I don't wanna do this anymore, I'm moving on.
Tu as le vent dans les cheveux. Le vent dans les cheveux, une house de guitare dans chaque main, ton sac de voyage sur le dos. Et encore trois tonnes de bordel dans le coffre de ta voiture. Parce que tu n’as pas réussi à ranger tes affaires de manière optimale. Parce que, tu as beau faire des efforts, tu ne comprends rien aux méthodes magiques pour mettre trois tonnes d’affaires dans un minimum d’espace. Mais c’est passé quand même. Tu ignores comment, mais ça l’a fait : tu as réussi à foutre toutes tes affaires de ton précédent appart pour aller emménager dans celui-ci. Peut-être pas mieux, certainement pas pire, mais un peu plus près de ton lieu de travail. Tu n’en demandais pas plus.
Tu as réussi à taper la bonne combinaison sur le digicode, après avoir farfouillé dans ton téléphone. Tu t’es ensuite tranquillement dirigé vers l’appartement. Tu avais le vague souvenir d’une heure donnée. Heure probablement déjà passée. Tu n’en avais aucune réelle idée, en réalité. Tant pis. Au mieux, ça laisserait à tes nouveaux colocataires le temps de s’installer. Au pire, tu étais fiché.
Tu as posé tes doigts sur la poignée de la porte. Déverrouillée. Tu t’es permis de pousser le battant, un sourire au coin des lèvres. « Bonjour ! » as-tu balancé, presque trop heureux de déjà voir un visage sur le canapé.
Tu as déposé tes affaires dans un coin du salon. Juste à côté de la porte. Pour t’étirer. Pour regagner les quelques pauvres centimètres que tu aurais pu perdre avec le trajet. « Tu es arrivée y’a longtemps ? » demandes-tu, comme pour essayer d’amorcer quelque chose. Tu observes, un instant. Tu observes, pendant une poignée de secondes. Demoiselle visiblement un peu timide. Ou renfermée. Tu ne savais que penser, tu n’osais juger. « Les autres sont pas encore arrivés ? » demandes-tu tout de même, relativement étonné. Peut-être que tu n’étais pas si en retard que tu le pensais. Ou peut-être que les autres l’étaient plus que toi. Tu ne savais pas. Tu ne savais pas vraiment, mais en prêtant un minimum l’oreille, tu pouvais jurer entendre d’autres éclats de voix. « J’m’appelle Tom ! Et toi ? » finis-tu par balancer, pour te ressaisir, le sourire toujours accroché sur les lèvres, tel un gamin rencontrant ses nouveaux copains.