Ce midi, Mark, il emmène Ily au kebab, pour discuter autour de bouffe bien grasse et sale. Ce mec, c'est un pote, l'ami d'enfance, le meilleur ami à tout jamais, le best friend forever. Celui qui était là au début, qui sera encore là à la fin. Dans les bons comme les mauvais moments. Un fou, un taré, un malade.
Le blond, il s'est bien habillé, enfin, c'est tout relatif. Il est bien, dans des vêtements confortables. Un pantalon en tissu fin, le pantalon typique des bourgeois un peu coincés des quartiers chics de Paris. Un t-shirt gris, tout simple, il est bien dedans. Des Converses aux pieds, usées, le blanc est plus marron, gris, qu'autre chose, la toile noire est tâchée. Il porte son petit sac à dos, celui qu'il trimballe partout, dont le gris est tâché, en blanc, en rouge, en vert, en marron. Il est déjà bien usé, parce qu'il l'a depuis longtemps quand même.

Il marche, il marche, ses pas l'emmènent vers le Parc de la Tête d'Or. C'est presque le point de rendez-vous. Il fonce, tête baissée, il sait exactement où il est, ce kebab. "Mister Kebab". Mark, il finit par trouver le bâtiment. Il pousse la porte et s'installe à une table. Il envoie un message à Ily. Suis au Mister Kebab. Je t'attends, idiot. Il aime bien l'appeler idiot, parce qu'il trouve que ça lui va bien, à son pote. C'est franchement pas cool comme surnom, mais bon, c'est Mark, c'est pas Jean-Luc.

Mark, il grogne en sentant la main de son pote dans ses cheveux. Maintenant, c'est tout plat, tout moche, il ressemble plus à rien. L'air grognon, il remet sa chevelure blonde en place. "Pff... Pas capable de comprendre, au moins t'as pas changé !" Il accompagne tout ça d'un rire. Il réfléchit à sa prochaine réponse, qu'est-ce qu'il va lui dire, à Ily ? Qu'il vient en réalité tout juste d'arriver ? Qu'il l'attend depuis des plombes ? Qu'il voulait choisir en sa compagnie ? "Non. J'attendais monsieur, sinon j'aurais fini avant que t'arrives même." Le sourire moqueur au coin des lèvres, les sourcils levés dans une énième position de provocation. Il réfléchit déjà à ce qu'il va prendre. Sûrement un kebab de type classique. Sans les oignons, il aime pas ça. Ça n'a jamais été son truc. "Tu fais quoi en ce moment ?" Il s'attend à une réponse de type "ben, je m'apprête à manger avec toi", la blague classique, totalement nulle, mais ça le fait sourire d'y penser, de penser qu'Ily est assez bête pour répondre toujours comme ça - ou très nul en humour. Comme plein de petites choses, qui font que le duo Ilyas-Mark c'est ce duo et pas un autre. Ce sont plein de petites blagues, d'histoires, de moments, de souvenirs.

"Ouais, classique." Il ne crie pas, il ne hurle pas, il ne gueule pas. Il jappe, il aboie, il balance des mots à la gueule sans vergogne. Mark, il a ce petit sourire fier. Voilà, il n'aura pas eu à bouger son magnifique fessier de sportif. Il s'installe confortablement sur sa chaise, les bras derrière la tête. Ses yeux vagabondent sur les gens présents. Ils s'attardent sur les jolis minois, les jolis fessiers, il s'attarde sur tout ce qui peut l'accrocher. C'est Mark, quoi. Il ne peut pas s'en empêcher. Même s'il y a Isma, il est obligé de voir ailleurs. C'est un gros con, oui, c'est vrai. Un abruti de première, qui cherche à avoir toujours plus. "Et ta semaine ?" Il n'a même pas tilté la réponse d'Ily, il s'en fout un peu. Il était ailleurs, il a zappé. Il soupire. Ses paupières retombent lourdement, il rêve de cette bonne nourriture, qui va finir directement dans son ventre, tout droit. Qui va bien le soulager. Un léger sourire s'esquisse sur ses lèvres.