d'un coup c'est tombé. d'un coup c'est arrivé. ça s'est écrasé sur son visage doucement puis plus fortement, au point de voir tout le monde courir, tout le monde fuir les lieux du crime. ça le fait sourire dani, sourire un peu, sourire beaucoup. il pleut. il pleut beaucoup aujourd'hui, c'est un torrent qui s'abat sur toute la ville, qui réveille les plus endormis et fait râler les adorateurs du soleil. ça coule sur son visage, sur ses cheveux, sur ses vêtements qui se mettent à coller contre sa peau, redessinant, alourdissant impunément. il pousse un soupir, trop loin de chez lui pour y aller en continuant de presser le pas, il passera pas entre les gouttes à moins d'être qu'un spectre oublié. alors il se grouille, se cale sous le store d'une boutique dont il retient pas le nom. il y rentre pas pour autant. il reste dehors, à sentir le vent venir rafraîchir ses joues, ses tempes.
soupir.
il fouille dans sa poche, regarde le champs de bataille humide qui s'étale sous ses yeux. une gamine est tombée, retardant sa mère dépitée. un mec s'est trop grouillé dans sa course au vélo, menaçant de se ramasser contre une poubelle. ça a des allures de fin de monde, mais c'est qu'un élément qui se rebelle. il trouve son paquet de clopes, le sort. mouillé bien sûr. il pense pas trouver de survivante là-dedans, elles ont pris trop cher pour qu'il puisse les consumer. de quoi gâcher le spectacle burlesque qu'il admire d'un oeil attentif, mais y'a quelqu'un à côté d'lui, quelqu'un qu'a eu la même idée que lui. qui reprend son souffle. alors il sourit dani, un peu, par politesse, il tente.
- t'aurais une clope par hasard ?
en attendant le déluge, qu'il se termine, ou qu'il les engloutisse.