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Message par Invité Mar 4 Juil - 23:17

à chaque fois que chad a les yeux qui se ferment, il y a tout qui lui revient à la figure. il se revoit sur ce mec, les poings qui s'abattent. encore. encore. et encore. il ne s'arrête plus de frapper. c'est comme s'il est dans un autre monde, qu'il n'est pas celui qui est au dessus. il rouvre les yeux, se redresse brutalement et passe une main rageuse dans ses cheveux. il ne dormira jamais en paix. il n'y a qu'avec dani qu'il y arrive mais dani, il ne peut pas aller le voir toutes les foutues nuits. il a essayé les cachets mais ça ne fonctionne pas. il pensait avoir assez payé de ses actes derrière les barreaux mais faut croire que non. faut croire qu'il n'y a pas de pardon. il tourne la tête vers son réveil. il est une heure du matin. il soupire, conscient qu'il n'arrivera pas à dormir cette nuit. comme la nuit dernière. et la nuit d'avance. chad sort les pieds du lit, les pose sur le sol froid de sa chambre après avoir allumé sa lampe de chevet. il passe son autre main sur son visage et se lève. il enfile un jean, un t-shirt, un sweat à capuche et sa seule paire de chaussures - en dehors de celles qu'il met pour aller travailler.
sans attendre, chad est dehors. il affronte la brise gelée du soir. ça s'abat sur sa peau comme des coups de rasoir mais il n'en a rien à foutre. ses doigts fouillent dans ses poches à la recherche d'une clope qui traînerait par là. bien sûr, il ne trouve rien. bien sûr, il a tout laissé à l'appartement. fallait s'y attendre. il est maudit, chad, jusqu'au bout. des jeunes bourrés passent à côté de lui, le bousculant au passage. chad lève les yeux au ciel, rabat sa capuche sur son crâne et ramène ses mains dans la poche de devant. puis il se retrouve devant une vitrine allumée. supérette romarin. il a l'habitude d'y aller le jour quand c'est son tour d'aller faire les courses. la nuit, il n'a jamais eu à l'esprit de passer la porte. pourtant, ce soir, il a vraiment besoin de clopes et il n'a pas spécialement envie de retourner à l'appartement. pas tout de suite. alors il rentre. il se dit que tant qu'il y est, il peut arpenter les rayons. il attrape une bouteille de vodka. au moins, ça lui videra la tête. puis il s'avance jusqu'à la caisse, prêt à payer sa bouteille et un paquet qui se trouve derrière le caissier. justement, le caissier. chad soupire. ce n'est vraiment pas son jour, ni sa nuit. il pose son achat devant lui, les yeux dans les siens. il se rappelle bien de lui et de l'incident dans les escaliers de l'immeuble. ouais, il s'en rappelle et il semble que lui aussi.

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Message par Invité Jeu 6 Juil - 0:44

Et tu tournais. Et tu soupirais. Unique âme au milieu de ces rayons. T’avais marché d’un bout à l’autre du petit magasin un millier de fois. La trotteuse qui te narguait, se déplaçait, faisait machine arrière, patientait. Tu pouvais voir le temps, fourbe et tueur, s’écouler. Chaque seconde. Chaque minute. Rien ne t’a échappé. Tu te sentais mourir sur ton trône. Tu dépérissais à vue d’œil. Quelques heures encore. Liberté. T’as attrapé un de ces bonbons qui collent aux dents, que tu mâches et remâches sans cesse jusqu’à l’épuisement. Le genre de sucrerie qui remporte toujours les guerres. Ta mâchoire qui craquait, qui s’ouvrait et se refermait sur ce morceau de chewing-gum et tes doigts qui sculptaient son petit habitacle pour n’en faire qu’une simple boulette. Elle te faisait de l’œil. Elle t’aguichait de sa couleur sang. C’était l’moment de lui donner ce qu’elle voulait. T’as lancé ta balle de fortune en sa direction. T’as retenu ton souffle. Magnifique panier dans cette poubelle ébranlée. T’as levé les poings en l’air. Gamin qui s’amuse d’un rien. Et finalement, l’ennui. Des nuits avec. Des nuits sans. Parfois, t’regrettes un peu les âmes perdues, les âmes errantes, les corps déchirés par la violence nocturne et l’alcool, les noctambules, les oiseaux de nuit. Belle compagnie. Ils ne parlaient pas. Ils ne souriaient que très peu. Mais ils étaient là, avec toi. Souvent, tu râlais, tu soupirais, t’enrageais contre ces démons fuyant la lumière du jour, trouvant refuge dans ton p’tit magasin. Ils t’emmerdaient, te divertissaient, t’savais pas trop sur quel pied danser. Tes yeux qui se posaient sur la porte d’entrée, pour finalement terminer leur course sur le plafond. Ta carcasse plantée sur ton trône, ta tête en arrière, t’espérais mourir, disparaître, quitter ce lieu maudit. Même les rats ne te tenaient pas compagnie. Nouvelle marche. Nouvelle exploration. Une fois de plus, t’étais passé devant ce rayon blindé de petit mets salés, une fois de plus, tu t’es enfilé un paquet que jamais tu ne payeras. Et tu déambulais. Et tu t’emmerdais. Tu pouvais sentir la fatigue, sournoise, t’enlaçais lentement, tendrement. Tes jambes qui se faisaient plus lourdes, tes gestes moins vifs et tes yeux, deux billes pétillantes qui ne demandaient qu’un peu de repos. T’as traîné ton cadavre jusqu’à l’entrée. T’as posé ton cul à ta place. Chien de garde. Et, comme un clébard lorsqu’une porte bouge, grince, sonne, t’as posé ton regard sur l’âme qui venait s’échouer en ce lieu. T’as pas pu distinguer son visage. Pas clairement. Vision brouillée par la fatigue. Il était rapide, glissait entre les rayons, attrapait des choses, il n’était que de passage. T’allais te retrouver seul. Damné à l’enfer avec comme bourreau, cette putain de solitude. Sa silhouette qui se rapprochait et avec elle, ta condamnation. T’as levé les yeux vers son visage. T’as pas tiqué. Pas de suite. Ses traits, son regard, ces souvenirs. L’œil noir, ta gueule fermée, froide, et ses achats devant toi. Tu t’es relevé, lentement, sûrement, ta langue qui glissait sur ta lèvre inférieure, nouvel affront. « Je sais pas c’que t’es venu exactement foutre ici, mais j’pense que tu devrais dégager. » Tu voulais d’la compagnie, tu l’avais. « En réalité, tu vas dégager. » Rude. Agressif. T’laissais pas de temps pour les explications, les arguments, le pourquoi du comment il s’était retrouvé ici, dans la gueule du loup. Vif. Rapide. T’avais glissé de ton territoire. Ton corps, fébrile, n’attendait qu’une autre carcasse à détruire, à bousculer, à piétiner.

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Message par Invité Mar 11 Juil - 21:46

chad et la malchance, une vraie histoire d'amour. elle lui colle à la peau depuis sa naissance, le suit comme sa propre ombre. elle est là et s'infiltre autour de lui comme l'air qu'il respire. après tout, pour terminer en taule, faut être malchanceux. un peu. beaucoup. s'il avait pété la gueule de ce mec dans une autre endroit, il n'aurait pas passé deux ans et demi de son existence derrière les barreaux. c'est un tour de la malchance et cette nuit l'est aussi. de toutes les personnes se trouvant dans ce quartier, il croise ce gars. fallait qu'il tombe quelqu'un avec qui il a eu des problèmes. la malchance, on croirait presque qu'elle coule dans ses veines. et chad, il espère tout de même que le mec ne se souviendra pas de lui. et chad, il voit vite son espoir partir en fumée. suffit juste de regarder son visage pour comprendre que lui aussi, il se rappelle. il pause sa bouteille et son paquet de clope à la caisse, le regarde dans le blanc des yeux. chad se retient de les lever au ciel lorsqu'il le voit se lever de sa chaise et l'observer tel un prédateur devant sa proie. il prend des airs de roi de la jungle mais chad, il lui en faut plus pour être impressionner. – je sais pas c’que t’es venu exactement foutre ici, mais j’pense que tu devrais dégager. il ne bouge pas d'un poil, continue de le fixer avec ses yeux fatigués. puis il soupire. il soupire parce que ce n'est vraiment pas la nuit. il soupire parce que ça le fait chier d'être là, de se retrouver dans un conflit qu'il aurait préféré éviter. et encore une fois, il soupire parce qu'il veut juste rentrer chez lui avec sa vodka et ses clopes à la con. – c'est franchement pas pro d'virer un client, qu'il répond juste. ses mains passent sur son visage, traduisant sa fatigue et son exaspération. écoutes, j'suis pas là pour t'chercher des noises. j'suis là pour acheter une foutue bouteille et un paquet d'clopes. j'te paie et j'me casse.

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Message par Invité Dim 16 Juil - 1:09

T’oubliais rarement les visages. Ils marquaient ton esprit éternellement. Les traits se faisaient sans doute plus flous, moins précis, mais jamais ils ne disparaissaient totalement. Tu l’as vu entrer. Tu l’as pas reconnu. Pas de suite. T’avais jeté un rapide coup d’œil à la silhouette qui se dessinait, qui glissait rapidement entre les allées, tu ne la détaillais pas, tu ne le faisais jamais. Tu levais à peine ton nez, t’observais les âmes qui peuplaient ton enfer une fraction de seconde, elles venaient, partaient, s’arrêtaient de temps en temps avant de disparaître. T’aimais pas analyser les clients, les corps, les gueules, scruter de tes deux billes pétillantes les moindres détails qui formaient un homme, une femme, c’était gênant, inapproprié, alors tu te contentais de regarder brièvement, simple formalité. Alors quand il a débarqué, quand il s’est montré au grand jour, t’as mis un temps, quelques secondes à peine, mais tu l’avais reconnu. Les images qui te revenaient, tes phalanges qui te chatouillaient encore, les mots de brûlaient la langue, les sons résonnaient toujours. Une simple broutille, un geste malheureux, un léger impact. Ton p’tit corps qui glissait loin de son trône, qui se contractait, se préparait à recevoir des coups. Et sa voix, sa voix qui te répondait sèchement. « Alors quoi ? On appelle les hendeks parce que monsieur est pas content ? » T’étais rude. T’étais hargneux, sur les nerfs, tandis que lui, lui semblait fatigué, lassé, abattu. T’as levé un sourcil. Il ne cherchait rien, rien que de l’alcool et quelques rouleaux de morts à griller. Tu l’as détaillé, de la tête aux pieds. « Mec, si t’es déjà soûl j’peux pas te vendre de l’alcool, t’as picolé quoi pour avoir une gueule comme ça ? Sérieux, même les marcheurs blancs de games of thrones ont l’air plus vivants que toi. » Tact légendaire.

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Message par Invité Jeu 20 Juil - 21:34

chad, il voudrait juste payer ses articles et se casser. rien de plus. rien de moins. si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait simplement dit bonsoir, merci et au revoir. peut-être un bon courage parce que ce boulot, ce n'est pas le plus simple. puis sa vie aurait repris son cours et celle du caissier aussi. au lieu de ça, il se retrouve en plein d'un conflit qu'il ne voulait pas, face à mec qu'il avait malencontreusement bousculé dans les escaliers. et de ce qu'il entend, il est rancunier. en même temps, faut dire que cette histoire était partie loin. assez loin pour que les langues se délient et que les poings s'en mêlent. – alors quoi ? on appelle les hendeks parce que monsieur est pas content ? chad lève les yeux au ciel, soupire. il ne comprend pas comment les gens peuvent être d'aussi bonne forme à cette heure-ci. lui, il est tellement rincé que même s'il on le frappait, il n'est même pas sûr qu'il frapperait en retour. mec, si t’es déjà soûl j’peux pas te vendre de l’alcool, t’as picolé quoi pour avoir une gueule comme ça ? sérieux, même les marcheurs blancs de games of thrones ont l’air plus vivants que toi. là, ce mec, il lui tape vraiment sur le système. peut-être qu'il a de la force pour lui foutre une droite. peut-être. n'empêche qu'il prend sur lui, inspire profondément avant de reprendre la parole. – j'suis pas bourré, j'suis juste putain d'fatigué. d'rincé. tout ce que tu veux. il fait bouger ses articles à la caisse, les rapproche de lui. tu veux m'faire un test d'alcoolémie ou tu m'la vends, cette bouteille d'vodka ?

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