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Message par Invité Mer 2 Aoû - 11:40

des coups, des insultes, les mots fusent, ça fait mal, ça fait mal physiquement, mais psychologiquement d'autant plus. tu la vois, tu as les mêmes yeux qu'elle, mais elle serait capable de se mettre des lentilles pour ne pas qu'on voit le peu de ressemblance entre vous. souvent, quand tu passais trop de temps à la maison, elle te trainer par les cheveux dehors, là où est ta place, en te rappelant bien que tu n'as été qu'une erreur dans sa vie, que tu n'as pas de père et encore moins de mère, même si c'est elle qui te fait tout ce mal. ils sont revenus, ils sont là, tous les soirs, ils te hantent, tes vieux démons. tu te réveilles sur ton bureau, tes feuilles de cours éparpillaient, la marque d'un stylo sur ta joue. Tu fermes les yeux et tu pinces tes lèvres entre elles. ça recommence. ça ne t'avait pas manqué, mais tu ne veux pas t'arrêter sur de vieux souvenirs, tu veux avancer dans ta vie. tu lèves les yeux et regardes l'heure sur l'horloge au-dessus de ton bureau. dix-neuf heure trente-cinq. tu souffles, tu préfères d'arrêter de réviser là pour ce soir, de toute façon, avec ce souvenir qui tourne en boucle dans ta tête, tu ne peux plus rien faire.

la faim n'étant pas au rendez-vous, tu te décides qu'il est temps de te remettre au sport. tu enfiles ton short et ta brassière, tu mets tes baskets et tu traverse l'appart' en gueulant que tu sors, pour, ne sait-on jamais si les coloc's te cherchent. depuis les deux ans que tu es à Lyon maintenant, tu sais où aller. tu marches vers le parc le plus proche de l'appartement où tu crèches. le parc de la tête d'or montre enfin le bout de son nez. tu enfonces tes écouteurs dans tes oreilles, tu prépares ta musique et tu pars. tu arpentes les allées de ce magnifique parc, mais tu ne prends pas la peine de profiter du paysage, tu cours.

tu ne vois plus l'heure passer. mais tu te décides, lorsque la luminosité commence à baisser, de regarder. vingt-et-une heure quinze. tu as couru pratiquement deux heures. tu t'écroules sur le sol. tu te poses et tu regardes les étoiles, mais tu finis par sentir une présence à tes côtés. tu ne tournes pas la tête, trop absorbée par ce magnifique ciel étoilé. "mélancolie, désespoir ou simplement une âme poétique ?"

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Message par Ed Dim 6 Aoû - 0:44

Il pense. Encore et toujours, sans cesse, comme ci c'était aussi vital que respirer. Penser ça lui apporter une raison de vivre s'il ne réfléchit pas au sens de son existence, il se sent un peu mourir, il a trop peur du silence. Sans doute qu'on n'entend plus rien quand on meurt, c'est même le premier signe. Parce que le vide c'est pire qu'avoir un trou dans le coeur. Il se demande même si les sourds s'entendent parler dans leur tête, ce que ce doit être de penser quand on a pas de voix pour porter tout ce qu'on a à dire. Est-ce qu'on peut crier quand on n'arrive pas à murmurer.Comme ci maintenant ça avait de l'importance de savoir ce genre de détail et que leur sort l'intéressait un minimum. C'est faux, le sort des autres ne l'intéresse que si ça touche son quotidien et encore.  Il voudrait ne plus avoir à entendre tout ce qui lui passe par la tête parfois. Mais y a d'autres choses qui manquerait, trop de gens qu'il aime entendre et qui lui apportent autant de bonheur. Il pense Ed, parce qu'il est, comme dirait Shakespeare. Parfois ça l'emmerde de trop réfléchir. Il voudrait faire toutes les sirènes dans sa tête, il voudrait, arrêter l'incendie. Passer une soirée tranquille devant sa télé sans vraiment penser. Et d'autres il s'enferme dedans, il ferme les yeux et c'est comme ça qu'il trouve le sommeil, qu'il laisse petit à petit son esprit se fatiguer pour lui. Mais ce soir encore ça ne marche pas. Il voit les heures défiler sans que l'envie de fermer les yeux ne se présentent.
Passé un long moment, il finit par se lever et enfiler sa veste en cuir pour ne pas prendre froid et il se décide à se balader. Pour se changer les idées, ce soir ce à quoi il songe n'est pas agréable, ça fait remonter de vieux regrets. Ses parents qui lui manquent parfois, sa famille. Wade. Clope au bec, les mains dans les poches, la vielle allure de branleur sortit de boite, l'attitude qu'il a chopé au quartier et dans Paris, qui fait autant de lui un touriste qu'un être parmi d'autre dans la foule. Invisible. Il traîne sa carcasse dans la rue, il s'égare, suit la lumière des lampadaires pour se guider, son chemin dicté par le hasard.  Droite, gauche, il retient quelques noms de rues pour savoir comment rentrer au début, puis quand il connaît sa destination il ne fait plus attention. L'habitude. Ses jambes avancent presque d'elles même, elles connaissent la rengaine. Il y a pas un chat dehors, quelques rares voiturent qui s'aventure sur l'asphalte et laissent un sillage de fumée derrière elles. La température a baissé, rien à voir avec la journée et il en profite aussi, de la fraîcheur qui contraste avec la chaleur étouffante de l'appart. Une belle soirée pour regarder les étoiles, il est tout juste dix neuf heures et quelques minutes qui continuent de s'écouler. Une éternité. Ed aurait parié sur minuit, il aurait rêvé qu'il soit trois heures du matin. Dès qu'il arrive il s'allonge dans l'herbe. Attend. Cette endroit n'a jamais la même saveur quand il vient seul. C'est là qu'il a rencontré Israa avant qu'elle meurt. C'est là qu'il a apprit à aimer la personne qui occuper trop ses pensées. Cet endroit est comme maudit. Porteur d'une aura qui le pousse à rencontrer des âmes égarées. Comme la sienne. Mais lui même dans le miroir, il ne se rencontre jamais.
Et le silence ne dure jamais. Il relève la tête, se redresse en équilibre sur ses coudes. Une blonde qui lui fait vaguement penser à Marie, à Ellie. Les blondes portent malheur. J'attends quelqu'un. Menteur. Il n'attend personne, uniquement dans ses rêves. Il n'a pas encore envoyé son message, il n'a pas le courage. Il a sans doute oublié son téléphone chez lui. Il se mure dans son silence, croise les doigts pour qu'elle finisse par partir. Jusqu'à ce qu'il craque. Mais il ne viendra pas. Et vous ? Il n'a même pas de réponse à sa question.
Il est autant mélancolique que plein d'espoir, autant heureux que rempli de tristesse. C'est ce qu'il appelle le blues. Le vrai blues des gens.
Ed

Ed


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