peut-être que j’aille chercher cette fameuse bouteille au supermarché du coin ? Est-ce que quelqu’un ne veut pas de champagne mais autre chose ? Peut-être que vous voulez qu’on instaure les règles de vie maintenant ou après ? »